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jeudi 27 janvier 2011

Hannibal Kadhafi aurait tabassé son épouse sans être inquiété

Aline Skaf
Hannibal Kadhafi



















Tribune de Genève L'affaire date du 31/12/2009 (mais je ne la lis qu’aujourd’hui avec wikileaks qui le mentionne dans ce telegramme). Le fils du leader libyen refait scandale à Londres. La police britannique le laisse filer.

Hannibal Kadhafi aurait lourdement frappé son épouse dans la nuit de Noël. Le personnel de l’hôtel Claridge’s à Londres, où résidait l’enfant terrible du leader libyen, a été alerté par les cris d’une femme appelant à l’aide.

Lorsque la police est arrivée à la porte de la suite (à 6500 francs la nuit) qu’occupaient le couple et ses enfants, ils ont trouvé porte close, rapporte le Daily Mail.

Les policiers ont arrêté trois gardes du corps pour obstruction aux forces de l’ordre, avant de les relâcher. L’épouse d’Hannibal, l’ancien mannequin libanais Aline Skaf, a été emmenée à l’hôpital en ambulance. "Elle saignait beaucoup. Son nez était visiblement cassé", témoigne un employé de l’hôtel au Daily Mail. Aline Kadhafi prétend qu’il n’y a pas eu d’agression, qu’elle est juste tombée. Quant à Hannibal, la police ne l’a pas inquiété. Il a contacté l’ambassade de Libye, qui a envoyé une voiture pour le prendre après avoir confirmé son immunité diplomatique.

Un air de déjà-vu
Hôtel de luxe, violences, intervention policière… L’affaire rappelle furieusement l’interpellation du même Hannibal et de son épouse à Genève, le 15 juillet 2008, après des plaintes d’employés pour violences. Mais en Suisse, le Libyen avait été menotté et écroué. Et ce malgré son passeport diplomatique. "Je ne connais pas le cas de Londres, mais, à Genève, il est clair qu’il ne possédait pas l’immunité diplomatique", rappelle une source proche de l’enquête de l’époque. "La mission auprès de l’ONU l’avait confirmé au canton de Genève." Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme : passeport diplomatique ou pas, "une personne ne jouit de privilèges et immunités que si elle exerce en Suisse des fonctions officielles. Or M. Kadhafi était en Suisse à titre privé", assure Adrian Sollberger, porte-parole du DFAE.

Hannibal Kadhafi était-il en mission officielle à Londres, ce qui justifierait son immunité? Ou est-ce tout simplement une question de diplomatie de la part des autorités britanniques ? En août dernier, pour accélérer la libération de Magrahi – le terroriste de Lockerbie – la Libye avait évoqué de possibles sanctions économiques contre Londres, rappelant que des compagnies pétrolières britanniques ont signé de colossaux contrats d’exploitation sur son sol. Ni la police ni les autorités britanniques ne se sont exprimées hier soir.

Du zèle à Genève ?
L’exemple de Londres peut en tout cas laisser penser que Genève s’est montrée trop zélée. La Genevoise Martine Brunschwig Graf (PLR), membre de la Commission de politique extérieure du Conseil national, n’est pas de cet avis : "Selon moi, le problème est tout différent. D’abord, à Londres, il n’y a pas eu de plainte", dit-elle. "L’épouse affirme qu’elle est tombée, c’est délicat". En plein cauchemar diplomatique avec la Libye, alors que les deux otages suisses sont toujours retenus par Tripoli, les parlementaires contactés hier n’étaient pas prompts à se montrer critiques sur les évènements de l’été 2008. "Battre sa femme est criminel. Et à Genève M. Kadhafi ne jouissait pas de l’immunité, point", lance le Zurichois Ulrich Schlüer (UDC).

Ce n’est pas la première fois, loin s’en faut, qu’Hannibal Kadhafi se montre violent. Le "play-boy" avait notamment été arrêté à Paris en 2005, pistolet en main, alors qu’il frappait à coups de pied sa femme enceinte de huit mois, qui gisait évanouie. Ce n’est qu’une des péripéties du parcours d’un personnage décrit comme dangereux et très lunatique.

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