Arab News, RadinRue
Le gouverneur de la province du Pendjab, Salman Taseer, a été tué, mardi 4 janvier, par un de ses gardes. Il était le principal opposant à la loi anti-blasphème actuellement en discussion au Pakistan.
Empêtré depuis le 2 janvier dans une crise politique à l’issue incertaine, le gouvernement pakistanais vient de subir un nouveau revers. Le gouverneur de la province du Pendjab Salman Taseer, un ténor du Parti du peuple pakistanais (PPP) au pouvoir, a été assassiné hier, par l’un de ses gardes du corps, alors qu’il descendait de sa voiture dans un quartier cossu de la capitale Islamabad. Selon le ministre de l’Intérieur, l’homme s’est aussitôt rendu à la police, en expliquant avoir tué le gouverneur, car celui-ci était opposé à la loi anti-blasphème.
Salman Taseer s’était récemment distingué en critiquant ouvertement cette loi revenue sur le devant de la scène après la condamnation à mort d’Asia Bibi, une chrétienne de 45 ans, mère de cinq enfants. Le gouverneur s’était même entretenu avec elle et avait intercédé auprès du président Asif Ali Zardari pour qu’il lui accorde la grâce présidentielle. Connu pour ses prises de position "libérales" et son style "occidental", il était également l’un des critiques les plus acharnés de l’islamisme.
Pour les experts, cet assassinat et les menaces proférées contre d’autres personnalités libérales montrent bien que les idées islamistes progressent dans la société. Considéré comme représentatif d’une partie de l’opposition, "Jang", le plus grand journal en ourdou du pays, a même déclaré en première page qu’"il ne devrait y avoir ni funérailles pour Salman Taseer, ni condamnation pour sa mort". "Un partisan du blasphème est également un blasphémateur", pouvait-on y lire.
Paix à ton âme Salman Taseer
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire