Deux navires de guerre iraniens transitent par Suez: Israël en état d'alerte

DEBKA

Le Kharg

La fregate Avland

 

LE CAIRE - L'Egypte a autorisé vendredi deux navires de guerre iraniens à emprunter le canal de Suez, a rapporté l'agence de presse officielle égyptienne Mena, une décision qui constitue une première depuis 1979, et qu'Israël a qualifiée de "provocation".

"L'Egypte a accepté d'autoriser deux navires de guerre iraniens à traverser le canal de Suez", a écrit l'agence Mena.

La Mena, qui n'a pas indiqué quand les deux bâtiments étaient attendus, a précisé que la demande déposée par les autorités iraniennes stipulait qu'ils ne transportaient ni arme ni matériau nucléaire ou chimique.

Selon des responsables de l'exploitation du canal, ces deux bâtiments seront les premiers navires de guerre iraniens à traverser le canal depuis la révolution islamique iranienne de 1979.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères avait indiqué un peu plus tôt vendredi avoir reçu jeudi une demande en ce sens de l'Iran, qui avait été transmise au ministère de la Défense.

Selon l'agence officielle iranienne Fars, les bâtiments en question sont le Kharg, un navire de ravitaillement et de soutien de 33.000 tonnes, et le Alvand, une frégate de patrouille, tous deux de construction britannique.

Le Kharg a un équipage de 250 personnes et peut accueillir jusqu'à trois hélicoptères. Le Alvand est armé de torpilles et de missiles anti-navires.

Israël, qui considère l'Iran comme un danger majeur pour sa sécurité, a dénoncé mercredi une "provocation" par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le faucon de la droite nationaliste Avigdor Lieberman.

Contacté par l'AFP à Jérusalem après la décision, le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé vendredi les propos de M. Lieberman, indiquant n'avoir "rien à ajouter".

Avant de prendre cette décision, les autorités égyptiennes avaient envoyé des signaux contradictoires, affirmant ne pas avoir reçu de demande de passage, puis laissant entendre que ces bâtiments iraniens étaient bel et bien bloqués.

Le feu vert  du Caire le vendredi 18 février pour ces deux navires de guerre iraniens à franchir le canal de Suez en route pour la Méditerranée a amené Israël et l'Iran plus que jamais à une confrontation navale.

Selon le site Debka (qui était le PREMIER à signaler la présence de ces navires en mer ROUGE à Jeddah, Arabie Saoudite) ils transportent des missiles pour le Hezbollah du Liban.
La lourde pression conjointe des Israéliens et des Américains sur les militaires égyptiens au pouvoir à échoué. Maintenant, la voie navigable a été ouverte à l'Iran pour l'expédition de grosses livraisons d'armes à la Syrie et au Liban - en première instance et, éventuellement, pour tenter de briser le blocus naval israélien sur la bande de Gaza et amener au Hamas les munitions lourdes qui ont été impossibles à transporter à travers les tunnels de contrebande.

Vingt-quatre heures à peine après la déclaration du ministre Israelien de la défense Ehud Barak,  que le bouleversement égyptien n'avait pas de connotation militaire pour Israël, les navires Iraniens ont reçu l'ordre de faire route vers le canal de Suez.


A Beyrouth, le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah a dit qu'il avait hâte d'une attaque Israélienne sur le Liban, car alors ses hommes allaient capturer la Galilée.

Jusqu'à présent, l'Arabie saoudite, en étroite collaboration avec l'Egypte et son président Hosni Moubarak, a dirigé l'effort arabe sunnite de contenir l'expansion iranienne - en particulier dans le golfe Persique.Toutefois, l'ouverture d'un port saoudien de navires de guerre de la République islamique d'Iran pour la première fois dans l'histoire de leurs relations marque un changement fondamental dans l'évolution du Moyen-Orient à la suite de la révolte égyptienne. C'est également la première fois que le Caire a permis à des navires de guerre iraniens de transiter de la mer Rouge à la Méditerranée par Suez , bien que le trafic israélien dans le sens opposé avait été autorisé.

Iran ne faisait pas mystère de ses intentions d'étendre sa présence navale et militaire au-delà du golfe Persique et la mer Rouge à la Méditerranée via Suez

Toutefois,le  renseignement militaire israélien qui a échoué à prévoir les bouleversements égyptien et de ses décideurs ignoré l'annonce de l'amiral iranien et de son importance stratégique, tout comme ils n'ont pas tenu compte de l'importance de l'accueil de la flottille iranien à Djeddah.

Les objectifs Iraniens semblent être:

1. Couper, même partiellement,  l'armée et de la marine  américaine du Golfe de leur principale voie de ravitaillement ou de renforts;

2. Établir une prise en main de l'armée iranienne sur le canal de Suez, par lequel transitent 40 pour cent des frets maritimes de la planète

3. Pour apporter une présence militaire iranienne suffisamment proche du centre égyptien du Caire et le delta du Nil , pour menacer  presser l'Egypte à se joindre à l'alliance radicale irano-syro-irako-turque;

4. Pour constituer une ligne contiguë militaire, marine iranienne du golfe Persique à la Mer Rouge par le canal de Suez et la bande de Gaza et aux ports du Liban, où le Hezbollah a déjà pris le pouvoir et renversé le gouvernement pro-occidental.

5. Pour éventuellement rompre le Sinaï égyptien, l'annexer à la bande de Gaza et d'établir un grand Hamas reconnu comme  Etat palestinien à travers la Méditerranée, le golfe d'Aqaba et la mer Rouge.

Par comparaison, un état dirigé par le Fatah palestinien sur la Cisjordanie dans l'orbite américaine est politiquement et stratégiquement inférieur.

6. Pour resserrer le siège naval et militaire d'Israël.