Un quotidien libanais : Exercice de prise de contrôle du Liban par le Hezbollah
Le 1er novembre 2010, le quotidien libanais Al-Akhbar, proche du Hezbollah et de la Syrie, rapportait l'exécution par le Hezbollah, le 28 octobre 2010, d'une "simulation électronique et sur le terrain" de la prise de contrôle du Liban, opération devant être menée pour de bon si le TSL inculpait le Hezbollah.
Selon le rapport, l'exercice incluait le déploiement de forces dans tout le pays en deux heures de temps, la fermeture de larges zones du pays, l'arrêt d'individus recherchés et la prise de contrôle de ports et de points de passage.
Le jour suivant la publication de ce rapport dans Al-Akhbar, le quotidien saoudien basé à Londres Al-Sharq Al-Awsat précisait que cette simulation entrait dans le cadre d'un plan politique du Hezbollah, du mouvement Amal et d'autres forces pro-syriennes pour prendre le contrôle de Beyrouth et d'autres parties du pays.
Les Forces du 14 mars n'ont pas réagi au contenu des rapports.
Ci-dessous un résumé des deux articles publiés dans Al-Akhbar et Al-Sharq Al-Awsat.
Al-Akhbar: un important déploiement sécuritaire sur le terrain en moins de deux heures
Le rapport sur l'exercice de prise de contrôle du Hezbollah se trouvait inclus dans un article de Fidaa 'Itani. On peut y lire: "Avant que Nasrallah n'eut entamé son discours succinct [du 28 octobre 2010], une force importante dans l'une des unités spéciales de l'opposition a mené une simulation électronique et sur le terrain de ce qui se produirait au Jour J au niveau politique et sécuritaire.
Cette simulation libanaise - qui précède, par hasard, une simulation électronique israélienne d'un scénario de guerre future avec le Hezbollah atteignant Tel-Aviv - a été attribuée à l'[éventuelle] publication par le Tribunal international d'une inculpation du Hezbollah [dans le meurtre de Rafic Hariri].
Dès que l'inculpation sera rendue publique - ou, comme l'affirment certains, quelques heures avant - d'importants effectifs sécuritaires et politiques seront déployés, sans armes, tirs ou effusion de sang, et sans toucher aux civils ou aux centres de population.
En moins de deux heures, il y eut sur le terrain un important et rapide déploiement sécuritaire. De vastes zones du pays ont été ceintes par un cordon sécuritaire et militaire secret. Des cibles spécifiques y étaient englobées: des centres et sites politiques, sécuritaires, militaires et privés. Des individus recherchés ont été localisés [et détenus] avec un mandat d'arrêt [émis en Syrie], ou pour leur encouragement au fanatisme ethnique. Tout cela a eu lieu pendant l'exercice de simulation, en moins de deux heures. Les individus [recherchés] ont été localisés, [afin de faciliter leur] arrestation et de les empêcher d'inciter [au désordre] et de se déplacer.
[Ont aussi été simulées] la prise des principales villes et sites politiques sensibles de la capitale et ses banlieues jusqu'au Kesrouan et au nord, ainsi que la prise des ports et des points de passage, pour empêcher les gens de s'enfuir.
L'auteur ajoute sur un ton sarcastique: "Il est possible que le Premier ministre ait été inconscient du fait que son bureau et son immeuble ont été saisis et placés sous le contrôle des combattants [de l'opposition] déployés dans toute la région, à l'insu des soldats chargés de la garde (…) [1]
Al-Sharq Al-Awsat: le Hezbollah, le mouvement Amal et des éléments pro-syriens coordonnent une prise de contrôle du Liban
Le jour suivant, le quotidien saoudien basé à Londres Al-Sharq Al-Awsat publie que cette simulation correspond à "un projet réel élaboré par écrit et approuvé par les personnes concernées, projet devant être mis à exécution au Jour J - c'est-à-dire au moment où sera rendue publique l'inculpation pour l'assassinant de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri."
Citant une source sécuritaire libanaise bien informée, le quotidien rapporte que "les services de sécurité libanais ont appris l'existence de réunions régulières et serrées entre le Hezbollah, le mouvement Amal et d'autres alliés syriens,visant à simuler l'organisation coordonnée d'une bataille [ayant pour objectif] de prendre le contrôle de Beyrouth et de neutraliser d'autres régions, chrétiennes et sunnites".
