J'ai présenté le contexte égyptien dans un post précédent consacré à ce nouveau crime perpétré sur la place "de la liberté" [Tahrir veut dire liberté] par les manifestants apparemment pro-démocratie...
Interview donnée par Caroline Sinz à Telerama L'agression : "Ce n'était pas organisé. C'est un mouvement de foule. On venait de tourner dans un hôpital. On était dans les rues adjacentes à la place, à interviewer les gens. Des jeunes commençaient à se presser autour de nous. Mon caméraman, qui parle arabe, m'a dit “Caro, ça commence à sentir mauvais, faut partir”. On n'a pas eu le temps. J'ai été séparée de lui, jetée sur la place Tahrir. Ce sont d'abord des jeunes qui m'ont entourée, puis des hommes plus vieux les ont rejoints. Ils étaient une cinquantaine, ils ont déchiré mes vêtements, ont arraché mon jean, mes sous-vêtements. M'ont violée avec leurs doigts. Pendant 45 minutes. La foule applaudissait autour. J'ai cru que j'allais mourir. Je m'accrochais au bras d'un homme qui essayait de m'extraire. Plusieurs essayaient. Finalement, ils ont réussi. J'ai été recueillie dans une ambulance. La foule tapait sur les parois pour me récupérer ! Ils voulaient me lyncher. J'ai vraiment failli mourir."
Folie collective : "La population a eu la tête farcie par l'ancien régime et la presse égyptienne sur le fait que les journalistes occidentaux sont des agents sionistes, pro-américains. Et puis il y a le rapport aux femmes des hommes musulmans, qui n'est pas simple. Les hommes sont souvent frustrés sexuellement. La femme occidentale, surtout blonde, est perçue comme une femme facile [euphémisme pour "pute"]. Place Tahrir, la plupart des hommes étaient là depuis plusieurs jours. Ils dorment mal, ne se sentent plus contrôlés par le pouvoir ou la police. C'est dingue, c'est arrivé à 11h du matin, en plein jour !"
Voici la vidéo de la place Tahrir où on la voit emportée par les violeurs
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire