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jeudi 20 juin 2013
Arabie Saoudite : accusé d'apostasie un libéral risque la mort
Amnesty International
Raif Badawi a été accusé d'avoir « créé un site Internet nuisant à la sécurité générale »
Raif Badawi, âgé de 29 ans, est le fondateur d'un forum en ligne consacré aux discussions politiques et sociales (« Les libéraux saoudiens »). L'an dernier, au mois de juin, il a été inculpé de « création d'un site web portant atteinte à la sécurité publique et ridiculisant des personnalités islamiques ».
L'accusation a appelé à le juger pour « apostasie », un crime passible de la peine de mort en Arabie saoudite. Cet homme est détenu à la prison de Briman, dans la ville côtière de Djedda, depuis son arrestation le 17 juin 2012.
Les chefs d'inculpation sont liés à des articles de Raif Badawi, notamment un texte sur la Saint-Valentin qui lui a valu l'accusation d'avoir tourné en dérision la Commission saoudienne pour la promotion de la vertu et la prévention du vice.
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Un de ses articles se concluait de la sorte :
« Merci à la Commission pour son enseignement de la vertu et sa volonté que tous les Saoudiens aillent au paradis. »
Il est également accusé de ne pas avoir retiré des articles publiés par des tiers sur son site, notamment un texte insinuant que l’université de l’imam Mohamed ibn Saud était devenue un « nid à terroristes ».
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Raif n’est pas un cas isolé
Au cours des deux dernières années, les autorités saoudiennes ont arrêté plusieurs personnes ayant exprimé en ligne des opinions jugées contraires à l'islam.
Hamza Kashgari est toujours détenu sans inculpation ni jugement depuis qu'il a été extradé de Malaisie en février 2012. Il s'y était réfugié après avoir envoyé un tweet sur Mahomet.
L'éminent écrivain et universitaire Turki al Hamad aurait été libéré sans inculpation le 5 juin après avoir été arrêté en décembre 2012 pour des tweets également jugés contraires à l'islam.
Des blogueurs, des critiques et des militants sont de plus en plus menacés du fait de leurs activités en ligne dans le royaume du Golfe.
Le 9 mars 2013, l’Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA) a dû fermer ses comptes de médias sociaux et cesser ses activités. Deux co-fondateurs de l'ACPRA, Mohammad al Qahtani et Abdullah al Hamid, ont été condamnés respectivement à 10 et à 11 ans d'emprisonnement. Ils ont interjeté appel de leurs peines le 28 mai.
La plupart des militants des droits humains ayant subi des interrogatoires ont vu passer sous leurs yeux des impressions de leurs déclarations en ligne sur Twitter et autres médias sociaux. Des agents de sécurité les ont interrogés sur le sens de leurs écrits et leurs intentions.
Abdul Aziz al Hussan, le principal avocat de Mohammad al Qahtani et Abdullah al Hamid, a subi un interrogatoire peu de temps après sa publication d’un tweet selon lequel il avait rendu visite à ses clients en prison en mars. À son arrivée à la prison d’al Malaz à Riyadh le 11 mars, il avait trouvé Mohammad al Qahtani et Abdullah al Hamid avec des menottes aux poignets, que les gardiens ont refusé de leur enlever. Il a décidé de quitter le pays dans les 24 heures après l'interrogatoire.
Allez sur le site d'Amnesty et réclamez sa libération via Tweeter !
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