Israël devient le pays le plus religieux et le plus fertile du monde industriel avec 3 enfants par femme. Un exemple à suivre ?

Israël sur le point de non retour - dans la bonne direction

par David P. Goldman
PJ média
12 février 2014
Adapté par Observatoire du Moyen Orient
Middle East Forum 
http://www.meforum.org/3748/israel-jewish-demographics


Je voudrais avancer une hypothèse pour laquelle me manquent les qualifications pour la développer de manière adéquate: la gauche mondiale, et surtout,  la gauche israélienne, se rendent compte que leur temps est compté. Hystériquement, elles se déchaînent, l'écume aux lèvres contre Israël. Le monde de la chanson de John Lennon «Imagine», où il n'y a plus aucun pays ni aucune religion, ce monde est sur le point de se dissiper comme la fumée de cannabis de la nuit dernière. La bombe à retardement démographique qui inquiète la gauche n'est pas l'augmentation de la proportion des arabes par rapport aux juifs entre la Méditerranée et le Jourdain, rengaine spécieuse citée par John Kerry et par une foule d'autres utopistes errants: non, c'est la croissance de la population juive elle-même, et la transformation d'Israël en un des pays les plus religieux au monde.

Israël a maintenant une majorité religieuse, comme l'a observé le blogueur Yosef Bloch du Times of Israel:

"Selon notre Bureau central des statistiques, 43% des Juifs israéliens sont laïques, 9% sont haredi (trés orthodoxes), et les 48% restants sont quelque part entre les Massorti (traditionnels) et Dati (religieux): 23% les premiers, 10% les seconds, et 15% qui se situent entre les deux. Ces cinq groupes ne correspondent pas aux cinq groupes identifiés par Pew, par exemple Orthodoxe est un mouvement bien defini, alors que Dati est déclaratif ".

Donc, 57% des Israéliens pratiquent une forme de judaïsme que la plupart des Américains appelleraient "orthodoxe", en ce qu'il reconnaît le judaïsme normatif dans la tradition rabbinique (la présence de la réforme «progressiste» et les mouvements conservateurs est presque imperceptible et largement limitée aux juifs transplantés Américains). Beaucoup d'Israéliens qui sont dati sont loin d'être intégralement pratiquants, mais il ya un grand abîme entre un Juif semi-observateur qui connaît et respecte cette pratique, et un «progressiste» qui affirme le droit de réinventer la tradition selon ses goûts personnels.

Cette majorité semble être en pleine expansion. J'ai passé la seconde moitié du mois de Décembre à Jérusalem à la promotion de la traduction en hébreu de mon livre, "Comment meurent les civilisations" et j'ai été frappé par l'augmentation de la pratique religieuse, y compris parmi les personnes qui auparavant étaient résolument laïques. Près de la moitié des officiers de l'armée d'Israël sont «nationalistes religieux» ils sont formés dans les classes préparatoires qui enseignent le judaïsme, l'histoire juive, ainsi que la formation physique et les sujets militaires. Les ultra-orthodoxes vont peu à peu travailler plutôt que d'étudier à temps plein, mais les petits ruisseaux forment des grandes rivières. 

Le parti national-religieux de Naftali Bennett "Le Foyer Juif" a créé une nouvelle orientation politique pour les national-religieux. Les organisations de sensibilisation comme Beit Hillel ramènent des Israéliens autrefois laïques à la pratique religieuse. Le chef spirituel de Beit Hillel, le rabbin Ronen Neuwirth, a donné récemment à New York des conférences sur renaissance religieuse d'Israël.

Talit Katan

Pour l'anecdote, je le constate dans mon propre petit cercle de connaissances israéliennes. Un ami musicien m'a dit qu'il assiste à une classe de Talmud chaque Shabbat - il ne supporte pas la prière, mais il a faim de la Torah. Un ami journaliste habille ses jeunes garçons dans le talith katan [petit Talit] , le sous-vêtement à franges de la très attentif. Il devient normal dans les restaurants de Jérusalem de se laver les mains avant le pain et de dire les grâces après les repas.






