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vendredi 15 avril 2011

Syrie , le risque d'une guerre civile et de partition se precise

Le Figaro

....Les manifestants semblent avoir été plus nombreux que jamais à travers tout le territoire syrien. Dès jeudi soir, à Suaïda, au cœur de la montagne druze, les gens étaient sortis dans la rue aux cris de «Nous sommes tous les petits-fils d'Atrash!». Le sultan al-Atrash, ami du prince Fayçal - le compagnon d'aventures de Lawrence d'Arabie -, fut un héros de la grande révolte arabe puis de la guerre d'indépendance. Aujourd'hui, le réveil nationaliste druze ne se fait ni contre les Ottomans ni contre les Français, mais bien contre la dictature baasiste.


Vendredi, dans la ville méridionale de Deraa, épicentre du mouvement de protestation - où on a compté le plus grand nombre de morts - des milliers de manifestants scandaient: «Plutôt la mort que l'humiliation.»

À Qamishli, à l'autre extrémité du pays, bourgade du nord-est, à majorité kurde, les manifestants affirmaient leur solidarité, hurlant : «Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, Deraa.»

Agitation similaire dans les villes de Baniyas, Homs et Lattaquié.

À Damas, des manifestants se rendaient en fin d'après-midi vers la place centrale des Abbassides. En l'absence de tout journaliste indépendant sur le territoire syrien, ces nouvelles sont reçues au Liban par messages Twitter ou Facebook. «Il semble qu'on ait atteint un point de non-retour en Syrie, que rien ne pourra plus être comme avant, que les jours du régime sont désormais comptés», confie le consultant libanais en géopolitique Sami Nadar. Le président syrien continue à afficher au monde un visage serein: pourquoi donc refuse-t-il chez lui tout reporter étranger?

Plus grave encore, il semble qu'il y ait des dissensions au sein même de l'armée syrienne. Il y a trois jours fut enterré dans son village natal de Tal Kalah (frontière syro-libanaise, au nord de Tripoli) le conscrit Abdel Karim al-Masri. Ses cousins sunnites côté libanais affirment qu'il a été tué d'une balle dans le dos par un officier alaouite. Le médecin sunnite du Akkar (extrême nord du Liban) qui nous a raconté cette histoire et qui a de profondes connexions en Syrie ne cache plus aujourd'hui son inquiétude: «Si les choses continuent sur cette pente, on va droit à une guerre civile en Syrie et à une possible partition du pays, qui fera plusieurs centaines de milliers de morts!».

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