Éclaircissements sur la complexité du coup d'État en Égypte
par Daniel Pipes
National Review Online
5 juillet 2013
National Review Online
5 juillet 2013
Version originale anglaise: Intricacies of Egypt's Coup d'état Explained
Adaptation française: Johan Bourlard
Les événements survenus en Égypte cette semaine appellent plusieurs réponses. En voici treize (en complément de mon article suggérant que Morsi a été destitué trop tôt pour discréditer l'islamisme comme il aurait dû l'être). Adaptation française: Johan Bourlard
Morsi siégeait avec Sisi à sa droite, en signe d'autorité, mais on sait désormais qui détenait vraiment le pouvoir.
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Morsi était-il le président démocratiquement élu de l'Égypte ? Tous les comptes rendus journalistiques répondent par l'affirmative alors qu'il n'en est rien. À ce sujet j'ai coécrit avec Cynthia Farahat trois articles traitant du premier (« Simulacre d'élection en Égypte ») et du second tour des élections parlementaires (« Ne fermons pas les yeux sur la fraude électorale en Égypte ») ainsi que des élections présidentielles (« Le véritable maître de l'Égypte : Mohamed Tantawi »). Dans ces articles, nous avons démontré la manipulation à grande échelle des élections de 2011-2012, que nous avons considérées comme « un stratagème des dirigeants militaires pour se maintenir au pouvoir. » Je suis resté perplexe et frustré face à la manière dont on continue à présenter comme démocratiques et légitimes des élections dont les résultats sont tout à fait grotesques et également face au fait qu'on n'épingle pas cette affaire que constitue le renversement d'un dirigeant légitime par l'armée.
Morsi n'a jamais été aux commandes. De toute évidence, il ne contrôlait pas l'armée mais échappaient également à son contrôle la police, les services de renseignements, la justice et même la Garde présidentielle chargée de le protéger. Pour reprendre les termes d'un journal du Caire, « comme un signe du peu de contrôle exercé par M. Morsi sur la bureaucratie issue de l'ère Moubarak, les officiers de la Garde présidentielle… ont éclaté de joie en faisant flotter les drapeaux sur le toit du palais. » En d'autres termes, Morsi a toujours exercé ses fonctions avec la permission de l'État profond, à savoir les groupes mêmes qui ont organisé son « élection » en 2012.
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