Le quotidien ajoute: "Les sources libanaises rapportent que ces réunions se focalisaient sur la 'division en régions' de ces forces, chaque groupe recevant une carte indiquant ses positions au Jour J de l'affrontement. Ces forces ont aussi organisé des réunions internationales, allouant des missions à chaque équipe. Selon l'information, Beyrouth a été divisée en trois zones militaires distinctes contrôlées respectivement par le mouvement Amal, le Hezbollah et le parti national socialiste syrien. En outre, un plan alternatif prévoit que le Hezbollah apportera une aide logistique à ces forces en cas d'obstacle à la mise en œuvre du plan.
Selon ces rapports, le Jour J surviendra avec la publication d'un acte d'accusation (…) En tout état de cause, le premier scénario se base sur la délivrance d'un acte d'accusation: des jeunes échauffés descendront dans les principales artères pour les bloquer par des manifestations. Celle-ci déboucheront sur des affrontements avec les forces de l'ordre et les partisans des Forces du 14 mars appartenant notamment au courant Al-Mustaqbal, et ainsi [le Hezbollah et le mouvement Amal, pro-syriens] achèveraient de prendre le contrôle de la capitale."
Al-Sharq Al-Awsat cite le général de brigade à la retraite Amin Hoteit, proche du Hezbollah, qui qualifie le rapport d'Al-Akhbar de "très réaliste". Hoteit estime que "la stratégie actuelle du Hezbollah se base d'abord et avant tout sur la prévention de la fitna [guerre civile]... et s'efforce donc [de maintenir] le contact et le dialogue. S'il ne peut empêcher la fitna..., il s'efforcera d'éviter que celle-ci ne dégénère. S'il ne peut éviter l'explosion, il prendra des décisions sur le terrain...
Tout le monde sait que la fitna sera limitée géographiquement aux régions ayant une [forte] présence chiite - Beyrouth, le centre de la Bekaa, et le sud - donnant au Hezbollah la possibilité d'intervenir sans délai. A Beyrouth, en raison de la majorité chiite alliée [du Hezbollah], les décisions seront prises en moins de 24 heures... Si la fitna éclate, le Hezbollah prendra le contrôle de la zone en trois jours ou une semaine au plus. Mais cela ne s'arrêtera pas là - parce que les actions sur le terrain auront des répercussions politiques. Arrivera le moment où l'acte d'accusation émis au sujet de l'assassinat de [l'ancien] Premier ministre Rafic Hariri marquera la fin de l'ère Al-Hariri au Liban".
Al-Sharq Al-Awsat ajoute que, bien que le quotidien eut contacté un haut responsable de l'organisation sur la question, "le Hezbollah n'a ni démenti, ni confirmé le rapport..." L'article souligne qu' "Amal, qui est dirigé par Nabih Berri, a démenti avoir participé à l'élaboration d'un 'plan de terrain'..." [2]
Al-Akhbar: Nous avons la preuve que l'acte d'accusation est sur le point d'être rendu public
Les deux sources soulignent que le "Jour J" sera celui de la publication de l'acte d'accusation par le Tribunal international, ou même avant. Ces rapports témoignent de la tension actuelle et du suspense palpables aussi bien au Liban qu'à l'étranger, à la perspective de la délivrance de l'acte d'accusation. L'Arabie saoudite et la Syrie oeuvrent de concert pour parvenir à un accord, ainsi que d'autres acteurs internationaux clés comme l'Iran, l'Egypte, la France et les Etats-Unis.
Le correspondant d'Al-Akhbar Qassim Hamadi affirme détenir des copies de la correspondance secrète entre le Tribunal international, le ministère suédois de la Justice et l'ambassade de Suède à La Haye, indiquant que la publication de l'acte d'accusation est imminente.
Hamadi ajoute: "Contrairement à ce que le Premier ministre Saad Al-Hariri a dit au député Walid Joumblatt et à Hussein Al-Jalil, attaché politique du secrétaire général du Hezbollah - [à savoir] que, selon l'information [Al-Hariri], la publication de l'acte d'accusation a été repoussée à mars 2011 - Al-Akhbar a eu accès à une correspondance écrite secrète entre le Tribunal, le ministère de la Justice suédois et l'ambassade de Suède à La Haye, qui révèle que la délivrance d'un acte d'accusation est proche". Pour appuyer son propos, il écrit que la France n'a pas confirmé que la publication de l'acte d'accusation avait été repoussée à mars 2011, et que les Etats-Unis insistaient pour que l'acte d'accusation soit publié avant la fin de l'année [3].
Dans sa chronique d'Al-Akhbar, le directeur du journal, Ibrahim Al-Amin, écrit que la scène internationale est en pleine effervescence face à la perspective de la délivrance d'un acte d'accusation, devant si possible intervenir dans les semaines à venir [4].
[1] Al-Akhbar (Liban), 1er novembre 2010.
