Nouvelle Langue Française
Contrairement à ce que disent les Arabes et leurs thuriféraires en France, l’Orient n’est pas arabe et islamique, ou, s’il l’est, il ne l’est que partiellement. Dans le vocabulaire mystique, l’Orient, c’est le Christ. En Orient, il y a des chrétiens : il y en a encore - peut-être plus pour longtemps.
Dans quelques décennies, il n’y aura pas plus de chrétiens en Egypte, en Irak, en Syrie, en Palestine qu’il n’y a aujourd’hui de juifs en Pologne, en Ukraine, en Hongrie. En Orient, le premier génocide du XXe siècle a fait oeuvre de purification ethnique d’abord contre les Arméniens (il n’y en a plus en Turquie), préfigurant ce que devient l’Orient et ce qu’il sera dans quelques décennies. Comme les Arméniens l'étaient dans l’Est de la Turquie actuelle, les Chrétiens sont les autochtones de cette région du monde et pas de ces mouhajiroun, si chers à la « gauche », qui se seraient installés dans les années 1960 en terre d’islam. Ils sont là, chrétiens depuis le début de notre ère, vivant depuis des siècles en Orient, dans des pays qui sont aujourd’hui l’Egypte, le Soudan, la Palestine, Israël et les territoires d’Arafat, la Jordanie, l’Irak, la Syrie, la Turquie, le Liban.
Ils portent des noms étranges : ils sont araméens, chaldéens, coptes orthodoxes ou coptes catholiques, melkites, maronites, nestoriens, grecs-catholiques, latins, grecs orthodoxes, syriaques, jacobites, etc. Ils ont des papes, des patriarches, des béatitudes, des éminences, des métropolites, des Athanase, Cyrille, Maximos, Chenouda, Stephanos, Ignace, Boutros, etc.
Le lot de ces chrétiens est une vie sans destin. Ils n’ont pas d’avenir. Pour vivre, ils doivent rester ce qu’ils sont, dans leur « niche » parce que, chiens, ils sont traités comme tels. Ils n’ont droit à rien d’autre qu’à une gamelle et à ne pas être tués, étant dhimmis, c’est-à-dire tolérés par leurs vainqueurs et oppresseurs - et encore, puisque, de plus en plus souvent, verser du sang chrétien permet à des fous furieux, de plus en plus nombreux, d’apaiser la colère de leur Allah, comme les païens, jadis ou ici et là, égorgeaient un boeuf, un taureau, un poulet, une femme, un homme, pour faire plaisir à je ne sais quelle transcendance. Ce lot quotidien, outre le devenir qui leur est refusé et les massacres par intermittence dont ils sont les victimes, est fait d’humiliations, de discriminations, de vexations, de pogroms, de mépris, de crachats, de haine inexpiable, de ratonnades. Ces pogroms, précisons-le de peur de ne pas être compris, ce n’est pas les chrétiens qui les organisent, mais ils en sont les cibles de sorte qu’ils ont le choix entre vivre tête baissée ou l’exil ou la conversion.
En Bosnie ou au Kossovo, un musulman (ou prétendu tel) se fait tirer comme un lapin. Aussitôt, dix mille belles âmes hurlent sur toutes les chaînes de radio ou de télé au génocide, au crime contre l’humanité, à la honte de l’Occident qui fermerait les yeux sur ça, et appellent à la guerre sainte pour étriper quelques Serbes, des vieillards, des femmes ou des enfants de préférence : c’est moins dangereux que d’attaquer des hommes dans la force de l’âge. Tous les jours, des chrétiens d’Orient sont victimes de pogroms ou de ratonnades, humiliés, ou assassinés ou discriminés. S’ils étaient musulmans, il y a belle lurette que BHL, Kouchner, Femme Mitterrand, etc. seraient partis en guerre. Mais ils ne sont que chrétiens : le martyre est dans leur nature. C’est leur voie. Qu’ils le vivent donc. Personne ne proteste, tout le monde se tait.
Silence, on tue.
La seule question qui se pose ne porte pas sur la réalité des faits, mais sur notre indifférence. Pourquoi ces hommes meurent-ils sans que les belles âmes s’en émeuvent plus que de la mort d’un cafard écrasé d’un coup de talon. A cela, je vois trois séries d’explications, que je distingue en fonction de l’identité de ceux qui se taisent : les hiérarchies religieuses d’Orient, l’église catholique universelle, les universitaires et les intellectuels français.
Les chrétiens d’Orient sont réunis en églises dont les hiérarchies en Syrie, en Irak, en Egypte, ont fait allégeance aux pouvoirs en place. Les hiérarchies ont sans doute leurs raisons. Bonnes ou mauvaises, peu importe. Depuis longtemps, ces églises ont chacune ses spécificités, dont elles sont fières. Parfois, un simple détail de doctrine, qui nous paraît dérisoire, les sépare depuis des siècles et suscite entre elles des querelles que l'on qualifie à juste titre de byzantines. Elles sont nationales. Les régimes auxquels elles font allégeance sont nationaux. Ils le disent fort, ils le répètent, ils se prétendent tels. Apparemment, églises et régimes vont dans la même direction. Là justement est l'ambiguïté.
