France 2
Najib Mikati, milliardaire sunnite , appuyé par le mouvement armé du Hezbollah, doit être nommé à la place du Premier ministre.
Selon le système confessionnel de partage de pouvoir au Liban, le poste de Premier ministre est réservé à la communauté musulmane sunnite, dont M.Hariri est le leader le plus populaire. M.Mikati, ancien allié de Saad Hariri - et l'une des personnalités les plus riches au monde selon Forbes, qui estime sa fortune à 2,5 milliards de dollars -, a reçu l'aval du Hezbollah et de ses alliés, au premier jour lundi de consultations entre les députés et le président libanais Michel Sleimane.
Il devrait être officiellement désigné mardi, au dernier jour de consultations. Selon un décompte de l'AFP, la majorité des députés ont appuyé mardi le candidat du camp Hezbollah. Ainsi, 65 des 128 députés du Parlement se sont jusqu'à présent exprimés en faveur de Najib Mikati.
M.Mikati a, lundi, tendu la main à M.Hariri et tenté de calmer les esprits en appelant les citoyens "à faire preuve de sagesse et de patience". Mais la formation de M.Hariri a annoncé qu'elle boycotterait "tout gouvernement dirigé par un candidat" du Hezbollah.
Le gouvernement d'union de Saad Hariri s'est effondré le 12 janvier avec la démission des ministres du camp du Hezbollah en raison d'un bras de fer entre les deux camps au sujet du tribunal de l'ONU.
La coalition de M.Hariri avait le contrôle du Parlement, mais avec le groupe de M.Mikati et celui du leader druze Walid Joumblatt se rangeant désormais aux côté du Hezbollah, son camp a perdu de facto la majorité parlementaire.
Dès que le nom de M.Mikati, milliardaire et ancien Premier ministre, a émergé comme favori aux dépens de M.Hariri, des centaines de partisans de ce dernier ont manifesté à travers le pays contre le Hezbollah dès lundi.
Appelant à "une journée de colère" mardi, des milliers de partisans de Saad Hariri se sont rassemblés dans les fiefs du Premier ministre en exercice où ils ont défilé. Les forces de sécurité, cherchant à éviter tout dérapage, se sont déployées dans la région de Tripoli, la grande ville du nord du Liban et fief sunnite où la majorité des écoles et des commerces ont été fermés. A Saïda, principale ville du sud, des partisans de M.Hariri ont également manifesté.
"Après le coup d'Etat qui vise à permettre au Hezbollah d'exercer sa tutelle sur la République libanaise, nous appelons les habitants de tout le Liban à exprimer leur colère et leur refus de la tutelle perse à travers des manifestations populaires pacifiques", a annoncé Moustapha Allouche, membre du conseil politique de la formation de M.Hariri. Et d'ajouter: "Le coup d'Etat du Hezbollah est une tentative de placer la présidence du conseil (des ministres) sous la tutelle du wilayat al fakiq", en référence au système politique clérical en Iran, principal parrain du Hezbollah.
Plusieurs dignitaires sunnites ont accusé le parti chiite de vouloir imposer sa volonté sur leur communauté. "Nous ne permettrons pas que Hassan Nasrallah ou autre nomme un Premier ministre pour nous", a ainsi lancé cheikh Arslan Malas.
Mise à Jour: Mikati est nommé Premier ministre du Liban aujourd'hui.
Va t'il désavouer le tribunal international comme le veut le Hezbollah ?
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