[2] Al-Sharq Al-Awsat (Londres) 2 novembre 2010.
[3] Al-Akhbar (Liban), 1er novembre 2010.
[4] Al-Akhbar (Liban), 1er novembre 2010.
Selon le rapport, l'exercice incluait le déploiement de forces dans tout le pays en deux heures de temps, la fermeture de larges zones du pays, l'arrêt d'individus recherchés et la prise de contrôle de ports et de points de passage.
Le jour suivant la publication de ce rapport dans Al-Akhbar, le quotidien saoudien basé à Londres Al-Sharq Al-Awsat précisait que cette simulation entrait dans le cadre d'un plan politique du Hezbollah, du mouvement Amal et d'autres forces pro-syriennes pour prendre le contrôle de Beyrouth et d'autres parties du pays.
Les Forces du 14 mars n'ont pas réagi au contenu des rapports.
Ci-dessous un résumé des deux articles publiés dans Al-Akhbar et Al-Sharq Al-Awsat.
Al-Akhbar: un important déploiement sécuritaire sur le terrain en moins de deux heures
Le rapport sur l'exercice de prise de contrôle du Hezbollah se trouvait inclus dans un article de Fidaa 'Itani. On peut y lire: "Avant que Nasrallah n'eut entamé son discours succinct [du 28 octobre 2010], une force importante dans l'une des unités spéciales de l'opposition a mené une simulation électronique et sur le terrain de ce qui se produirait au Jour J au niveau politique et sécuritaire.
Cette simulation libanaise - qui précède, par hasard, une simulation électronique israélienne d'un scénario de guerre future avec le Hezbollah atteignant Tel-Aviv - a été attribuée à l'[éventuelle] publication par le Tribunal international d'une inculpation du Hezbollah [dans le meurtre de Rafic Hariri].
Dès que l'inculpation sera rendue publique - ou, comme l'affirment certains, quelques heures avant - d'importants effectifs sécuritaires et politiques seront déployés, sans armes, tirs ou effusion de sang, et sans toucher aux civils ou aux centres de population.
En moins de deux heures, il y eut sur le terrain un important et rapide déploiement sécuritaire. De vastes zones du pays ont été ceintes par un cordon sécuritaire et militaire secret. Des cibles spécifiques y étaient englobées: des centres et sites politiques, sécuritaires, militaires et privés. Des individus recherchés ont été localisés [et détenus] avec un mandat d'arrêt [émis en Syrie], ou pour leur encouragement au fanatisme ethnique. Tout cela a eu lieu pendant l'exercice de simulation, en moins de deux heures. Les individus [recherchés] ont été localisés, [afin de faciliter leur] arrestation et de les empêcher d'inciter [au désordre] et de se déplacer.
[Ont aussi été simulées] la prise des principales villes et sites politiques sensibles de la capitale et ses banlieues jusqu'au Kesrouan et au nord, ainsi que la prise des ports et des points de passage, pour empêcher les gens de s'enfuir.
L'auteur ajoute sur un ton sarcastique: "Il est possible que le Premier ministre ait été inconscient du fait que son bureau et son immeuble ont été saisis et placés sous le contrôle des combattants [de l'opposition] déployés dans toute la région, à l'insu des soldats chargés de la garde (…) [1]
Al-Sharq Al-Awsat: le Hezbollah, le mouvement Amal et des éléments pro-syriens coordonnent une prise de contrôle du Liban
Le jour suivant, le quotidien saoudien basé à Londres Al-Sharq Al-Awsat publie que cette simulation correspond à "un projet réel élaboré par écrit et approuvé par les personnes concernées, projet devant être mis à exécution au Jour J - c'est-à-dire au moment où sera rendue publique l'inculpation pour l'assassinant de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri."
Citant une source sécuritaire libanaise bien informée, le quotidien rapporte que "les services de sécurité libanais ont appris l'existence de réunions régulières et serrées entre le Hezbollah, le mouvement Amal et d'autres alliés syriens,visant à simuler l'organisation coordonnée d'une bataille [ayant pour objectif] de prendre le contrôle de Beyrouth et de neutraliser d'autres régions, chrétiennes et sunnites".
Le quotidien ajoute: "Les sources libanaises rapportent que ces réunions se focalisaient sur la 'division en régions' de ces forces, chaque groupe recevant une carte indiquant ses positions au Jour J de l'affrontement. Ces forces ont aussi organisé des réunions internationales, allouant des missions à chaque équipe. Selon l'information, Beyrouth a été divisée en trois zones militaires distinctes contrôlées respectivement par le mouvement Amal, le Hezbollah et le parti national socialiste syrien. En outre, un plan alternatif prévoit que le Hezbollah apportera une aide logistique à ces forces en cas d'obstacle à la mise en œuvre du plan.
