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dimanche 27 mars 2011

Syrie ,l'armée investit le riche port de Lattaquié

Le MONDE

Confronté à des troubles sans précédent, le pouvoir syrien a décidé d'envoyer l'armée dans la ville portuaire de Lattaquié, dimanche 27 mars, après une journée de violence lors de laquelle manifestants et autorités se sont mutuellement accusés d'être à l'origine des troubles.Le gouvernement syrien affirme que 12 personnes, 10 policiers et deux manifestants armés, sont mortes dans la journée de samedi. 200 personnes ont également été blessées. Damas a accusé des "extrémistes musulmans d'être derrière l'attaque". Des militants réformistes en exil affirment de leur côté que six personnes ont été tuées par les forces de sécurité syriennes depuis vendredi.

L'arrivée des forces armées a été annoncée dans plusieurs journaux syriens proches du pouvoir. Le quotidien Al-Watan affirme que l'armée a pour mission "de mettre fin à la destruction et aux meurtres". Techrine, autre organe du pouvoir, parle de 150 blessés vendredi et samedi, sans faire la distinction entre civils et militaires. Des sources médicales indiquaient que deux manifestants avaient été tués, samedi, après avoir tenté d'incendier un local du parti Baas du président Bachar Al-Assad.

La présence de soldats est confirmée par des habitants, cités anonyement par Associated Press. Ils affirment que des unités sont déployées dans des endroits stratégiques de Lattaquié, une des villes les plus prospères de Syrie peuplée de sunnites, de chrétiens et d'allaouites.

Boussaina Chaabane, conseillère du chef de l'Etat syrien, a indiqué dimanche que le président Al-Assad s'adresserait "très bientôt" à son peuple "pour expliquer la situation et clarifier les réformes qu'il entend mener dans le pays". Elle a également fait savoir que les autorités avaient déjà pris la décision d'abroger la loi d'urgence en vigueur depuis 1963, une promesse faite par Bachar Al-Assad pour apaiser la colère populaire.Samedi, un local du parti Baas et un commissariat avaient été incendiés à Tafas, près de Deraa, épicentre de la contestation dans le sud du pays. Des milliers de personnes s'y étaient rassemblées pour les obsèques de Kamal Baradan, un manifestant tué la veille.

A Deraa même, des centaines de contestataires ont à nouveau occupé la place centrale, samedi. Selon Amnesty International, la répression des manifestations a fait au moins 55 morts au cours de la semaine écoulée dans cette région. D'après des témoignages rapportées notamment par Al-Jazira, une vingtaine de protestataires ont trouvé la mort dans la seule journée de vendredi.

Des manifestations ont aussi eu lieu dans la capitale, Damas, et à Hama, plus au nord, théâtre d'une répression sanglante d'un soulèvement islamiste qui avait fait jusqu'à 20 000 morts sous le régime de l'ancien président Hafez Al-Assad en 1982. A Sanamein, dans le sud du pays, des habitants ont rapporté que 20 personnes avaient été tuées lorsque des hommes armés ont ouvert le feu sur la foule rassemblée devant un bâtiment utilisé par les services de renseignements militaires.

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