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Passée à la révolution au début du soulèvement en Cyrénaïque à la mi-février, Ajdabiya a été prise une première fois par les forces de Kadhafi le 15 mars dernier pendant leur avancée sur Benghazi. Reprise dix jours plus tard par les milices révolutionnaires après que l'aviation occidentale eut fini par pulvériser les blindés loyalistes qui la défendaient, elle était dimanche matin en passe de retomber entre les mains des troupes du dictateur.
Commandement défaillant, absence totale de moyens de communication, manque d'armes lourdes, les rebelles libyens n'ont, une nouvelle fois, pas fait le poids face aux forces de Kadhafi. L'attaque a commencé de la façon désormais habituelle des loyalistes. Barrages d'artillerie et de Katioucha pour semer la panique chez leurs adversaires, suivis par une charge en pick-up et en blindés, avec des éléments qui contournent la ville par les rocades pour en bloquer la sortie. Tactique basique, mais efficace, surtout quand on ne se heurte pas à une résistance sérieuse.
Une dérisoire ligne de défense
À part quelques miliciens téméraires qui faisaient encore le coup de feu face aux forces loyalistes dans les avenues désertes d'Ajdabiya, les révolutionnaires s'étaient, dimanche en milieu de journée, prudemment repliés à une quinzaine de kilomètres en dehors de la ville, pour former une dérisoire ligne de défense dans le désert.
Les avions de l'Otan ont une nouvelle fois sauvé la mise des forces révolutionnaires. Critiqués pour leur prétendue inaction par les responsables militaires de la révolution libyenne, et pour plusieurs bavures meurtrières et bombardements sur des cibles amies, les avions de l'Otan ont démontré à nouveau leur efficacité au cours de plusieurs raids pendant la journée de dimanche. Selon le commandement de l'Alliance Atlantique, une dizaine de chars de Kadhafi auraient été détruits par des bombardements aériens aux abords d'Ajdabiya, ainsi que des camions de ravitaillement en munitions et en carburant, sur la route de l'ouest. Des panaches de fumée noire s'élevaient à l'horizon.
Impasse sur le terrain militaire
Les révolutionnaires affirmaient dimanche que les forces de Kadhafi s'étaient retirées vers l'ouest, reprenant une nouvelle fois la route de Brega, voire de Syrte, dans un nouveau mouvement du balancier est-ouest qui rythme depuis le début les opérations dans le désert libyen. Ils affirmaient aussi dimanche soir avoir repris pied dans Ajdabiya, Mais la situation restait confuse, et les miliciens de la révolution libyenne ne sont pas vraiment habitués à une grande précision dans leurs comptes rendus.
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