Bien sûr il reçoit des menaces de mort
De Translating JIhad
Que perdrait le monde si les nations islamiques disparu de la carte? Presque rien, dit Hamad 'Abd-al-Samad, et il ajoute que le monde islamique a cessé d'innover, et qu'il est devenu un fardeau pour les nations civilisées. En effet, il est devenu un terreau pour l'intolérance et la violence. Le chercheur à l'Université de Munich dit dans son livre, qui a été publié en allemand et en arabe sous le titre " La Chute du monde islamique ", que les musulmans sont fixés sur le passé, et sont incapables de répondre aux questions difficiles de la l'avenir. Par conséquent, ils s'enfuient dans les succès d'un passé glorieux. "
Le livre a provoqué de sérieuses controverses depuis sa sortie en Allemagne, entre ceux qui accusent 'Abd-al-Samad de diffusion et d'établir des stéréotypes, et ceux qui le considèrent comme un «écrivain courageux" qui a mis son doigt sur le problème pour beaucoup de gens, appelant les musulmans à prendre en charge de la réforme de leurs propres sociétés. Dans ce livre, 'Abd-al-Samad considère que l'islam est une partie du problème dans le monde islamique, et il regarde le Coran comme une pierre d'achoppement dans la voie du développement musulmane, en raison de l'énorme influence du Coran sur les musulmans. L'auteur a reçu un certain nombre de menaces de mort, et a également reçu des accusations selon lesquelles lui - le fils d'un imam d'une mosquée dans la campagne égyptienne - nage dans le courant d'hostilité à l'islam et aux musulmans . [...]
Dans un autre article , en se fondant éventuellement sur la même interview, qui semble avoir été fait par la Deutsche Welle, dit-il « que le monde islamique va s'effondrer, et devrait tomber au cours des décennies après l’épuisement du pétrole et la désertification de certaines de ses parties en raison du changement climatique . "
Entretien tiré du journal allemand Spiegel (daté du 17/09/2010) et traduit en français pour Poste de veille.
Spiegel : Vous prédisez « le déclin du monde islamique » selon le titre de votre dernier ouvrage. Mais l’islam est la religion qui augmente le plus en nombre d’adeptes, et l’Europe, en particulier s’inquiète d’être envahie de musulmans.
Abdel-Samad : Le nombre ne veut rien dire. Il y a 1.4 milliard de musulmans, et alors ? Ce qui compte, c’est que dans tous les pays à majorité musulmane, on constate le déclin de la civilisation et la stagnation de toute forme de vie. L’islam n’offre aucune réponse convaincante aux défis du 21e siècle. C’est un déclin intellectuel, moral et culturel – une religion vouée à l’échec, sans conscience de soi et sans aucune option pour agir. (…)
Abdel-Samad : En fait, l’islam agit comme une drogue, comme l’alcool. Une petite quantité a un effet inspirant, mais quand le croyant se précipite sur sa bouteille de dogme à la moindre occasion, cela devient dangereux. Dangereux pour l’individu et pour la société. Cela empêche l’intégration, parce que l’islam divise le monde entre amis et ennemis, entre croyants et infidèles.
Spiegel : Vous recommandez une forme adoucie d’islam, que resterait-il du coeur de la religion ?
Abdel-Samad : Mon rêve, en effet, serait un islam des Lumières, sans la charia, sans le djihad, sans l’apartheid entre hommes et femmes, sans prosélytisme, et sans mentalité dominatrice. Une religion qui serait ouverte à la critique et au questionnement. En ce qui me concerne, je me suis converti de la foi à la connaissance, il y a déjà quelques années. (…)
Croire en Dieu signifie aussi, se confronter avec Lui. Je ne prie pas régulièrement, je ne jeûne pas pendant le ramadan, en ce sens-là je ne suis pas religieux. Cependant, je me ressens comme musulman. C’est ma communauté culturelle. Pour moi, l’islam est mon chez-moi et ma langue, et la langue arabe, je ne peux pas la séparer de tout cela. Je peux me distancer de l’islam mais aussi demeurer dans le cœur de l’islam. Je ne veux pas céder aux fondamentalistes qui prêchent la violence, même s’ils montent en puissance.
