Paris Match
L’officier le plus connu de l’US Army va prendre sa retraite de l’armée. Le Sénat américain a approuvé jeudi, à une majorité écrasante, la nomination du général David Petraeus à la direction de la CIA. Quatre-vingt-quatorze sénateurs (sur cent) ont voté pour cette proposition de Barack Obama, et aucun contre. Accueillant ses nouvelles fonctions comme «un immense honneur et un immense privilège», le commandant des forces américaines en Afghanistan, et ex-artisan de la victoire des Etats-Unis en Irak a promis de diriger l’Agence «complètement indépendamment de ses liens militaires». «Aussi difficile que soit-il de quitter le bureau de directeur de la CIA, c’est plus facile de le faire en sachant que mon successeur est quelqu'un comme le suprêmement talentueux et compétent général David Petraeus», a pour sa part commenté son prédécesseur, Leon Panetta, qui aura 73 ans en juin. «Ensemble, nous ferons en sorte que le partenariat essentiel entre la CIA et nos combattants de guerre continue de faire progresser les valeurs de l’Amérique dans le monde et de garder notre Nation en sécurité»,
Petraeus a appliqué la "COIN" (counter-insurgency). Cette doctrine est très largement inspirée de la méthode préconisée par David Gallula dans la lutte contre les fellaghas.
La COIN suppose d'abord beaucoup de moyens en homme et en matériel (donc un coût médiatique et financier en temps de crise économique, pénibles pour une président démocrate).
Ensuite une logique du territoire : on part des points que l'on est sûr de pouvoir tenir (en évitant de garder des avant-postes avancés impossibles à sécuriser) et on avance pour étendre les zones contrôlées.
La COIN met l'accent sur la conquête des populations civiles et des représentants de leurs communautés (les fameux "key leaders"). Le tout appliquant le principe : éviter de se faire plus d'ennemis
chaque soir que les missiles n'en ont éliminé le matin. Beaucoup de renseignement, beaucoup de psyops et de "guerre pour les cœurs et les esprits", le cas échéant des valises de billets pour acheter quelques chefs coutumiers corruptibles, un minimum de psychologie pour éviter que la conduite du GI moyen ne choque la population, de la constance dans l'effort, une pincée de déradicalisation et de diplomatie publique...
Éviter de les dommages collatéraux, la pratique du "courageous restraint" (n'utiliser la force létale que si c'est indispensable et quand l'avantage politique et psychologique de tuer l'emporte sur celui de ne pas tuer) tout cela devait marcher combiné avec de grandes offensives du voisin pakistanais contre ses propres talibans.
Le problème est que la méthode COIN est finalement coûteuse en vies humaines (des deux côtés), que les grandes offensives comme celles de la province de Helmand ou à Kandahar donnent des résultats modérés (tandis que celles des Pakistanais ne valent pas mieux) et que la conquête de la population donne un résultat très douteux.
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