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samedi 25 juin 2011

Turquie les Kurdes menacent de boycotter la nouvelle Assemblée

Courrier International

La Haute Commission électorale turque vient d'invalider l'élection de quelques députés élus lors du scrutin législatif du 12 juin. Parmi eux, le cas du Kurde Hatip Dicle soulève de nombreuses questions.

C'est surtout l'invalidation de l'élection de Hatip Dicle, élu kurde de Diyarbakir, proche du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, prokurde [vitrine légale du PKK]), qui fait couler beaucoup d'encre. Ce dernier était en effet inculpé depuis 2007 pour incitation à la violence.

A la suite de cette décision, les 36 élus indépendants proches du BDP ont décidé de ne pas siéger dans la nouvelle Assemblée. Si cette décision devait être maintenue, elle ne serait pas sans conséquences sur le processus d'élaboration d'une nouvelle Constitution prévue après ce scrutin.L'Assemblée nationale issue des élections du 12 juin ne devait-elle pas rédiger une nouvelle Constitution ?" s'interroge un Cengiz Candar indigné dans Radikal. "Cette nouvelle Constitution ne devait-elle pas surtout permettre d'ouvrir la voie à une solution à la question kurde, qui constitue tout de même le problème numéro un du pays ? Ce processus peut-il aboutir sans la contribution des 36 élus proches du BDP ? Un texte, à la rédaction duquel n'auraient pas participé des personnes élues – avec les pires difficultés – par les Kurdes serait-il légitime, quel que soit son contenu, aux yeux de millions de Kurdes ?"Le quotidien prokurdeÖzgür Gündem annonceainsi en première page que les élus indépendants proches du BDP ne siégeront pas dans la nouvelle Assemblée tant que leur élu évincé ne sera pas rétabli dans ses droits.


Ahmet Altan, dans Taraf,  se demande d'ailleurs pourquoi le Premier ministre Erdogan, que le "système" avait également empêché de participer aux élections de 2002 à la suite de sa lecture d'un poème polémique( poème aux connotations islamistes (lePoint "les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats", ne fait pas preuve de plus d'empathie avec Hatip Dicle. L'éditorialiste de Taraf considère que la tentative de l'AKP de prouver que les deux affaires ne sont pas comparables est "un peu pathétique". "Le Premier ministre avait exprimé ses idées en lisant [en 1997] un poème [et avait été condamné et empêché de participer aux élections de 2002], Dicle a fait de même [en déclarant en 2007 que, si l'armée attaquait le PKK, celui-ci se défendrait]. La ressemblance entre les deux situations est-elle vraiment si difficile à percevoir ? Est-ce parce qu'il ne veut pas ressembler à un homme politique kurde qu'Erdogan nie cette réalité ? Ou alors est-ce parce que désormais il n'est plus un 'exclu' du système ?"


aux connotations islamistes (lePoint "les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats")

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