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vendredi 10 février 2012

Interpol aide l'Arabie Saoudite à arrêter un apostat en Malaisie : il risque la décapitation. Mise à Jour : il est extradé.

L'extradition n'a pas traîné, il n'y a pas de procédure d'appel comme habituellement dans les pays démocratiques où la justice est indépendante de l’exécutif (cf l'affaire de l'extradition de Batista vers l'Italie...) 

"Il risque la mort dans son pays pour des propos jugés blasphématoires, mais les autorités malaisiennes n’en ont pas moins décidé hier de renvoyer chez lui le jeune journaliste saoudien Hamza Kashgari. «La nature des accusations contre cet individu est une affaire qui regarde les autorités d’Arabie Saoudite», a affirmé le ministère malaisien de l’Intérieur, arguant des accords d’extradition entre les deux Etats."



Hamza Kashgari 
Un jeune journaliste saoudien, qui a fui son pays après avoir reçu des menaces de mort pour des propos jugés blasphématoires sur Twitter, a été arrêté en Malaisie, a-t-on appris vendredi de source policière.

Hamza Kashgari a été placé en détention jeudi, à sa descente de l'avion à l'aéroport international de Kuala Lumpur, a indiqué le porte-parole de la police Ramli Yoosuf. L'interpellation fait suite à un mandat d'arrêt émis par Interpol à la demande des autorités saoudiennes, a-t-il expliqué sans plus de précision. L'agence officielle malaisienne Bernama a indiqué que Hamza Kashgari était accusé d'avoir "offensé l'islam et le prophète".

Hamza Kashgari, qui travaille pour un quotidien local de Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, avait publié la semaine dernière sur Twitter des messages adressés au prophète Mahomet au jour anniversaire de sa naissance.

Voici les Tweets (The Daily Beast)
"Le jour de votre anniversaire, je dirai que j'ai aimé le rebelle en vous, que vous avez toujours été une source d'inspiration pour moi, et que je n'aime pas les halos de la divinité autour de vous. Je ne vais pas prier pour vous", écrit-il dans un tweet.

"Le jour de votre anniversaire, je vous trouve où que je me tourne. Je dirai que j'ai aimé certains de vos aspects, haï d'autres, et je ne peux pas comprendre beaucoup plus d'autres aspects », écrit-il dans un second.

"Le jour de votre anniversaire, je ne m'inclinerai pas devant vous. Je ne vais pas non plus vous baiser la main. Plutôt, je vais la serrer comme le font des égaux, vous sourire tandis que vous me sourirez. Je vous parlerai comme à un ami, sans plus", a-t-il conclu dans un troisième. 



"Tous les grands dieux que nous adorons, cette peur que nous redoutons, ces désirs que nous attendons impatiemment, ne sont que le fruit de notre imagination" ; "Aucune Saoudienne n’ira en enfer, parce qu’il est impossible de s’y rendre deux fois" (cité par l'Orient le Jour




Les Tweets @Theblaze

Le ministre saoudien de l'Information, Abdel Aziz Khoja, a immédiatement réagi en annonçant sur Twitter la décision d'interdire au jeune homme de travailler pour tout média dans le royaume.
[comme quoi c'est le ministre de l'information saoudien qui a tout pouvoir sur les médias]
Les propos du jeune homme ont provoqué une levée de boucliers sans précédent sur la Toile tandis que le comité saoudien des fatwas (édits religieux) a affirmé que le tweet constituait "une apostasie", un crime passible de la peine de mort dans le pays ultra-conservateur.



Les membres saoudiens de Twitter se sont indignés avec près de 30.000 tweets sur le sujet en moins de 24 heures. Beaucoup de gens croyaient qu'il avait insulté le Prophète en s'adressant à lui familièrement sans vénération. Ils l'ont accusé de blasphème, d'athéisme et d'apostasie. Beaucoup ont dit qu'il doit être puni et certains ont dit qu'il devrait être tué. D'autres sont même allés jusqu'à menacer de le tuer ou à offrir de l'argent pour sa tête.

Son adresse a été publiée sur le net avec des appels à le tuer : il a fui immédiatement l'Arabie Saoudite.

Le tollé a entraîné le revirement de Kashgary, qui a supprimé les tweets controversés et a publié des excuses en disant qu'il a péché et qu'il est maintenant repentant: "... je demande pardon à Dieu, mais ces propos  ne représentent pas vraiment ma foi dans le Prophète."

Les excuses ne suffisent pas pour beaucoup de gens, en particulier les conservateurs religieux qui demandaient que Kashgari soit jugé dans un tribunal de la charia. Une de ces personnes est un clerc nommé Nasser al-Omar, qui est apparu dans une vidéo YouTube en pleurant parce qu'il a dit qu'il ne pouvait pas supporter de voir le Prophète insulté.




«Ces gens [comme Kashgari] devraient être mis à l'épreuve dans les tribunaux de la Sharia," a dit al-Omar. "On sait que maudire Dieu et son Prophète est l'apostasie. Et le fait qu'il s'est repenti avec des mots froids ne va probablement pas le sauver devant la cour. "

Al-Omar et d'autres insistent disant que, même s'il s'est repenti, Kashgari devrait encore être condamné pour apostasie, crime passible de la mort par décapitation. Al-Omar a appelé ses partisans à envoyer des messages au roi, au prince héritier et au Grand Mufti pour punir Kashgari.

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