OPEX 14 mars 2011 – 17:16 et DEBKA
En dépit des propositions faites par le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, le mouvement de contestation se poursuit dans ce riche royaume du Golfe persique. Ainsi, le 13 mars, des milliers de manifestants ont bloqué le quartier financier de Manama, la capitale, pendant que la police tentait de disperser, sans succès, d’autres contestataires ayant pris position sur la place de la Perle, à 3 km de là. Le même jour, un appel à la grève générale a été lancé.
Contrairement aux événèments de Tunisie, d’Egypte et de Libye, cette contestation est en grande partie le fait de la population chiite, qui, majoritaire à Bahreïn, s’estime victime de discrimination par la dynastie sunnite, l’autre grand courant de l’Islam, au pouvoir dans le pays.
Pour les Etats-Unis, le risque est de voir Téhéran s’impliquer dans les affaires de Bahrein dans le cas où cette crise se prolongerait indéfiniment. « J’ai déclaré que nous n’avions aucune preuve suggérant que l’Iran ait initié l’une ou l’autre des révolutions populaires ou des manifestations dans la région » a déclaré, le 13 mars, Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, à l’issue d’un entretien avec le roi al-Khalifa. « Mais il y a des preuvces tangibles que si la crise se prolonge, et tout particulièrement à Bahreïn, les Iraniens cherchent des moyens de l’exploiter et de créer des problèmes » a-t-il ajouté.
Le royaume de Bahrein abrite le quartier général de la Ve Flotte de l’US Navy, en charge notamment de surveiller le stratégique détroit d’Ormuz, par où transite une grosse partie du trafic pétrolier mondial. Aussi, une main-mise de l’Iran chiite sur Manama se serait pas sans conséquences sur la présence militaire américaine dans la région.
Quant aux autres pays du golfe Persique, dont les populations sont composées de minorités chiites relativement importantes, il ne s’agit pas que le mouvement de contestation né à Bahreïn fasse tâche d’huile.
Aussi, l’Arabie Saoudite a envoyé un millier de soldat à Bahreïn afin de répondre favorablement à une demande de Manama adressée aux pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour l’aider à faire face à la contestation. A priori, les troupes saoudiennes n’auront pas à s’impliquer dans la répression des manifestants mais à protéger les sites sensibles, comme les infrastructures pétrolières et électriques ainsi que les établissements financiers.
Depuis 1984, le CCG a mis en place une force commune, appelée « Bouclier de la Péninsule », formée par des effectifs militaires fournis par l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Koweït, le sultanat d’Oman et Bahrein.
Pour l’opposition bahreïnie, cette intervention militaire saoudienne est considéré comme une « déclaration de guerre » et qu’elle constitue une « occupation ».
Selon les sources de DEBKA ce sont 3500 hommes et une brigade de chars Saoudiens qui sont à Bahrein.
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