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samedi 26 octobre 2013
Arabie Saoudite-USA: la Rupture
Dispatches - Dépêches
Michael J. Totten sur World Affairs a écrit cette analyse pertinente que j'ai adapté ici.
J'ai du mal à croire à un rapprochement publique arabo-isrélien sur la menace iranienne.
Arabie Saoudite-USA: la Rupture
23 Octobre 2013
L'alliance américano-saoudienne ménace de s'effondrer.
L'axe irano-syrien et le Hezbollah sont actuelement ,et de loin, la plus grande menace à la fois pour les intérêts saoudiens et américains au Moyen-Orient, mais l'administration Obama flirte avec Vladimir Poutine au sujet de la Syrie et se laisse duper par le nouveau président du régime iranien Hassan Rouhani.
Peu importe le fait que Rouhani ne soit (évidemment) pas un modéré et qu'en tout cas ce n'est pas lui qui détient le véritable pouvoir de négocier les questions nucléaires. La Maison Blanche tient tellement à conclure un accord avec les ennemis de l'Amérique que le président Obama suivra toute piste, même ridicule.En conséquence, le gouvernement saoudien menace de dégrader de manière drastique la relation avec les USA.
«J'ai travaillé dans ce domaine pendant une longue période», explique l'expert du Brooking Institute, Mike Doran, au Telegraph de Londres , "et j'ai étudié l'histoire. Je ne connais pas de période analogue. Je n'ai jamais vu autant de désaccords entre les deux pays sur autant de questions cruciales à la fois. Et je n'ai jamais vu une telle volonté de la part des Saoudiens à exprimer publiquement leur frustration. L'Iran est le problème numéro un - l'unique problème pour les décideurs saoudiens. ” Lorsque vous regardez la carte de l'ensemble du Moyen-Orient - la Syrie, l'Irak, l'Iran - il semble aux Saoudiens que c'est comme si les Etats-Unis sacrifient leurs alliés sunnites en essayant de conclure un accord avec l'Iran et ses alliés ".
Le b.a-b.a de la politique étrangère vous apprend que vous devez récompenser vos amis et punir vos ennemis. Tenter l'angélisme et d'inverser cette régle de base conduit toujours à la catastrophe. Pourtant, Barack Obama pense que s'il est rude avec ses amis, ses ennemis seront un peu moins hostiles. Ce n'est pas comme ça que ça marche , mais les Saoudiens ont compris ce qu'Obama fait et ils agissent en conséquence.
«Ils [les Américains] seront vexés - nous pouvons vivre avec ça", a déclaré Mustafa Alani , un analyste de la politique étrangère saoudienne. " "Dorenavant c'est de nos ennemis que nous apprenons comment traiter avec les Etats-Unis."
Avant de commencer, clarifions un certain nombre de points. Le régime saoudien est au délà du répoussant. C'est une monarchie absolue adossée à une théocratie absolue. C'est pire que simplement médiéval. Les Droits de l'homme n'existent pas. Le régime et, franchement, la culture offensent toutes mes fibres morales et politiques. J'aimerais tant vivre dans un monde où annuler notre «amitié» avec Riyad serait le bon choix.
Mais les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite se situent- du moins jusqu'à récemment - sur la même carte géopolitique. Pendant des décennies, nous avons assuré la sécurité aux Saoudiens en échange du pétrole et de la stabilité, et nous les avons soutenus, eux et les autres Arabes du Golfe, contre nos ennemis communs, le régime de la République islamique de l'Iran et ses alliés.
Cette alliance est superficielle et circonstancielle. Ce n'est pas du tout comme l'alliance américaine avec des pays comme la Grande-Bretagne, Israël, le Canada et le Japon. Elle est basée uniquement sur des intérêts, ce qui la rend temporaire. Si le régime iranien venait à être renversé et remplacé par une démocratie, même boiteuse, les chances sont bonnes que Washington pencherait plutôt vers Téhéran et qu'elle s'eloignerait de Riyad. Avec un Iran démocratique, nous pourrions conlure le même accord que nous avons avec les pays arabes du Golfe, seulement il ne serait pas aussi détéstable. Il serait tout à fait logique, et nous n'aurions pas à compromettre nos valeurs. Je n'aurais pas à me boucher le nez en tapant le mot «allié» dans la même phrase que le mot "Iran" si l'Iran avait été démocratique.
