Liberté Alger
Manifestations au Maroc pour dire non à la “constitution octroyée”
Doutes sur les résultats du référendum
Par : Merzak Tigrine
Les dizaines de milliers de manifestants dans une quinzaine de villes du royaume, dont environ 200 000 à Tanger dimanche, soulèvent des interrogations sur le déroulement du référendum dont les résultats, 98,50 de oui, demeurent une énigme.
Quarante-huit heures après le référendum sur la nouvelle Constitution, de nombreuses villes marocaines ont été submergées par des dizaines de milliers de manifestations, qui ont dit “Non à une Constitution octroyée” poursuivant ainsi le mouvement de revendications sociopolitiques, né dans le sillage des révoltes enregistrées dans certains pays arabes depuis la fin de l’année écoulée.
Les manifestations ont eu lieu dans une quinzaine de villes dont la plus importante aurait regroupé à Tanger environ 200 000 personnes, où les manifestants ont réclamé des changements politiques, une vie digne, la fin de la corruption et la chute du despotisme, selon des animateurs du Mouvement des jeunes du 20 février, qui sont à l’origine de cette journée de protestation. “Nous sommes là pour un meilleur avenir”, “Dignité, liberté et justice sociale” ou encore “Nous n’avons pas voté la nouvelle Constitution”, tels étaient les slogans scandés par les manifestants.
À Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech ou encore El-Jadida, les militants du Mouvement du 20 février ont indiqué clairement qu’ils comptent poursuivre leur mobilisation, en dépit de l’approbation à 98,50% de la nouvelle Constitution.
À Rabat, quelque 5000 personnes ont pris part à une marche pour scander notamment “Dignité, liberté, justice sociale” et réitérer le mot d’ordre du mouvement “Mamfakinch” (nous n’allons pas nous arrêter), selon les agences de presse ayant couvert les événements. Les défilés ont été encadrés par d'importants dispositifs policiers et ont dû changer d'itinéraire pour éviter la confrontation avec quelques dizaines de contre-manifestants.
“Je suis étudiant, je n'ai pas d'argent, je fais des études dans des conditions difficiles et je veux que ma vie change. C'est pour ça que je manifeste aujourd'hui”, a déclaré à l'AFP Bilal Chihab, 22 ans. “Je suis ici pour protester contre la nouvelle Constitution qui n'a rien changé et qui renforce encore plus les pouvoirs du roi”, dira de son côté Omar, un salarié du privé âgé d'une trentaine d'années.
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