Au Proche Orient, le nationalisme a changé de nature. Jusqu'en 1920, combattant les Turcs oppresseurs, le nationalisme était national ; depuis 1950, l'ennemi a changé. Ce n'est plus le Turc que l'on combat, c'est l'Occident chrétien. Le régime égyptien créé par le parti Wafd, fondé par Zaghloul en 1919, était nationaliste. Les chrétiens dits coptes, c'est-à-dire aegyptos, sont Egyptiens, et même les premiers et les plus anciens. De la part du Wafd, ils n'ont subi aucune exaction, leurs droits étaient respectés.
Le régime créé par Nasser n'a rien en commun avec celui de Zaghloul. Ce n'est pas un régime nationaliste, mais un régime arabo-islamique. Dans ce cadre, l'Egypte est définie par des caractères ethniques (ou raciaux) et religieux. Pour être Egyptien, il faut être arabe et musulman. En conséquence, les chrétiens d'Egypte qui ne sont pas arabes ni musulmans ne sont plus égyptiens. Beaucoup en tirent les conséquences qui tuent les coptes comme les étrangers. En effet, ces chrétiens, même s'ils se disent arabes, par prudence ou parce qu'ils ont adopté par facilité ou inconscience la langue de leurs vainqueurs, oubliant le copte, l'araméen, le syriaque, ne sont pas arabes. Il en va de même des chrétiens de Syrie et d'Irak.
Les Arabes sont les envahisseurs, eux sont les autochtones vaincus et soumis. Ils adhèrent à une idéologie qui les exclut de la vie publique et fait d'eux des non citoyens, étrangers à eux-mêmes dans leur propre pays. Les Eglises d'Orient essaient de sauver ce qui peut l'être et d'éviter que les régimes arabo-islamiques n'organisent des massacres de chrétiens comme les nazis et les Turcs l'ont fait à l'encontre des juifs et des Arméniens. Ces régimes sont totalitaires, fascistes et policiers. Une protestation serait interprétée comme une critique et vaudrait aux chrétiens de la part de ces régimes qui ont les armes et la force pour eux ou la mort ou la prison ou la déportation dans les déserts proches. La situation est tragique et en plus elle est source de folie paranoïaque.
Le peuple que forment les chrétiens d'Orient est démocrate, foncièrement attaché à la différence des musulmans aux grands principes universels de la tolérance.
Ils sont les seuls à accepter et accueillir l'Autre, ils ne haïssent pas les étrangers, ils savent dialoguer, ils ont pris l'habitude de la libre discussion. Ils sont en porte-à-faux avec tout.
Démocrates, ils vivent dans des pays totalitaires.
Professant une religion d'amour, ils sont victimes de la haine, du mépris et des exactions des musulmans. Chrétiens fervents, ils sont incompris de leurs hiérarchies.
Ne nous leurrons pas. Les régimes en Syrie, en Irak, en Egypte, sont honnis en particulier par les militants de l’islam, non pas parce qu'ils professent une idéologie arabo-islamique (au contraire, c'est la même que celle des islamistes), mais parce que ce sont des tièdes vis-à-vis de l'étranger, parce qu'ils ne font pas le djihad obligatoire, parce qu'ils n'ont pas éliminé d'Orient tous les chrétiens, etc. Or, les hiérarchies chrétiennes se sont faites les suppôts de ces régimes. Un jour, inéluctablement, ces régimes disparaîtront : le Syrien Assad est mort, Saddam Hussein a perdu le pouvoir, Moubarak est mortel. Les militants de l’islam les remplaceront et mettront en oeuvre leur programme génocidaire. Que deviendront les chrétiens quand ces régimes, auxquels leurs hiérarchies se sont ralliés, se seront effondrés ? De la chair à égorger; de l'aliment à génocide. Pour eux, ce sera la mort.
Les hiérarchies chrétiennes d'Occident, elles aussi, font tout pour ne pas alerter l'opinion. Partout, évêques, cardinaux, laïcs puissants vont répétant que les chrétiens d'Orient ne sont pas persécutés, en dépit de la réalité, que l'islam ne veut pas purifier l'Orient, en en éliminant ceux qui ne sont pas musulmans, que les musulmans seraient eux aussi tolérants, etc. Pourquoi ces mensonges ? Je n'ai pas le coeur à rappeler les conflits qui ont opposé pendant tout le millénaire les églises d'Occident et celles d'Orient, Rome et Byzance. Souvent les conflits furent acharnés et mortels. Il est inutile de rappeler la quatrième Croisade au terme de laquelle Constantinople fut prise et pillée. Et bien souvent, les chrétiens d'Occident, par haine de ceux d'Orient, ont fait cause commune avec l'islam, et cela en fonction de l'ancien adage : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Cela explique que François 1er ait passé des accords avec l'islam contre l'Autriche que l'islam menaçait et qui était en guerre larvée contre la France.
