Le sous-ministre de la culture iranien soutient Lars von Trier et condamne la décision du Festival de Cannes.
L'affaire Lars von Trier est loin d'être terminée. Selon l'agence de presse iranienne FARS, le sous-ministre de la culture iranien, Javad Shamaqdari a affirmé son soutien au réalisateur en envoyant lundi 23 mai, une lettre à Gilles Jacob en remettant en cause la décision du Festival de Cannes.
"Après 64 années d'existence, il est triste de voir les traces d'un comportement fasciste dans la décision des organisateurs de Cannes d'exclure l'un des cinéastes européens les plus acclamés... Il est peut-être nécessaire d'inscrire une nouvelle définition de la liberté d'expression dans les encyclopédies : la réaction de Cannes envers Von Trier, le forçant à s'excuser à plusieurs reprises, rappelle le traitement médiéval de Gallilée par l'Eglise... Le festival de Cannes a laissé une tache sombre dans son histoire".
Le Festival de Cannes avait déclaré le réalisateur danois de "persona non grata" pour avoir déclaré "Je comprends Hitler, je pense qu'il a fait de mauvaises choses, oui absolument, mais je peux l'imaginer assis dans son bunker à la fin. Je suis avec les juifs bien sûr, mais pas trop, parce qu'Israël fait vraiment chier."
Lars von Trier avait présenté ses excuses en soutenant qu'il s'agissait d'une blague qui avait mal tourné. Interrogé à propos de la lettre envoyée par le ministère Iranien, le réalisateur danois a tenu à s'expliquer.
"Selon mon opinion, la liberté d'expression, quelle que soit sa forme, fait partie des droits de l'homme fondamentaux. Cependant, mes propos durant cette conférence de presse furent idiots, ambigus et blessants. Ce que je voulais dire, c'est que chaque être humain, quelque soit sa nationalité, son ethnie, son rang ou sa religion, porte en lui l'extrême cruauté et son contraire. Si nous expliquons les désastres historiques uniquement par la cruauté des individus, nous nous privons de la possibilité de comprendre les mécanismes humains, ce qui est nécessaire afin d'éviter tour futur crime contre l'humanité".
Les deux réalisateurs iraniens Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof ont été condamnés par le gouvernement Iranien à 6 ans de prison et une interdiction de réaliser pendant 20 ans.
Lors du Festival de Cannes, Mohammad Rasoulof a remporté le prix de la mise en scène pour son film Au revoir dans la sélection Un Certain Regard tandis que Jafar Panahi a reçu le Carrosse d'Or à la Quinzaine des Réalisateurs.
La partie allemande de la chaîne Arte a décidé d'arrêter de financer Von Trier.
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