AFP LIBERATION
Ce que le correspondant de l'AFP nomme pudiquement "les lois" est le Coran, les Hadiths (les dires et les gestes de Mahomet) et la Sunna (la Tradition) , l’Arabie Saoudite ne reconnait que la loi de l'Islam
Une Saoudienne militant pour les droits des femmes a parcouru au cours des quatre derniers jours les rues de Jeddah au volant d'une voiture sans se faire arrêter, selon des témoins.
Najla Hariri, une mère de famille trentenaire, a déclaré à l'AFP par téléphone avoir pris cette initiative "pour faire passer mon message : les femmes doivent être autorisées à conduire et aucune loi saoudienne ne l'interdit".
La jeune femme fait partie d'un groupe de Saoudiennes qui ont lancé sur internet une campagne pour défiler le 17 juin au volant de leurs voitures, afin de défier l'interdiction de conduire dans le royaume ultraconservateur.
"J'ai vécu cinq ans au Caire et cinq ans à Beyrouth, et j'ai conduit dans ces villes", a ajouté cette Saoudienne habitant à Jeddah, deuxième ville du royaume sur la mer Rouge, considérée comme plus libérale que Ryad.
"J'en ai assez de dépendre de mon mari, de mon père ou de mon frère lorsque je dois accompagner mes enfants ou faire des courses", a poursuivi la jeune femme qui a sillonné les rues de Jeddah au volant d'une BMW argentée.
Les Saoudiennes n'ont pas le droit de conduire dans le royaume dont les lois s'inspirent d'une version rigoriste de l'islam qui prohibe en outre la mixité. Elles sont par conséquent obligées d'avoir recours aux membres de leurs familles pour se déplacer, ou d'engager un chauffeur si elles en ont les moyens.
Les lois dans le royaume interdisent aussi aux femmes de voyager sans l'autorisation d'un tuteur, et les placent en position d'infériorité en cas de divorce ou d'héritage.
Les femmes sont également privées de leurs droits politiques, les autorités ayant confirmé le 28 mars leur refus de les autoriser à prendre part aux prochaines élections législatives, prévues en septembre.
En avril, un groupe de Saoudiennes s'étaient symboliquement rendues dans un centre d'enregistrement des électeurs aux municipales à Jeddah pour revendiquer le droit de participer au scrutin. Mais le chef du centre leur avait signifiées qu'elles étaient interdites d'enregistrement.
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