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mercredi 2 mars 2011

Les Turcs appelés à refuser l'assimilation et à contourner l'interdiction de la double nationalité en vigueur en Allemagne

Revue de la presse Allemande Michel Verrier extrait:


 On vous appelle travailleurs immigrés, étrangers ou Turcs-allemands, mais peu m'importe vous êtes mes compatriotes, mes frères et soeurs. Vous appartenez à l'Allemagne mais aussi à la grande Turquie », leur dira Erdogan. Ses paroles déclencheront les ovations. La salle scandant en réponse à l'orateur, « nous sommes fiers de toi ». 
Erdogan est aussi en campagne électorale en vue des élections de cet été en Turquie, il est là pour conquérir des voix. Il demande à ses compatriotes de s'intégrer mais de refuser toute assimilation. Personne n'a le droit de nous retirer notre culture, notre identité . « Erdogan sait que ces mots sont une provocation à l'égard de l'Allemagne, ou aucun responsable politique ne demande aux Turcs de renier leurs racines ».
« Son discours pose de telles bornes à l'intégration qu'il ne renforce en rien le sentiment d'appartenance à l'Allemagne. Erdogan fait appel au sentiment national turc de ceux qui devraient se sentir chez eux en Allemagne, après quatre générations. » 
« L'islamophobie est un crime contre les droits de l'Homme, équivalent au racisme à l'antisémitisme » a souligné également Erdogan, 
note le Frankfurter Allgemeine Zeitung
. Le premier ministre turc a mis en relief l'apport de ses compatriotes au développement économique de l'Allemagne au cours du dernier demi siècle. Il leur a annoncé qu'ils pourront dorénavant voter d'Allemagne -dans les consulats- pour les élections dans leur pays d'origine. Auparavant ils devaient prendre l'avion pour aller faire leur devoir électoral. 


La Turquie va par ailleurs créer une "carte bleue", équivalente à une carte d'identité, qui sera délivrée aux Turcs qui ont adopté la nationalité allemande et ont dû rendre leur passeport d'origine comme l'exige la loi allemande. Une manière de contourner l'interdiction de la "double nationalité", en vigueur en République fédérale.



« Ibrahim et Sezai sont venus de Duisburg assister au rassemblement de Düsseldorf. Ils ont tous les deux 40 ans et sont en Allemagne depuis 31 et 20 ans, respectivement, 
raconte die Welt
. Ils ont le drapeau turc autour des épaules et se réjouissent de l'ambiance. « C'est mieux que le Carnaval. » Tous les deux parlent couramment allemands et ont de bons jobs. 
Ibrahim a acquis le passeport allemand et le regrette. « Ça ne sert à rien ». Son collègue Sezai pourrait également obtenir la nationalité allemande mais ne le souhaite pas. « Il faudrait que je paie 300 Euro par tête. Avec ma femme et mes deux enfants, cela ferait 1200 Euros ». 


Erdogan s'adressant à ses compatriotes, son discours n'est pas traduit en Allemand. 
« Pourquoi n'y-a-t-il pas de traduction », demande le journaliste de die Welt à un collègue turc -qui parle allemand. « L'intégration n'est pas une voie à sens unique, lui répond celui-ci ». « Cela signifie-t-il que je dois apprendre le turc ? » « Vous m'avez compris ! »

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