Arabie Saoudite : 35 Chrétiens d'Éthiopie en prison pour "mixité illicite" lors d'une réunion de prière, les femmes y ont subi des attouchements dégradants.

L'Orient Le Jour

Trente-cinq chrétiens éthiopiens, dont 29 femmes, attendent leur expulsion d'Arabie saoudite après avoir été arrêtés lors d'un réunion de prière pour "mixité", a dénoncé lundi Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.
L'organisation indique en outre que les femmes ont été soumises à des "fouilles au corps injustifiées" alors que les hommes ont été battus et traités d'"incroyants".

Les Ethiopiens avaient été arrêtés le 15 décembre à un domicile privé à Jeddah (ouest) alors qu'ils étaient rassemblés pour prier à l'approche des célébrations de Noël. Le royaume ultra-conservateur interdit la pratique d'une religion autre que l'islam.

"Alors que le roi Abdallah met en place un centre pour le dialogue inter-religieux, sa police viole les droits des croyants des autres religions", dénonce Christoph Wilcke, chercheur au département Moyen-Orient de HRW.

L'organisation affirme avoir parlé avec deux femmes et un homme emprisonnés. Ceux qui ont comparu devant un tribunal ont indiqué avoir été accusés de "mixité illicite" entre personnes de sexe opposé non mariées.

A la prison de Buraiman, des femmes officiers ont forcé des Éthiopiennes à se déshabiller et l'une d'elles a inséré son doigt dans les parties génitales des prisonnières sous prétexte de chercher des substances illicites", indique HRW, citant les deux femmes. "Elle portait un gant en plastique mais elle ne l'a pas changé", ajoute-t-on.

Dans la prison pour hommes, des officiers "ont frappé les détenus et les ont traités de +non-croyants+", selon l'homme qui a parlé au téléphone avec l'organisation basée à New York.

HRW affirme que que l'Arabie saoudite n'a pas de droit pénal codifié qui définisse "la mixité illicite". L'organisation a exhorté les autorités saoudiennes à relâcher immédiatement les Éthiopiens et à enquêter sur les allégations de mauvais traitements physiques et sexuels.