Al-Jazira révèle des documents secrets
Ces documents montrent que les négociateurs palestiniens étaient prêts à faire des concessions considérables aux Israéliens sur de nombreux points, dont la question des colonies construites dans et autour de Jérusalem. Côté palestinien, on dénonce un «tissu de mensonges».«C'est la plus importante fuite de documents dans l'histoire du conflit israélo-palestinien», proclame Al-Jazira. La chaine d'information arabe a publié dimanche, avec le quotidien britannique le Guardian, 1.700 documents confidentiels» relatifs aux négociations de paix israélo-palestiniennes. Ces mémos et compte-rendus de rencontres couvrent 12 ans de discussions, de 1999 à 2010. Ils révèlent «les vrais détails tenus secrets sur les négociations entre l'Autorité palestinienne et Israël pendant la décennie écoulée»,affirme Al-Jazira. La chaîne refuse de révéler ses sources et d'expliquer comment elle a obtenu ces documents mais assure qu'ils sont authentiques. Elle les mettra sur son site sur plusieurs jours.
Les documents portent sur des «réunions de coordination sécuritaire» entre Israël et les Palestiniens et les propositions faites par l'Autorité palestinienne dans le cadre des négociations «sur Jérusalem et le sort des réfugiés». Ils montrent que les négociateurs palestiniens étaient prêts à faire des concessions considérables alors qu'officiellement, ils affichaient la plus grande fermeté.
En 2008 par exemple, l'ancien négociateur en chef palestinien Ahmad Qoreï aurait assuré aux Israéliens qu'ils pouvaient garder «toutes les colonies construites dans et autour de Jérusalem depuis 1967, à l'exception d'Abou Ghneim». «C'est la première fois dans l'histoire que nous faisons une telle proposition», déclare Koreï dans ce compte rendu. Il rappelle que les Palestiniens avaient refusé cette concession lors des négociations conduites par le président palestinien Yasser Arafat en 2000.
Les dirigeants palestiniens informés de l'offensive contre Gaza ?
Les négociateurs palestiniens auraient aussi été prêts à renoncer «au quartier juif et à une partie du quartier arménien» de la Vieille ville de Jérusalem. Dans une conversation avec l'ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni, l'actuel négociateur palestinien en chef Saëb Erakat affirme même «ce n'est pas un secret que nous vous avons proposé la plus grande Yourshalayem (le nom de Jérusalem en hébreu) de l'Histoire». Saëb Erakat aurait également fait des sacrifices sans précédent sur l'esplande des Mosquées au sommet du mont du Temple. Il aurait avancé «une solution innovante», un comité multipartite, pour gérer ce lieu saint après un éventuel accord de paix.
A propos des réfugiés palestiniens, près de cinq millions avec leurs descendants et dont le sort est l'une des principales pierres d'achoppement dans les négociations, Saëb Erakat se dit prêt à «accepter le retour de 10.000 d'entre eux par an sur 10 ans, soit un total de 100.000».
Un des documents indique que le président palestinien Mahmoud Abbas avait été informé par un haut responsable israélien du Ministère de la Défense, Amos Gilad, «de l'intention d'Israël de lancer une offensive à Gaza» fin 2008. Le négociateur Ahmad Qoreï est également cité dans en train de demander à Tzipi Livni en 2008 «de renforcer le blocus israélien imposé à Gaza», contrôlé par le mouvement rival Hamas.
Face à ses révélations qui risquent de mettre en colère l'opinion publique palestinienne, Saëb Erakat a assuré à Al-Jazira que la plupart des documents diffusés par la chaine étaient «un tissu de mensonges». «Je n'ai rien à cacher. Nous n'avons pas renoncé à nos positions.
Si nous avions effectivement renoncé aux réfugiés et fait de telles concessions, pourquoi Israël n'a-t-il pas accepté de signer un accord de paix», a lancé le négociateur.
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