La depeche 2/9/2011
L'organisation anti-esclavagiste mauritanienne IRA a dénoncé vendredi des "crimes et violences racistes" visant des Libyens noirs et des migrants d'Afrique subsaharienne en Libye depuis le début, mi-février, de l'insurrection ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi.
"Les Noirs libyens et les migrants africains subsahariens en Libye sont victimes de violences, d'actes racistes et de crimes horribles depuis le début de la bataille" ayant abouti en août à la chute de Mouammar Kadhafi, déclare l'Initiative pour la résurgence abolitionniste (IRA) dans un communiqué transmis à l'AFP à Nouakchott.
L'IRA attribue ces "crimes et violences" à la fois aux forces qui soutenaient M. Kadhafi et à celles du Conseil national de transition (CNT, les nouvelles autorités libyennes).
"Nous lançons un appel urgent à l'ONU, aux gouvernements démocratique et aux ONG à tout mettre en oeuvre pour l'ouverture d'une enquête sur l'épuration ethnique (commise) par les deux camps opposés en Libye", ajoute-t-elle.
Selon son président Birame Ould Abeid joint vendredi par l'AFP, l'IRA "détient des témoignages crédibles et précis de Noirs mauritaniens établis en Libye ayant subi des traitements inhumains, cruels et dégradants".
Les victimes "ont peur et se cachent. Nous avons leur nom, le lieu et la date" de ces violences alléguées "mais nous ne voulons pas les dévoiler par craintes de représailles" contre elles, a expliqué M. Ould Abeid.
Il s'est par ailleurs réjoui de la chute de Mouammar Kadhafi, qu'il a qualifié de "despote", et s'est aussi réjoui de "l'attitude des démocraties occidentales" qui ont soutenu les nouvelles autorités de Tripoli.
L'IRA dénonce souvent des cas présumés d'esclavage en Mauritanie, un pays où cette pratique est interdite depuis 1981.
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