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samedi 13 novembre 2010

Un universitaire égyptien, Adel Iskandar, accuse ses concitoyens de vivre comme des somnambules, dans le déni et le mensonge

Almasry al Youm  Adel Iskandar

Aprés un tableau poignant des crimes nazis en Pologne, l'auteur medievaliste à l'Université de Georgtown compare la tradition du recueillement et d'introspection  des polonais avec l'ambiance de farce grotesque qui regne lors de Halloween aux USA lors de la fête des morts pour conclure sur le rapport des Égyptiens face  à la réalité:


Faire face à un traumatisme c'est explorer et de réarticuler les histoires et les vérités. En Egypte, nous avons une relation précaire avec la vérité. Pour ceux qui ont le luxe de camoufler leurs maux et d'échapper à leurs responsabilités envers la société, leur aveuglement à la réalité autour d'eux a créé de nouvelles façons de voir le monde. Mais pour beaucoup, la réalité est incontournable. Elle est présente dans chaque ruelle, elle pousse des cris de tous les toits, et dort dans chaque fosse peu profonde.
Comment faire face aux réalités désagréables ux points sombres de notre histoire? Comment pouvons-nous faire face à la pauvreté qui nous entoure? Comment pouvons-nous faire face à notre complicité dans les conditions de vie des habitants de Gaza? Comment peut-on se réconcilier avec notre récits historiques exagérés  , comme celle de notre victoire dans la guerre de 1973? Comment pouvons-nous commencer à resoudre  et qui  tenons nous pour responsable du déclin systématique de la classe intellectuelle de l'Egypte dès les premiers jours du coup d'État de 1952 jusqu'à aujourd'hui?
Sujets controversés et problématiques, mais  infiniment moins lourds que la culpabilité que les Polonais continuent à assumer. Même s'ils sont survenus sous l'occupation nazie, ils ont aussi à vivre avec le fardeau de ces génocides. Bien que nous n'avons ni participé, ni toléré ni ne  sommes restés assis silencieux pendant l'extermination massive de millions sur notre sol, nous avons aussi des squelettes dans nos placards, du genre qu'on ne peut masquer  avec des costumes d'Halloween. Et tandis que nous continuons à ignorer les symptômes de la plaie béante dans notre conscience collective, nous continuons comme les morts-vivants, dans un  somnambulisme apparemment sans conséquence. Mais nous devons tenir compte de la révision imminente de l'histoire de notre époque actuelle qu'aucune mesure propagande, la paresse ou la distraction ne peut effacer. Prenons exemple sur les Polonais fièrement auto-critiques en comptant nos pertes, acceptons les défaites, reconnaîssons nos erreurs, en se repentant et expiant pour notre responsabilité dans les tragédies, n'ecoutons plus le chant de l'optimisme négligent  at imparfait qui nous a laissé peu d'alternatives, et encore moins d'intellectuels.

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