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vendredi 15 juillet 2011

Qu'est ce qui oppose Ahmadinejab au guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei?

Extrait et adapté du passionnant article ,"duel à Téhéran"  de Vali Nasr, professeur de politique internationale à l’école Fletcher de droit et de diplomatie de l’université Tufts.Traduit par Florence Curet dans Slate

Quel sont les différences politiques entre Ahmadinejab et Ali Khamenay ?

La révolution islamique :
Son fondateur l'Ayatollah Khomeyni pensait qu'en absence du messie chiite, l'Imam caché , ce sont ceux qui connaissent le mieux la loi islamique, le clergé,  qui le représentent sur terre. Un équivalent chiite de la République de Platon.
Khomeyni a crée et s’était attribué la place de «gardien de la jurisprudence», ou vali-e faqih, le roi-philosophe omniscient à l’autorité politique d’origine divine.Politiquement il mêlait le fanatisme religieux avec la lutte des classes : une dictature du prolétariat avec  le clergé son avant garde.


Les conservateurs
Après sa mort les partisans de l’aspect islamique de la révolution se sont regroupés autour d'Ali Khamenei: la révolution islamique est suivie par une théocratie autoritaire menée par le guide suprême


Les "réformateurs-gauchistes"
Le courant révolutionnaire est marginalisé. Actuellement, Mir Hossein Moussavi, ancien premier ministre de gauche des années 1980, l’incarnation du Mouvement vert, est à sa tête.

Les " rénovateurs de la révolution islamique"- fondamentalistes populistes
Pour le président Ahmadinejab  l’Iran est un État authentiquement islamique. L'Etat doit donc se substituer au clergé. De là l'opposition directe avec les "conservateurs".


C’est une menace directe pour le clergé.

"Depuis qu’il a été élu président, Ahmadinejad a fait signer à son cabinet un serment les engageant à servir l’Imam caché, il émaille ses discours de thèmes messianiques et a même prétendu diriger le «gouvernement de l’Imam caché». Une affirmation populaire, mais lourde de sens pour les religieux.
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Ahmadinejad a été ridiculisé lorsqu’une vidéo l’a montré se vantant à un grand ayatollah d’avoir été visité par le messie chiite pendant son adresse de 2005 aux Nations Unies. Pourtant, le message sous-jacent n’a pas échappé aux ombrageux ayatollahs: le président séculier serait préféré aux ecclésiastiques par le messie. Mashaie, le proche conseiller d’Ahmadinejad, a été encore plus loin en déclarant que le chiisme peut et doit se passer du clergé, et que la République islamique n’a plus besoin de guide suprême.
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Certes, Ahmadinejad menace la suprématie cléricale, mais, sans lui, le khomeynisme devra faire face aux attaques des réformateurs. L’autre solution serait un État soumis à une idéologie d’extrême droite: nationaliste, fondamentaliste, populiste et militariste, une sorte de Japon des années 1930. Bref, une solution non viable. Dans cet affrontement des élites iraniennes, le monde devrait soutenir le clergé —car sa victoire précipitera la fin de la République islamique."

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