"Entre serpillière et peau de chagrin, la réputation du Liban n’en est certes plus à une gifle, une souillure près.
Ahmad et Mohammad Malas Photo: Dauphiné Liberé
La moindre des choses serait de s’excuser follement, en regardant le bout de ses chaussures, auprès des jumeaux Ahmad et Mohammad Malas. Ces deux Syriens exerçaient dans leur pays une profession d’utilité publique : comédiens, humoristes, montreurs de vérités, ils décapaient au vitriol le régime baassiste, coupable depuis près de huit mois de barbarie organisée et de crimes contre l’humanité. Les frères Malas s’étaient réfugiés au Liban. Naïfs, ils pensaient que cette autoproclamée oasis de démocratie et de droits de l’homme dans un Proche-Orient liberticide, inquisiteur et néanderthalien allait les protéger contre leurs compatriotes, shabbihas ou bourreaux.
Il y a deux jours, ils ont fui Beyrouth pour... Le Caire. À survivre comme des rats, suant la peur et le manque de sommeil, convaincus de finir comme Chebli el-Ayssami [86 ans enlevé à Beyrouth] ou les quatre frères Jassem, mieux vaut aller (encore) plus loin. Une gifle pour des Libanais persuadés d’être des champions d’assistance à résistants en danger et d’hospitalité, même si, à leur décharge, ils sont eux-mêmes paralysés, et avec eux un président de la République devenu roi du no see, no hear et un Premier ministre recordman du monde de langue de bois, par une milice libanaise au service du gang des Assad et de la wilayet el-faqih [l'Iran].".... suit la litanie des soumissions du Liban : le refus de financer le tribunal spécial international sur le meurtre de Rafik Hariri, obscurantisme, racisme, antisémitisme (Spielberg blacklisté, Anne Franck interdite dans l'enseignement même privé), saccage de l'ambassade du Danemark suite aux caricatures de Mahomet...Rajoutons pour complèter le tableau l'opposition du Liban aux sanctions contre la Syrie par l'ONU et par la Ligue Arabe.
Laclos avait tout compris : La honte, c’est comme la douleur, on ne la ressent qu’une fois. Ensuite, ce ne sont que petites, insignifiantes répliques. Jusqu’au stade le plus avancé de la soumission aux diktats et autres ukases de la milice : le masochisme. "
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