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jeudi 28 octobre 2010

Arabie Saoudite : une condamnée à mort attend la grâce royale à l'occasion du pélerinage à la Mekke


La famille et la "maison" de Rizana au Sri Lanka

C'est l'histoire d'une misère noire qui a poussé une mineure Sri Lankaise à falsifier son passeport de manière à se faire embaucher comme employée de maison en Arabie Saoudite. Le manque d'expérience (chez elle il n'y a que l'allaitement au sein) serait à l'origine du drame: le bébé à qui elle donne le biberon, meurt suffoqué.

Interrogée elle avoue un meurtre et se trouve condamnée à mort. Elle s'est retractée depuis.
A ce jour elle attend l'exécution ou la grâce.

Elle n'a pas été représentée par un avocat, ni lors de l'enquete ni lors du procés, son âge véritable n'a pas été pris en compte ce qui lui aurait évité la peine capitale. Le président du Sri Lanka a fait un appel solennel à la clémence du Roi d'Arabie Saoudite


Voici ce qu'écrivait Amnesty International en 2007 sur ce cas:

Rizana Nafeek, employée de maison, a été condamnée à mort le 16 juin pour un homicide commis lorsqu'elle avait dix-sept ans. L'Arabie saoudite est partie à la Convention relative aux droits de l'enfant, qui interdit expressément l'exécution de mineurs délinquants, c'est à dire âgés de moins de dix-huit ans au moment des faits qui leur sont reprochés. On pense que Rizana Nafeek a fait appel de sa condamnation ; si cette procédure échoue, cependant, elle pourrait être exécutée dans les jours qui suivent.

La jeune fille a été arrêtée en mai 2005, à Djedda, pour le meurtre d'un nourrisson dont elle s'occupait. Elle n'a été autorisée à consulter un avocat ni lors des interrogatoires, ni lors de son procès, et l'on pense qu'elle a «avoué» le meurtre pendant qu'elle était interrogée par la police.
Rizana Nafeek aurait déclaré aux autorités qu'elle était née en février 1988,  mais celles-ci semblent n'en avoir pas tenu compte du fait que son passeport indique février 1982.
D'après les informations dont dispose Amnesty International, aucun examen médical ne paraît avoir été conduit en vue de déterminer l'âge de Rizana Nafeek ; en outre, les autorités ne lui ont pas offert la possibilité de présenter un certificat de naissance qui confirmerait ses dires.

INFORMATIONS GÉNÉRALES

En Arabie saoudite, un grand nombre d'infractions sont passibles de la peine capitale. Les procès se déroulent souvent à huis clos et les normes les plus élémentaires d'équité ne sont pas respectées.


Il n'est normalement pas permis aux prévenus d'être officiellement représentés par un avocat et, dans de nombreux cas, ceux-ci ne sont pas informés de l'évolution des procédures dont ils font l'objet. Il arrive que leur condamnation repose uniquement sur des «aveux» obtenus par la contrainte, la torture ou la ruse. Ces derniers temps, le nombre d'exécutions a fortement augmenté. Les autorités ont exécuté au moins 100 condamnés depuis le début de l'année, un chiffre qui pourrait être bien en deçà de la réalité. La méthode généralement employée est la décapitation.


En janvier 2006, l'Arabie saoudite a affirmé au Comité des droits de l'enfant (qui surveille la mise en œuvre par les États de la Convention relative aux droits de l'enfant) qu'aucun mineur n'avait été exécuté depuis l'entrée en vigueur de la Convention dans le royaume, en 1997. Cet engagement est insuffisant par rapport aux dispositions de la Convention, qui interdit l'exécution de personnes pour des crimes commis alors qu'elles avaient moins de dix-huit ans, quel que soit leur âge actuel.

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