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samedi 10 juillet 2010

Histoire , l'atittude de Ben Gourion par rapport aux Juifs d'Europe entre 1938/1945

Une citation de Ben Gourion qui revient toujours dans les sources antisémites : "Si je savais qu’il était possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les emmenant en Angleterre, et seulement la moitié en les transférant sur la terre d’Israel, je choisirais la dernière solution parce que, devant nous, il n’y a pas que le nombre de ces enfants mais la calcul historique du peuple d’Israel."

Ils peignent à gros traits un Ben Gourion et un sionisme cynique et inhumain en omettant de placer cette vraie citation dans son contexte.

Cette citation provient du travail de Yoav Gelber , professeur à l'université de Haïfa.
Il a precisé le contexte dans un mail au bloggeur ElderofZiyon:

La date : 7 Decembre 1938, reunion du parti des travailleurs (Archives du parti Travailliste, 23/38)

Le Contexte c'est "La Nuit de Cristal" (9 Novembre 38) : sur tout le territoire du Reich, plusieurs centaines de synagogues et lieux de culte furent détruits, 7 500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés ; une centaine de Juifs furent assassinés, des centaines d'autres se suicidèrent ou moururent suite à leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes.

En même temps ce sont les quotas sur l'arrivée des juifs en Palestine imposée par la Grande Bretagne (+-70 000 immigrants par an) et le refus d'augmenter ces quotas face aux persecutions nazies.

En 1938 personne n'imagainait le genocide systematique et industriel qui allait suivre
Les juifs de Palestine etaient en faveur de l'adoption d'enfants Juifs Allemands en Palestine en dehors des quotas Britanniques.
Afin de contrer ce plan les Britanniques avaient proposé d'accueillir 25 000 enfants juifs en Angleterre. Ben Gourion s'y opposit avec vehemence et avait dit cela dans le feu de la discussion.
L'offre brittannique apparaissait comme un geste pour se donner bonne conscience permettant ainsi de FERMER les portes de la Palestine -pas seulement à ces orphelins Allemands, mais à tous les autres refugiés à venir.

Ben Gourion venait d'assister à la conference d'Evian de Juillet 1938 où tous les pays conviés
( 33 pays dont les USA ) ont refusé d'accueillir les centaines de milliers de refugiés juifs.
Ben Gourion pensait que seul un foyer national Juif pourra absormer ces juifs.
Il declara: " notre souci n'est pas uniquement l'interet personnel de ces enfants , mais aussi l'interet historique du peuple juif" (Shabtai Teveth, Ben Gurion and the Holocaust, Harcourt Brace & Co. 1996, p. 47) . Dailleurs un autre des responsables Ben Zvi l'a repris en clarifiant la brusque remarque de Ben Gourion : "dix mille enfants ne sont qu'une faible fraction des enfants juifs allemands. Les Anglais n'ont pas l'intention de sauver les juifs allemands , certainement pas tous. A partir du moment où l'idée d'un etat juif avait été abandonnée , la possibilité de sauver tous les juifs avait été abandonnée elle aussi.

Bien au contraire il y a des preuves abondantes que Ben Gourion considerait le sauvetage des juifs comme primordial:

Dés 1936, BG dit au haut ciommissaire de la Palestine Sir Arthur Wauchope "S'i y avait la possibilité d'amener les Juifs Polonais aux USA ou en Argentine , nous l'aurions fait en depit de nos convictions sionistes. Mais le monde nous etait fermé. S'il n' y avait pas de la place pour nous en Palestine, notre peuple n'aurait eu qu'une seule issue: le suicide" (Ben Gurion, Memoirs, p.3:105)

Novembre 1941 " la chose la plus importante est de (les) sauver, la construction d'un Etat est secondaire."Teveth ibid p xlviii

C'est seulement en novembre 1942 que le Yishuv prit conscience du massacre systematique des juifs. Ils ont crée un comité de secours et rassemblé des centaines de milliers de livres pour les missions de secours.

En Septembre1943 Ben Gurion remerciat les allés pour avoir " dabord et avant tout, sauvé les juifs, en deuxième lieu sauvé le foyer juif et en troisième lieu sauver le sionisme." (Teveth p 143)

puis: "nous devons faire ce qui est humainement possible ...etendre l'aide materielle à ceux qui oeuvrent dans des missions de secours pour sauver ceux qu'on peut encore sauver, de retarder le desastre autant qu'il est possible. [Et nous] devons le faire immediatement , au maximum de nos possibilités. J'hesite à le dire tant le sujet est serieux , que nous ferons de notre mieux; nous sommes humains et ne pouvons pas tout faire, mais nous ferons ce que nous pourrons.
(cité dans Friling, Tuvia, Arrows in the Dark, University of Wisconsin Press 2003)

Merci à Elder et à CAMERA


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