Reuters L'Express
Des combats ont opposé dimanche pour la deuxième journée consécutive la rébellion libyenne aux forces kadhafistes dans la ville de Zaouïah, à seulement 50 km à l'ouest de Tripoli, rapportent des témoins.
Un représentant des insurgés dans la ville a déclaré que les affrontements de la veille avaient fait 13 morts - rebelles et civils.
La principale route côtière qui relie Tripoli à la Tunisie est coupée. Elle sert de ligne de ravitaillement majeure pour la capitale libyenne malgré les sanctions.
Zaouïah a été le théâtre de violentes batailles en février et mars. Les forces de Kadhafi y ont écrasé l'insurrection et eu recours à des bulldozers pour en raser la mosquée centrale.
Les nouveaux combats à Zaouïah, site d'une importante raffinerie pétrolière, sont les plus proches de la capitale depuis des mois. La ville n'est qu'à une vingtaine de kilomètres des premières localités de la périphérie ouest de Tripoli.
"La situation est très mauvaise", a déclaré un porte-parole des rebelles joint au téléphone.
"D'intenses combats ont lieu en ce moment. Les brigades (gouvernementales) ont reçu du renfort, leur nombre augmente."
"Il y a beaucoup de tireurs embusqués sur les toits des immeubles et des mosquées. Ils sont la principale menace pour les habitants", a-t-il ajouté.
"La route côtière est fermée. Les brigades contrôlent le côté est de la route, et les révolutionnaires contrôlent le côté ouest."
"Il y a eu 13 martyrs, dont un garçon de sept ans, lors des combats d'hier", a-t-il ajouté.
Il est impossible de vérifier ces informations, la ville n'étant pas accessible aux journalistes.
Les responsables du gouvernement libyen à Tripoli minimisent les affrontements de Zaouïah, n'évoquant que de petits groupes de combattants venus des zones contrôlées par l'insurrection pour semer le trouble.
A Tripoli même, des habitants ont déclaré à Reuters que des manifestants anti-Kadhafi avaient été dispersés par les forces de l'ordre.
"Les quartiers de Tripoli attendent un signal pour tous se soulever en même temps", a assuré un habitant.
Un représentant des rebelles a par ailleurs déclaré que l'Otan avait pour la première fois attaqué dimanche des troupes gouvernementales à Ghezaya, à la frontière avec la Tunisie.
Les forces kadhafistes s'efforcent de reprendre le contrôle d'un poste frontalier proche de Ghezaya que les rebelles du djebel Nafoussa, les montagnes au sud-ouest de Tripoli à majorité berbère, contrôlent et utilisent pour se ravitailler.
Un porte-parole de la rébellion à Zintane, dans le djebel Nafoussa, a déclaré de son côté que les forces loyalistes avaient lancé une vaste offensive sur cette ville à 07h00 du matin, à l'aide de mortiers et de missiles Grad.
"Les bombardements se poursuivent", a-t-il dit. "Les révolutionnaires essaient de défendre la ville."
A Misrata, tenue par les rebelles et assiégée par les forces loyalistes à 200 km à l'est de Tripoli, six rebelles ont été tués dimanche dans un tir de barrage d'artillerie, dans le quartier de Dafniah dans l'ouest de la ville, a-t-on appris auprès d'un ambulancier et d'un combattant.
Avec Hamid Ould Ahmed à Alger, Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français
Par Reuters
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