Spiegel : Aujourd’hui, le monde musulman est très critique – ce qui est légitime jusqu’à un certain point – du fait que Washington, avec sa stratégie pro Israël – applique un double standard au Moyen-Orient.
Abdel-Samad : Mais cela ne justifie pas la violence.
Spiegel : Bien sûr que non, mais pourquoi insistez-vous sur le fait qu’il y aurait un lien de causalité entre le terrorisme et l’islam ? Pourquoi ne pas attribuer ceci aux conditions de vie misérables et à l’absence d’opportunités, dont les dictateurs arabes, souvent des alliés de l’Occident, sont responsables ?
Abdel-Samad : Parce que les terroristes eux-mêmes invoquent la religion et parce que la pauvreté est cause de terreur… parce que la violence imbibe cette culture.
Spiegel : C’est vous qui le dites. (…)
Abdel-Samad : Il faut questionner le Coran. Bien que des débats existent maintenant, ils n’aboutissent jamais à une conclusion. Réformateurs et conservateurs continuent à être obsédés par le livre sacré. Parfois, je me demande, mais qui a besoin du Coran, de nos jours ? Notre foi aurait-elle un défaut de naissance ? L’islam a-t-il eu un succès trop rapide et ce serait la raison de son imbrication avec la politique et le militarisme ? Pourquoi l’islam a-t-il atteint un haut niveau de civilisation au Moyen-Âge, et pourquoi tout est allé de travers ensuite ? (…)
Spiegel : Vous avez été violé dans votre petite enfance.
Abdel-Samad : Oui, je devais avoir 4 ans. Paralysé par la peur, je récitais alors le Coran pendant des heures la nuit. De nouveau à 11 ans, j’ai été violé par une horde de jeunes hommes. A cause des traditions, il était impensable d’en parler à mon père ou à qui que ce soit.
Spiegel : Vous tenez l’islam partiellement responsable de ces crimes ?
Abdel-Samad : Oui, comme on le sait maintenant, le refoulement de la sexualité, la promiscuité dans une société vivant en vase clos et la soumission totale à l’autorité, sont des facteurs déclencheurs du passage à l’acte. (…)
Spiegel : Vous êtes-vous intégré facilement après votre arrivée en Allemagne ?
Abdel-Samad : Pas du tout. L’Allemagne me semblait totalement étrangère, comme une machine compliquée sans le mode d’emploi. J’ai épousé une amie, une enseignante gauchiste rebelle qui avait 18 ans de plus que moi. Elle le faisait pour payer moins d’impôts, et moi pour avoir un passeport allemand. (…)
Spiegel : Serait-ce que vous attribuez un trop grand rôle à la religion dans votre vie, que vous en attendez trop finalement ?
Abdel-Samad : C’est aux autres de juger cela. J’ai approché l’islam de façon rationnelle, j’ai lu Kant et Spinoza, j’ai étudié les Lumières. J’ai étudié la Réforme, laquelle n’a jamais eu lieu, à ce jour, dans l’islam. (…)
Spiegel : La critique de l’islam est devenue socialement acceptable parmi les intellectuels allemands : vous sentez-vous à l’aise en compagnie des islamophobes ?
Abdel-Samad : Je n’aime pas cette expression. Une personne qui a des phobies a des illusions. Mais les dangers posés par les islamistes sont bien réels et le refus de s’intégrer en Allemagne est un sérieux problème. Ce n’est pas mon problème si certains critiques exagèrent, si leur rhétorique dépasse les bornes, je ne peux que parler en mon propre nom. (…)
Spiegel : Vous accusez aussi vos coreligionnaires de toujours chercher des boucs émissaires.
Abdel-Samad : En effet, au lieu de chercher leurs propres fautes. Peut-être que le processus que j’ai vécu est le processus dont l’islam a besoin, à savoir que chacun fasse sa propre auto critique et arrête de blâmer le monde entier pour ses petites misères, arrête de se sentir toujours victime. Les musulmans devraient aussi se libérer des contraintes. Le ressentiment et l’accusation constante des autres conduit à la violence, et il y en a déjà bien assez dans ce monde.
Spiegel : M. Abdel-Samad je vous remercie.
Texte anglais de l’interview: ‘Islam Is Like a Drug‘, Spiegel, 17 septembre 2010. Traduction partielle par Suzanne pour Poste de veille
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