Mais actuelement, dans le monde imparfait dans lequel nous vivons, l'Arabie saoudite est alliée par interêt aux Etats-Unis. Ou du moins c'était le cas jusqu'à la quasi capitulation de l'administration Obama devant l'axe Iran-Syrie-Hezbollah.
Alors , les Saoudiens sont inquiêts. Ils ont raison de l'être. Peut-être que la ménace d'une dégradation des relations donnera un éléctrochoc et ramenera Washington à la réalité. C'est ça l'idée, de toute façon.
De même, si les Saoudiens veulent aller au bout du raisonnement, il est temps pour eux de de respirer un grand coup et de normaliser les relations avec Israël pour la même raison qu'ils ont forgé une alliance avec les États-Unis. En ce moment, les Israéliens et les Arabes du Golfe ont exactement les mêmes intérêts géopolitiques. Ils ont exactement la même liste d'ennemis. Qui se soucie que Riyad et Jérusalem ne peuvent personnellement pas se sentir? Riyad et Washington ne peuvent personnellement pas, eux non plus, se sentir. Cela ne nous a pas empêché de travailler ensemble lorsque nos intérêts coïncidaient.
Bien sûr, une alliance avec Israël serait un peu plus délicat (pour dire le moins), tant que les Palestiniens resteront toujours apatrides, et alors? Le gouvernement jordanien l'a bien fait, résultat, il est en bien meilleure forme.
Le conflit israélo-arabe a toujours été stupide et inutile, et au bout de toutes ces décennies, il est devenu ridicule. C'est un vestige moisi d'une époque révolue, et il rend la progression difficile, voire impossible, pour à peu près tout le monde. Si les gouvernements arabes sunnites se donnaient la priorité de résoudre pacifiquement et raisonnablement le conflit israélo-palestinien, quelque chose pourrait vraiment en sortir.
C'est logique, n'est-ce pas? Pour les pays du Golfe, Israël ne présente aucune menace, et il n'en a jamais présenté. Israël ne présente pas de menace pour aucun pays arabe qui n'agit pas le premier avec agressivité. Les Jordaniens l'ont réalisé il y a longtemps. C'est aussi ce qu'a fait le gouvernement égyptien, même si la population de l'Egypte reste aussi ignorante que jamais. Les Tunisiens s'en sont rendu compte. Les Marocains s'entendent très bien avec Israël, sous la table.
Le secret de polichinelle qui court est que les Arabes du Golfe l'ont également réalisé même s'ils détestent l'admettre publiquement. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit qu'il travaillait actuelement pas si secrètement que ça , avec tous les Etats arabes dans la région du Golfe, sur la base des intérêts communs (anti-iraniens).
Ne soyez pas surpris. Tous les gouvernements arabes sunnites existants, se sont désintéressés il y a déjà des décennies, du conflit israélo-arabe. Mis à part l'Autorité palestinienne au cours de la Seconde Intifada, seul le régime iranien et son réseau d'alliés et vassaux - la Syrie de Bachar Al-Assad, le Hezbollah et le Hamas - ont combattu Israël au cours des trente dernières années. L'unique exception s'est produite lorsque Saddam Hussein a lancé quelques missiles SCUD sur Tel Aviv pendant la première guerre du golfe Persique dans une tentative de briser l'alliance arabo-occidentale , dirigée contre lui.
La majorité des citoyens arabes penseraient sûrement que mon analyse est un non-sens éhonté, mais à part le régime (non-sunnite) de Damas, les gouvernements arabes se comportent exactement conformément avec elle. Ils ont appris il y a assez longtemps qu'il est temps de laisser de côté le ridicule conflit israélo-palestinien pour faire face, pour changer, à des menaces réelles. Au moins, ils ne l'ont pas remué avec un bâton.
Washington est à la dérive en ce moment, mais nous changeons administrations plus souvent que ne le fait le Moyen-Orient, et nous changeons de politique encore plus vite. Nous serons du même côté, tôt ou tard.
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