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mercredi 11 mai 2011

Syrie: la ville assiégée de Deraa dans une situation pire que Gaza n'a jamais connu. Le monde ne bronche pas





En 2009 Israël n'avait coupé ni l'eau ni l’électricité ni les téléphones. Une trêve de 4 heures par jour permettait aux ambulances d'évacuer les blessés, un hôpital de campagne avait même été aménagé pour eux. Les camions (1028 camions- 25 000 tonnes) d'aide humanitaire pouvaient entrer dans la bande de Gaza en pleine guerre grâce aux trêves. Je ne connais aucun autre conflit au monde où de telles mesures humanitaires avaient été entreprises. Cela fait 2 semaines maintenant que la ville de Deraa est coupée du monde assiégée.

Où sont les bateaux pour la Syrie , les flottilles, les manifestations?


L'Orient Le Jour 

La Syrie était toujours, hier, le triste théâtre d'arrestations massives par les forces de sécurité, alors que dans certains bastions de la contestation, les communications téléphoniques, l'électricité et parfois l'eau étaient coupées. Ajoutant à l'inquiétude générale, les autorités syriennes ont empêché une mission humanitaire d'évaluation de l'ONU d'entrer à Deraa, hier.


Les forces de sécurité syriennes ont de nouveau arrêté hier des dizaines de personnes engagées dans la contestation du régime du président Bachar el-Assad, a rapporté une organisation de défense des droits de l'homme. « D'un bout à l'autre du pays, cela continue. Le nombre de détenus, qui se comptent d'ores et déjà en milliers, gonfle », a déclaré un porte-parole de l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

À Banias, qui compte 50 000 habitants, « les perquisitions dans les maisons se sont poursuivies dans la nuit et lundi », selon Rami Abdel Rahmane, président de l'organisation, basée à Londres. « Des milliers d'hommes ont été conduits par les forces armées et de sécurité dans le stade municipal pour interrogatoire. Ils y ont été frappés alors que plus de 400 personnes sont toujours détenues par les autorités sécuritaires », a-t-il affirmé. Des centaines de femmes sont descendues dans les rues de cette ville côtière pour réclamer leur libération. Bravant les agents de sécurité et l'armée, elles ont foncé sur des points de contrôle dressés dans les quartiers sud de la ville.

Des chars s'étaient déployés dimanche sur la corniche de Banias et dans les quartiers sud et s'y trouvaient toujours hier. « L'eau, l'électricité et les communications téléphoniques y sont toujours coupées », a indiqué M. Abdel Rahmane. Les chefs de file de la contestation avaient été arrêtés dimanche soir par les forces de sécurité. Les propriétaires des magasins d'informatique vendant du matériel de connexion à Internet ont été également arrêtés à Banias « isolée du monde extérieur », selon lui. Al-Watan, un journal proche du pouvoir, a affirmé pour sa part que « le calme était revenu à Banias, alors que les divisions de l'armée contrôlaient (la ville) après des batailles féroces livrées contre des éléments armés ».

À Homs, un habitant a indiqué avoir entendu des tirs au cours de la nuit, mais ajoute qu'un certain calme est revenu dans la journée hier. L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état de plusieurs arrestations dans cette ville d'un million d'habitants. L'agence officielle de presse syrienne SANA a affirmé de son côté qu'une « bande armée » avait pris en embuscade un autocar près de Homs et tué dix ouvriers qui rentraient du Liban.

La page « Syrian Network News » (SNN) a indiqué que des dizaines de personnes dont des médecins, avocats et intellectuels ont également été arrêtées à Hama.

Selon la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 », les villes de Houran, Nimr, Hara, Jassem et Enkhel sont quant à elles encerclées par une soixantaine de chars de l'armée. Mouadamiya, une localité à l'ouest de Damas, est aussi « encerclée par les forces armées et de sécurité ». Des tirs nourris y ont été entendus hier matin, alors que les communications téléphoniques ont été coupées, a affirmé un militant. Selon un témoin, « la route menant de la localité vers la capitale était coupée ».


À Damas même, quelque 200 personnes ont manifesté hier dans le centre pour demander la levée du siège des villes syriennes, avant d'être dispersées par les forces de sécurité, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Plusieurs manifestants ont été arrêtés par les forces de l'ordre, dont l'écrivain et journaliste Ammar Daioub et le médecin Jalal Nofal, a indiqué l'ONG dans un communiqué.

L'armée était entrée dimanche également à Tafas, dans la province de Deraa où est née la contestation le 15 mars. Des perquisitions y ont été effectuées et des tirs nourris ont été entendus hier. Selon SNN, les snipers sont installés sur les minarets des mosquées et les toits des immeubles alors que l'armée avait indiqué s'être retirée de la province. Toujours selon SNN, les lignes cellulaires ont été rétablies à Deraa, mais uniquement pour émettre des appels. Pour l'opposition, c'est une nouvelle stratégie du régime pour arrêter les personnes qui tenteraient de faire passer des informations à l'extérieur.


Par ailleurs, une mission humanitaire d'évaluation de l'ONU a été empêchée de se rendre à Deraa, a indiqué un porte-parole des Nations unies. « Nous essayons d'avoir un accès à d'autres endroits en Syrie », a souligné le porte-parole adjoint Farhan Haq. Cette interdiction a eu lieu alors que la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge avaient pu effectuer jeudi dernier une première distribution d'aide humanitaire à Deraa.
En dépit de cette répression sanglante, la page « Syrian Revolution 2011 » a prévenu sur Facebook que « les manifestations se poursuivront tous les jours », et appelé à un « mardi de solidarité avec les détenus de conscience dans les prisons du régime syrien criminel ».

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