On peut toujours faire pire. Surtout quand on est un Assad.
Personne mieux que les Libanais, à part naturellement le peuple de Syrie, ne connaît, dans la théorie et dans la pratique, la nature viciée et vicieuse du régime syrien. Sa haine de l’autre, quel qu’il soit. Son culte de la terreur permanente, de la mise sous tutelle de toutes les libertés, de l’Anschluss des volontés individuelles ; son culte de la paranoïa, de l’espionnage, de la délation, du secret, des manigances et du complot
Le Baas n’est plus qu’une immense, une bestiale milice : le Quai d’Orsay s’horrifiait ces dernières heures d’une info, dont il dit attendre une éventuelle confirmation, de la mort d’un petit garçon de huit ans, torturé jusqu’à l’os par un régime sauvage, qui balaie tous les interdits d’un revers de kalachnikov.
Et Hamza el-Khatib et ses tout frêles treize ans assassinés de sang-froid par les chabbiha ?
Hamza el-Khatib |
Et Ibrahim Kachouh et sa trachée dynamitée parce qu’il a chanté contre le sayyed el-raïs ?
Et Ali Farzat et sa délicieuse espièglerie et ses doigts fracassés et ses caricatures qui hurlent et qui appellent à l’aide Sélim el-Laouzi, ce journaliste libanais tué sous l’occupation syrienne, avant ou après que ses mains n’eurent été trempées dans de l’acide ?
Ali Farzat |
Et Rafah Nached et sa détermination à aider l’autre, chaque autre de ses compatriotes à vaincre sa peur infinie, avec ou sans kebbé aux cerises ; cette psychanalyste brillante et solaire et qui ne verra peut-être jamais sa petite-fille ?
Rafah Nached |
Et Ghayath Matar, enfin, le doux, le petit Gandhi Ghayath Matar, qui offrait des roses blanches et des baraziks aux monstres dépêchés dans son quartier pour tout réduire de nouveau à ce silence vital pour le Baas, le doux Ghayath Matar martyrisé jusqu’à plus soif ?
Ghayath Matar |
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