C'est une histoire cruciale contre-intuitive: Israël nage contre le courant laïque. Il est de plus en plus pratiquant tandis que le reste du monde devient plus laïque. L'explication réside peut-être dans l'observation du sociologue catholique Mary Eberstadt, qui a fait valoir dans un brillant essai, en 2007, que ce sont nos enfants qui nous ramènent à la foi. L'année dernière, Mary a élargi l'essai dans un livre que j'ai eu l'honneur de commenter dans le Claremont Review of Books. C'est un lieu commun de la corrélation de démographes que les gens de foi ont plus d'enfants: Mary fait valoir que la causalité va dans les deux sens, que d'avoir des enfants renforce notre foi. Israël est une remarquable dans le monde moderne, avec un taux de fécondité de 3,0 enfants par femme. Les Etats-Unis sont deuxièmes avec seulement 1.9. Les ultra-orthodoxes mis à part, le nombre est de 2,6 enfants par femme, toujours largement au dessus du reste du monde industriel. Les israéliens laïcs ont trois enfants. Non seulement ce fait désamorce la "bombe à retardement démographique" tant vantée, il change en fin de compte le caractère du pays. Il valide l'argument vieux de cent-ans de Rabbi Isaac Kook, un des fondateurs du sionisme religieux, que l'identification avec le peuple juif finira par conduire les Juifs au judaïsme.

Ce renouveau religieux national ne se fait pas au détriment des Arabes israéliens ni de ceux de Cisjordanie. Au contraire, la population arabe entre la rivière et la mer est en plein essor, comme aucune autre population arabe moderne ne l'a jamais fait. Un cinquième des étudiants en médecine d'Israël sont arabes, comme l'est un tiers des étudiants de l'Université de Haïfa. L'Université d'Ariel au delà de la «ligne verte» en Samarie, «l'université des colons," est en train d'éduquer toute une génération d'Arabes de Cisjordanie. Le campus est plein de jeunes femmes arabes voilées, et la direction juive locale va dans les villages arabes pour recruter des étudiants talentueux. L'économie d'Israël en expansion a un besoin illimité pour des jeunes capables et ambitieux. La Gauche traite Israël  - «Etat d'apartheid», de la même façon qu'elle avait l'habitude d'appeler l'Amérique un "Etat fasciste" dans les années 1960.

La gauche israélienne, avec sa vision obtuse d'utopie universaliste, arrive peut-être à un point de non-retour. Elle est de plus en plus marginalisée et hors-sujet. Les Européens, dont l'expérience du nationalisme a été uniformément horrible, sont tout aussi atterrés. Les Chrétiens libéraux qui abhorrent l'élection d'Israël, car ils détestent l'orthodoxie chrétienne ne peuvent  pas réprimer leur colère. Et
les juifs américains «progressistes», qui ont fui le judaïsme pendant les  trois dernières générations, qui ont travaillé si dur pour le supprimer, sont mécontents qu'Israël a adopté le judaïsme normatif.
Il faut rappeler qu’aux Etats-Unis,  les juifs américains  «progressistes» et les juifs non affiliés ont le taux de fécondité le plus faible de toute minorité identifiable. Même si la plupart d'entre eux ne se marient avec des non-juifs (et le taux de mariages mixtes dans les dix dernières années, s'approche de 70% selon l'étude PEW d'Octobre 2013) leur infertilité les ferait disparaître dans quelques générations. Pendant ce temps 74% de tous les enfants juifs dans la région de New York vivent dans des familles orthodoxes. Le centre de gravité du judaïsme se déplacera de façon décisive à Israël dans la prochaine génération, et le segment de la communauté juive américaine qui s'identifie le plus avec Israël-les-orthodoxes donnera le ton pour le judaïsme américain pour devenir finalement la majorité dans une population juive américaine beaucoup plus petite.

Il appartient aux Israéliens, bien sûr, pour tirer les conséquences de ces tendances. Mais je suis encouragé par les perceptions des chefs religieux,  comme le rabbin Ronen Neuwirth, qui perçoivent ce renouveau dans leur travail quotidien.

Ce sont de bonnes nouvelles pour les chrétiens et pour les juifs. La thèse de la sécularisation est réfutée: un pays avec le plus grand le record du monde de l'innovation high-tech est également en train de devenir le pays le plus religieux du monde industriel. Il ya des nouvelles dévastatrices pour Lennonists ainsi que léninistes. Le monde d'«Imagine» s'avère être lui même imaginaire. Israël, comme l'a dit Franz Rosenzweig du peuple juif, est là pour être " le parangon et l'exemple d'une nation."
Malgré tous ses défauts, l'Etat d'Israël se présente comme un phare pour les gens de foi à travers le monde. Il est honoré par sa liste d'ennemis autoproclamés. Israël va t-il l'emporter contre la coalition impie ennemie? Comme nous le disons, b'ezrat Hachem.

David P. Goldman est Senior Fellow au Centre for Policy Research de Londres et chercheur associé au Middle East Forum.

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