Selon ces rapports, le Jour J surviendra avec la publication d'un acte d'accusation (…) En tout état de cause, le premier scénario se base sur la délivrance d'un acte d'accusation: des jeunes échauffés descendront dans les principales artères pour les bloquer par des manifestations. Celle-ci déboucheront sur des affrontements avec les forces de l'ordre et les partisans des Forces du 14 mars appartenant notamment au courant Al-Mustaqbal, et ainsi [le Hezbollah et le mouvement Amal, pro-syriens] achèveraient de prendre le contrôle de la capitale."
Al-Sharq Al-Awsat cite le général de brigade à la retraite Amin Hoteit, proche du Hezbollah, qui qualifie le rapport d'Al-Akhbar de "très réaliste". Hoteit estime que "la stratégie actuelle du Hezbollah se base d'abord et avant tout sur la prévention de la fitna [guerre civile]... et s'efforce donc [de maintenir] le contact et le dialogue. S'il ne peut empêcher la fitna..., il s'efforcera d'éviter que celle-ci ne dégénère. S'il ne peut éviter l'explosion, il prendra des décisions sur le terrain...
Tout le monde sait que la fitna sera limitée géographiquement aux régions ayant une [forte] présence chiite - Beyrouth, le centre de la Bekaa, et le sud - donnant au Hezbollah la possibilité d'intervenir sans délai. A Beyrouth, en raison de la majorité chiite alliée [du Hezbollah], les décisions seront prises en moins de 24 heures... Si la fitna éclate, le Hezbollah prendra le contrôle de la zone en trois jours ou une semaine au plus. Mais cela ne s'arrêtera pas là - parce que les actions sur le terrain auront des répercussions politiques. Arrivera le moment où l'acte d'accusation émis au sujet de l'assassinat de [l'ancien] Premier ministre Rafic Hariri marquera la fin de l'ère Al-Hariri au Liban".
Al-Sharq Al-Awsat ajoute que, bien que le quotidien eut contacté un haut responsable de l'organisation sur la question, "le Hezbollah n'a ni démenti, ni confirmé le rapport..." L'article souligne qu' "Amal, qui est dirigé par Nabih Berri, a démenti avoir participé à l'élaboration d'un 'plan de terrain'..." [2]
Al-Akhbar: Nous avons la preuve que l'acte d'accusation est sur le point d'être rendu public
Les deux sources soulignent que le "Jour J" sera celui de la publication de l'acte d'accusation par le Tribunal international, ou même avant. Ces rapports témoignent de la tension actuelle et du suspense palpables aussi bien au Liban qu'à l'étranger, à la perspective de la délivrance de l'acte d'accusation. L'Arabie saoudite et la Syrie oeuvrent de concert pour parvenir à un accord, ainsi que d'autres acteurs internationaux clés comme l'Iran, l'Egypte, la France et les Etats-Unis.
Le correspondant d'Al-Akhbar Qassim Hamadi affirme détenir des copies de la correspondance secrète entre le Tribunal international, le ministère suédois de la Justice et l'ambassade de Suède à La Haye, indiquant que la publication de l'acte d'accusation est imminente.
Hamadi ajoute: "Contrairement à ce que le Premier ministre Saad Al-Hariri a dit au député Walid Joumblatt et à Hussein Al-Jalil, attaché politique du secrétaire général du Hezbollah - [à savoir] que, selon l'information [Al-Hariri], la publication de l'acte d'accusation a été repoussée à mars 2011 - Al-Akhbar a eu accès à une correspondance écrite secrète entre le Tribunal, le ministère de la Justice suédois et l'ambassade de Suède à La Haye, qui révèle que la délivrance d'un acte d'accusation est proche". Pour appuyer son propos, il écrit que la France n'a pas confirmé que la publication de l'acte d'accusation avait été repoussée à mars 2011, et que les Etats-Unis insistaient pour que l'acte d'accusation soit publié avant la fin de l'année [3].
Dans sa chronique d'Al-Akhbar, le directeur du journal, Ibrahim Al-Amin, écrit que la scène internationale est en pleine effervescence face à la perspective de la délivrance d'un acte d'accusation, devant si possible intervenir dans les semaines à venir [4].
[1] Al-Akhbar (Liban), 1er novembre 2010.
[2] Al-Sharq Al-Awsat (Londres) 2 novembre 2010.
[3] Al-Akhbar (Liban), 1er novembre 2010.
[4] Al-Akhbar (Liban), 1er novembre 2010.
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