« Les larmes de Maria » : la jeune Philippine est décédée après 5 mois de calvaire
Transportée dans un premier temps dans un hôpital privé après cette « chute grave », Alexandra bénéficiait, nous confie son premier médecin, « d’une assurance médicale dont la couverture était amplement suffisante pour payer les frais de l’opération dont elle avait besoin et pour échapper à une paralysie partielle provoquée par sa chute ».
En dépit des trois vertèbres brisées, d’une blessure aux poumons due à une côte également fêlée, Alexandra avait toutes les chances de s’en sortir et de retourner auprès de son bébé, dont elle s'était résolue à ce séparer pour travailler au Liban et faire vivre sa famille.
Mais le sort que lui réservaient ce pays et son employeur devait être tout autre que celui dont elle avait rêvé en acceptant de tenter l’aventure libanaise.
Au troisième jour de son hospitalisation, son employeur, dit également « sponsor » ou « garant », débarque en pleine nuit pour arracher la jeune employée des mains de son médecin traitant, avant de la « larguer » dans un hôpital public. Un mois et demi plus tard, « la jeune malade au corps brisé, transférée aux soins intensifs, n’avait toujours pas été opérée, nous révèle le premier médecin. « Pire, elle a contracté une bactérie dangereuse et extrêmement résistante (la klebsiella) responsable d’une pneumonie nosocomiale », relève le médecin qui va jusqu’à affirmer qu’il s’agit d’une véritable « opération d’euthanasie ».
On ne saura jamais quelles ont été les circonstances réelles qui ont entouré sa « chute » ni les raisons pour lesquelles le sponsor a voulu à tout prix la transférer dans un autre hôpital avec une prise en charge extrêmement précaire sur le plan financier.
Aux enquêteurs, le « garant » a affirmé qu'Alexandra était tombée du septième étage de son appartement luxueux alors qu’elle en nettoyait les vitres (l’argument qu’avancent d’ailleurs la plupart des employeurs dès qu’il s’agit d’un cas de suicide ou de meurtre). Il prétend également qu’il l’a transférée dans un hôpital gouvernemental « faute de moyens ».
Alexandra, elle, avait confié à L’Orient-Le Jour avoir tenté de se suicider, à la suite d’une histoire passionnelle avec une tierce personne à laquelle son employeur voulait mettre fin, par peur du scandale. On apprendra également que l’éminent officier l’avait menacée de son arme, enfermée et battue.
Des affirmations que nous n’avons pu corroborer par une seconde source, le supérieur hiérarchique de l’officier en cause nous ayant interdit de le rencontrer pour un complément d’enquête.Le drame d’Alexandra, rapporté dans les colonnes de L’Orient-Le Jour en mars denier, avait poussé un groupe de lecteurs à adresser une lettre ouverte aux ministres de la Justice et du Travail pour protester contre les souffrances et humiliations infligées à la jeune Philippine, l’insulte faite au Liban, et mettre en garde contre l’impunité dont pourrait bénéficier l’agresseur.
Cet appel serait-il voué à rester lettre morte…
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