Nouvel Obs
BEYROUTH (AP) — Des dizaines de milliers de Libanais se sont rassemblés dimanche dans le centre de Beyrouth pour demander au Hezbollah de déposer ses armes, apportant un soutien fort à l'ex-Premier ministre Saad Hariri.
"Nous voulons mettre les armes à la disposition de l'Etat parce que c'est l'Etat qui nous unit tous et c'est l'armée qui nous protège tous", a lancé Saad Hariri, dont le gouvernement est tombé en janvier dernier après une série de défections.
L'arsenal de la milice chiite est bien plus important que celui de l'armée nationale. Le Hezbollah assure qu'il en a besoin pour défendre le Liban en cas d'attaque israélienne. Mais en 2008, après une tentative du gouvernement de démanteler leur réseau de télécommunication, des membres du Hezbollah ont fait des descentes dans des quartiers sunnites de Beyrouth; plus de 80 personnes ont été tuées dans les affrontements. Beaucoup de Libanais reprochent donc au Parti de Dieu de ne pas tenir sa promesse de ne jamais tourner ses armes contre ses compatriotes.
"Il nous est impossible d'oublier qu'Israël est notre ennemi et que la Palestine est notre cause. Ceux qui veulent la libérer devraient donc tourner leurs armes contre Israël et non contre leur pays", a plaidé Saad Hariri.
Le dirigeant chrétien Samir Geagea a critiqué la dépendance du Hezbollah envers l'Iran, son principal soutien. "Ils se cachent derrière la résistance pour contrôler le pays et le peuple (...) et servir les projets de la République islamique d'Iran", a-t-il fustigé.
Ghaleb Abou Zeïnab, membre du bureau politique du Hezbollah, a déclaré que son parti ne répondrait pas aux revendications exprimées par les manifestants. Depuis quelque temps à Beyrouth fleurissent des panneaux d'affichage rappelant qu'"Israël aussi veut le désarmement du Hezbollah".
Le rassemblement de dimanche a rendu hommage à l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. Son assassinat, le 14 février 2005 à Beyrouth, avait déclenché une vague de manifestations pacifiques contre la mainmise de Damas, soupçonnée d'être derrière cet attentat. Cette "Révolution du cèdre" avait conduit au départ des troupes syriennes présentes depuis trois décennies sur le sol libanais. "L'Alliance du 14-Mars", baptisée d'après la date d'un rassemblement géant, avait remporté les législatives de juin 2005.
Depuis, cette coalition a subi de sérieux revers, notamment avec les défections du dirigeant chrétien Michel Aoun en 2006 et du chef druze Walid Joumblatt l'an dernier. AP
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