En effet, la situation financière du Hamas ces derniers mois est devenue de plus en plus désastreuse : Téhéran a réduit les paiements en espèces à Gaza et les revenus des activités de contrebande par les tunnels de la bande ont chuté, en raison de la levée du siège israélien de Gaza. Le changement de situation économique a contraint le Hamas à prendre un certain nombre de mesures drastiques, telles que la mise au chômage de plusieurs centaines de membres de l'appareil de sécurité de l'organisation dans la bande de Gaza. (Les responsables du Hamas ont déclaré que 150 membres des forces de sécurité ont été licenciés en raison de "problèmes moraux.") En outre, les forces du Hamas ont pris le contrôle d'agences bancaires de plusieurs banques (allant de la Banque de Palestine à la Banque islamique palestinienne) à Gaza et procédé à "des retraits de liquide par la force" [des braquages, non ?]. La troisième mesure prise pour garder les coffres du Hamas remplis est l'augmentation des impôts.
L'image d'un Hamas ostensiblement "propre" n'est plus non plus ce qu'elle était autrefois : de plus en plus de hauts responsables du mouvement sont mêlés dans des scandales de corruption, mais cela est rarement rapporté dans les médias. La personne la plus importante mise en cause est Ayman Taha, un des leaders du Hamas dans la bande, exilé au Caire en raison de son implication dans un scandale et qui continue de fonctionner à partir de là.
Dernièrement, des personnalités moins importantes du Hamas - dont certains étaient soupçonnés de corruption et d'autres qui avaient tenté de dénoncer ces affaires - ont subi des accidents particuliers. Par exemple, Ahmed al-Mamelouks a été tué il y a deux semaines, selon le Hamas, "en effectuant une mission de djihad". Sa famille affirme qu'il était censé rencontrer un haut fonctionnaire du Hamas pour discuter d'un certain nombre de cas de corruption. De semblables "accidents" se sont abattus sur Ali Nayef al-Haj, tué dans une "explosion interne" en Novembre, sur Mohammed Zaki al-Hams, décédé dans un accident de la route au début de Novembre, sur Mohammed al-Mahamoum décédé fin Juin par électrocution dans un avant-poste du Hamas et sur Ashraf Abou Faraj Hana noyé dans une piscine fin Mars. Le Hamas affirme que ce n'est qu'une série d'accidents, mais les familles ont des versions radicalement différentes.
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