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vendredi 18 février 2011

C'est bien la Syrie et le Hezbollah qui ont assassiné Hariri selon des conversations enregistrées entre Hassan Nasrallah et le frère de Bacher el-Assad

L'Orient le Jour

Dans un entretien diffusé par la Voix du Liban (100.5 FM), Mohammad Zouheir Siddiq, qualifié par les deux camps du 8 et du 14 Mars de « faux témoin » dans l'affaire de Rafic Hariri, est revenu à la charge, accusant frontalement la Syrie et le Hezbollah d'être derrière la série d'assassinats politiques qui se sont succédé au Liban.

Cette fois-ci M. Siddiq, qui affirme se trouver aux Pays-Bas, a étayé ses affirmations par une « preuve concrète », à savoir un enregistrement sonore de la voix, selon lui, de Maher el-Assad, frère du président syrien Bacher el-Assad. Dans l'enregistrement, qui a été diffusé lors de l'entrevue, l'on entend, toujours selon Siddiq, Maher el-Assad parler d'une réunion urgente, « pour exécuter l'opération », réunion à laquelle se seraient joints, affirme-t-il, Hussein Khalil, le conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, et le responsable de la sécurité au parti, Wafic Safa. Dans cet enregistrement, selon Siddiq, l'on entend également Maher el-Assad affirmer : « Nous allons avoir sa peau », dans une allusion directe,selon Siddiq, à l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Siddiq a promis de fournir l'intégralité de l'enregistrement devant le Tribunal spécial pour le Liban.

Gebran Tuéni, Pierre, Samy et Nadim Gemayel
Mais les révélations faites par Mohammad Zouheir Siddiq ne s'arrêtent pas là. Le « faux témoin », qui met en garde Hassan Nasrallah et Bachar el-Assad soulignant que « leur heure est arrivée », affirme notamment avoir pris connaissance de la liste syrienne des cibles visées par les assassinats politiques, déclarant qu'il savait à l'avance que Gebran Tuéni allait être assassiné et qu'il l'avait mis en garde l'avant-veille de l'assassinat, alors que le député se trouvait à Paris, tout comme il avait prévenu la commission d'enquête internationale. Toujours selon lui, l'ordre de tuer Gebran Tuéni avait été donné par les Syriens. M. Siddiq affirme que la liste des personnalités à assassiner comprend également les noms de Samy et Nadim Gemayel. Figurait également sur la liste le nom du chef des Kataëb, Amine Gemayel. Toutefois, certaines personnalités libanaises, alliées de la Syrie, ont conseillé, selon Siddiq, qu'il fallait plutôt éliminer Pierre, son fils, qui représentait une figure emblématique et charismatique au sein du parti Kataëb. Mohammad Zouheir Siddiq a accusé l'ancien responsable Kataëb, Karim Pakradouni, d'avoir fourni à des membres du Parti syrien national social (PSNS) des informations sur les déplacements de Pierre Gemayel, ce qui a facilité son assassinat.

À la question de savoir pourquoi il n'avait pas confié toutes ses informations à la commission d'enquête internationale, ou au Tribunal spécial pour le Liban, l'invité a affirmé avoir pris peur le jour où il a découvert que l'une des traductrices arabes auprès des enquêteurs du TSL était un agent de la Syrie, affirmant avoir des enregistrements de sa voix, révélant son lien avec les autorités syriennes. Cependant, a ajouté Mohammad Zouheir Siddiq, tout ce que je révèle actuellement devrait être une information judiciaire à l'adresse du Tribunal spécial pour le Liban.

Évoquant l'enregistrement sonore de sa propre voix en compagnie de Saad Hariri diffusé il y a quelques semaines par la NTV, Mohammad Zouheir Siddiq a indiqué que l'entretien a été coupé et des passages ont été travestis, invitant la chaîne en question à rediffuser la totalité de l'enregistrement pour respecter la fidélité de ses propos, ceux de Saad Hariri et de Wissam el-Hassan.
Le « faux témoin » a enfin assuré que « la vérité sera révélée tôt ou tard », promettant d'autres enregistrements et preuves à venir. Il a notamment parlé d'une vidéo qu'il va bientôt livrer aux télés libanaises, dans laquelle on voit des officiers syriens en train de rouer de coups de pied le fameux Abou Adass, l'islamiste qui avait revendiqué l'assassinat de Rafic Hariri dans un enregistrement vidéo, indiquant qu'Abou Adass avait refusé tout au début de collaborer avec les services syriens.

Au cours de l'entretien avec la VDL, Mohammad Zouheir Siddiq a démenti à plusieurs reprises avoir perçu des sommes d'argent pour ses témoignages, affirmant que ses conditions financières sont précaires et qu'il n'a même pas réussi à inscrire ses enfants dans des écoles privées. Il a également affirmé que les Syriens avaient essayé de le soudoyer en lui offrant via un intermédiaire qu'il avait rencontré à Marbella en Espagne la somme de cinq millions d'euros afin qu'il cesse d'accuser le régime syrien des assassinats commis au Liban. Siidiq ajoute que la rencontre a été filmée et enregistrée par les enquêteurs du TSL.

Prié de dire pourquoi les forces politiques au Liban, les forces du 8 et du 14 Mars le considèrent comme étant un faux témoin, il a répondu en affirmant qu'il a été le premier à parler de la Mitsubishi, le véhicule qui se trouvait sur les lieux de l'assassinat de Rafic Hariri, le premier à avoir déterminé la quantité d'explosifs utilisés, qui, a-t-il dit, est la même quantité utilisée lors de la reconstitution du crime en France, le premier à avoir certifié que l'explosion a eu lieu en surface alors que tout le monde affirmait qu'elle était souterraine, le premier également à avoir indiqué qu'Abou Adass n'était pas le kamikaze. « Si tout ce que j'ai affirmé n'est pas vrai, alors je serais effectivement un faux témoin », a-t-il répliqué. Et de s'engager à se pendre en public si les propos qu'il vient de révéler n'étaient pas vrais.

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