Le Figaro et Projet Aladin
Ils étaient invités par des Français, réunis dans le projet Aladin et aidés par l'Unesco. Ces idéalistes tentent de réconcilier deux mondes qui se sont côtoyés durant des siècles au Maghreb, en Orient, avec beaucoup de proximité et autant d'ambivalences. Depuis, le conflit israélo-palestinien attise les braises et une «littérature négationniste a fleuri dans ces pays», assure l'ancien ambassadeur de France, Jacques Andréani, devenu membre d'Aladin.
Y etaient entre autres , l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Unesco, Mme Aziza Bennani, le président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami, les Maires de Casablanca, Rabat, Fès et Meknès, respectivement MM. Mohamed Sajid, Fathallah Oualalou, Abdelhamid Chabat et Ahmed Hilal.
Des intellectuels comme le philosophe et islamologue Abdou Filali Ansari, le poète Abdelatif Laabi, le politologue Mohamed Tozy, l'universitaire Jamaa Baida, le directeur de la Bibliothèque nationale, Driss Khrouz, et le directeur du Festival de Fès, Faouzi Skalli, ont également pris part à cette mission.
Étaient également du voyage d'éminentes personnalités internationales comme MM. Gerhard Schroder, ancien Chancelier allemand, Stepjan Mesic, ancien président croate, Ely Ould Mohamed Vall, ancien Président mauritanien, Mevlut Cavusoglu (Turquie), Président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, ainsi que des représentants des chefs d'Etats de l'Egypte, du Pakistan, de la Turquie et les maires de 12 cités d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient.
«C'est terrible», lâche alors Ndirio Ndiaye, ancienne ministre sénégalaise. «C'est incroyable que tout cela ait pu arriver. Cela nous rappelle l'esclavage et de quoi l'homme est capable», commente-t-elle, enroulée dans une couverture rouge, distribuée par les organisateurs.
Les sommités ont l'air de réfugiés sous leurs capes improvisées.
Le maire de Cotonou, ancien président du Bénin, Nicéphore Soglo, tente de s'abriter, lui aussi, sous son tissu rouge. Il marche dans Auschwitz, absorbé. Il pense lui aussi aux esclaves.
Amin Bakhtiar, ancien ministre irakien d'origine kurde, raconte lui son peuple et les persécutions, comme si chacun ne pouvait appréhender l'horreur qu'à l'aune de son propre malheur.
L'Égyptienne Amira Mostafa, qui dirige un centre pour les droits de l'homme (Arab Word Center for Democratic Development), évoque «l'expulsion des musulmans» par les rois catholiques espagnols en 1492 pour «comprendre cette souffrance». Et se dit prête à évoquer le génocide des Juifs en Jordanie où elle vit: «Pas de problème à condition de parler des autres génocides, des Ouïgours, des Palestiniens, des Cambodgiens…», lance-t-elle. «Tous les génocides sont terribles. Celui des Juifs n'est pas différent, c'est une question de nombre…», dit-elle sans réaliser combien elle heurte les victimes d'une extermination programmée.
«Tout n'est pas comparable, mais ce n'est pas grave, c'est un début», assure l'écrivain israélien A. B. Yehoshua. «C'est la présence de cette délégation qui compte. Ils sont courageux d'être venus.»
«La Shoah n'était pas mon histoire, a reconnu Mustafa Ceric, le grand mufti de Bosnie, au cours des commémorations. Et puis nous avons eu Srebrenica. Des gens normaux se sont transformés en bourreaux.»
[il y a eu pourtant des dizaines de milliers de juifs yougoslaves qui sont morts avec notamment la division muslmane de la Waffen SS Handchar mise en place le Grand Mufti de Jérusalem Haj Amin Al Husseini]
Et pourtant le grand mufti de Bosnie s'en fichait jusqu'à Srebrenica. Désormais, «je suis là pour dire à ceux qui nient l'Holocauste à Auschwitz et à ceux qui nient le génocide à Srebrenica qu'ils sont en train de commettre aussi un génocide».
Cette visite , a eu trés peu de couverture médiatique dans le monde arabe... dommage.
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