La haine des églises d'Occident à l'encontre des Serbes explique qu'elles aient pris le parti, sans aucune réticence, pour les musulmans. Ce facteur historique n'est pas le seul qui explique l'indifférence. L'église, devenue tiers-mondiste, sans même s'interroger sur ce qu'est le tiers monde, poursuit un objectif, qu'elle nomme le dialogue entre les religions. Cela l'honore et montre à quel point le christianisme est porteur d'un vrai universel. Parfois, elle cherche des points communs et même des convergences, allant jusqu'à affirmer, en de toute réalité, sans lire les textes et sans tenir compte des histoires divergentes, que les trois religions monothéistes, parce qu'elles auraient pour ancêtre Abraham, qu'elles sont des religions du Livre, adorent le même Dieu. On connaît ce symptôme : c'est celui de Stockholm ou celui que la cinéaste italienne Liliana Cavani montrait dans son film Portier de Nuit, à savoir la fascination qui lie la victime à son bourreau, le vaincu au vainqueur, l'occupé à l'occupant. Au nom du dialogue (même s'il est impossible), les Eglises d'Occident ne défendent plus leurs frères d'Orient, sinon en leur versant un peu d'argent.
Enfin, les clercs de « gauche » - ou soi-disant tels -, qu'ils soient universitaires ou journaleux, participent aussi au silence général. Ils ne disent rien, ils occultent tout et même s'ils savent, ils se taisent, bien qu'ils feignent de déclarer que les droits de l'homme sont vrais partout et universels et de promettre que le fascisme ne passera pas, etc. Pour eux, tout est bon pour que ne soient pas mis en cause les musulmans, quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils disent, et qui sont leurs seuls frères. Cela tient à leur formation et aux choix idéologiques qui sont les leurs.
Les intellos ont été formés à la belle école du communisme pro-FLN. Les communistes ont tué des millions de chrétiens en URSS, Pologne, Hongrie, Roumanie, Tchéquie. Les intellos n'ont pas protesté. D'ailleurs, les nazis ont tué des millions de juifs sans qu'ils protestent.
Les quatre génocides de ce siècle, celui des Arméniens par les musulmans turcs et kurdes, celui des paysans ukrainiens par les communistes russes, celui des juifs par les nazis, celui des Tibétains par les Chinois, n'ont pas fait réagir les intellos. Bien qu'ils soient pétitionnaires de profession, ils n'ont pas émis le moindre début d'esquisse de protestation. Alors, ils ne vont pas se mobiliser pour sauver des chrétiens qui sont les ennemis à abattre et à éliminer partout sans pitié. Ils sont ou ont été pro-FLN, pro-Nasser, pro-Assad, pro-Hussein, pro-Arafat.
Lors de la guerre du Liban, ils ont pris le parti des armées dites palestino-progressistes, qui occupaient le Liban, et l'occupent toujours, contre les chrétiens, qui, eux, avaient le tort et le seul tort, de défendre leur pays.
Les intellos jugent que les musulmans sont pauvres, prolétaires et même exploités, et cela, en dépit de toute réalité.
En Egypte, en Syrie, en Irak, en Jordanie, les musulmans possèdent tout, ils ont l'Etat, l'économie, l'armée, les revenus pétroliers ; et ils ne partagent rien. Jamais ils ne donnent la moindre miette de aux chrétiens, lesquels survivent grâce à des expédients. De plus, les intellos sont devenus immigrationnistes. Partout ils prennent parti pour les immigrés, même si, comme en France, ces immigrés islamisent des territoires qu'ils purifient. En Orient aussi, les arabes et musulmans sont des immigrés. Bien que ces immigrés soient des conquérants qui ont génocidé culturellement l'Orient, nos intellos prennent leur parti, oubliant les victimes, se prosternant devant les puissants. Ils l'ont fait en 1940, ils l'ont toujours fait, ils continuent à le faire.
Enfin, nos intellos sont différentialistes. Toutes les religions sont bonnes, excepté la chrétienne. Les différences doivent être respectées partout, sauf au Proche Orient, où la différence est chrétienne. De plus en plus, ces intellos ressemblent à leurs devanciers des années 1930 et 1940, lesquels, au nom de la haine des juifs, ont collaboré avec les nazis ou se sont tus pieusement sur ce qu'ils savaient. On tue un Kossovar, c'est un génocide. On tue mille Chrétiens en Orient : ce sont des chiens qu'un conducteur maladroit écrase. Cela en dit long sur la définition implicite de l'homme que suppose leur attitude. Pour eux, de toute évidence, ne sont hommes que des mâles musulmans, noirs et arabes. Quant aux chrétiens, qu'ils soient d'Orient ou d'Occident, ils sont exclus de l'humanité.
Désormais vous savez pourquoi, en dépit des droits de l’homme, de l’ingérence obligatoire, de la solidarité larmoyante, l'islam extermine en tout impunité les chrétiens.
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