22 OCT. 2012
Débat : Protestations de l'Iran après qu'UN Watch demande qu'Ahmadinejad soit inculpé
Les Etats-Unis défendent le droit à la parole d'UN Watch et réfutent les objections de Téhéran
Lors de la récente réunion du Conseil des droits de l'homme, l'Iran a essayé d'interrompre le discours d'UN Watch qui prônait la poursuite de Mahmoud Ahmadinejad pour incitation au génocide. Le délégué du régime fondamentaliste n'était pas tout à fait cohérent. Bien que la Présidente de ce Conseil ait d'abord semblé approuver les objections de l'Iran, dans une intervention forte la délégation américaine a réaffirmé le droit à la parole d'UN Watch.
Voir la vidéo et le texte ci-dessous.
Débat au Conseil des droits de l'homme, 24 septembre 2012
Ordre du Jour, Point 8 : la Déclaration de Vienne sur les droits de l'homme
La Présidente du Conseil Laura Dupuy Lasserre : J'appelle UN Watch.
Le Directeur exécutif d'UN Watch Hillel Neuer : Je vous remercie, Madame la Présidente. La Déclaration de Vienne reconnaît que la promotion et la protection de tous les droits de l'homme est une préoccupation légitime de la communauté internationale. Mais comment ce Conseil devrait-il attirer l'attention du monde ?
Lorsqu'il a pris la parole ici il y a quinze jours, le Secrétaire général Ban Ki-moon nous a exhortés à examiner attentivement ceux qui aspirent à devenir membres de ce Conseil.
L'un des candidats à la prochaine élection est le Pakistan. En dépit des engagements solennels s'inscrivant dans le cadre de la Déclaration de Vienne et d'autres instruments internationaux, qu'il a pris, le gouvernement du Pakistan continue à commettre systématiquement de graves violations des droits de l'homme :
· Il ferme les yeux alors que de l'acide est jeté aux visage des femmes partout au Pakistan, des actes censés promouvoir l'honneur;
· Une jeune fille handicapée chrétienne a été arrêté pour blasphème;
· Et Asia Bibi, une chrétienne, mère de cinq enfants, reste condamnée à mort, pour blasphème . également
Un autre candidat est le Venezuela. En 2009, le Conseil avait demandé au Venezuela de libérer un prisonnier détenu arbitrairement. La Juge, Maria Afiuni, a libéré ce prisonnier, se conformant à la demande du Groupe de travail sur les détentions arbitraires du Conseil. La juge a été rapidement jetée en prison et le Président vénézuélien, Hugo Chavez, est intervenu à la télévision en direct, exigeant qu'elle soit condamnée à 30 ans de prison, ajoutant qu'en d'autres temps elle aurait été fusillée.
Enfin, nous devons considérer des pays qui, dans ces lieux mêmes, évoquent leur promotion des droits de l'homme.
Plus tôt dans la journée, s'est tenu ici un événement parrainé par la République islamique d'Iran.
Il y a été déclaré que la situation de la femme en Iran est un modèle pour le monde.
Pourtant, selon la BBC, plus de 30 universités iraniennes viennent d'introduire une réglementation interdisant aux étudiantes de suivre près de 80 différents cursus allant de l'ingénierie à la physique nucléaire, l'informatique, la littérature anglaise, l'archéologie et les affaires.
Madame la Présidente, est-ce cela respecter les droits des femmes?
De même, selon le dernier rapport annuel d'Amnesty International, les femmes sont victimes de discriminations que ce soit dans la législation ou la pratique, y compris en raison d'un code vestimentaire obligatoire.
Enfin, Madame la Présidente, le Président de l'Iran appelle à un génocide contre un État membre des Nations Unies mais doit prendre la parole devant l'ONU.
Ne devrait-il pas être tenu pour responsables et poursuivi pour le crime d'incitation au génocide, plutôt que de se voir accorder la parole depuis la tribune de l'ONU?
Je vous remercie, Madame la Présidente.
La Présidente : Je vous remercie. J'appelle maintenant l'Iran, pour une motion de procédure.
L'Iran (M. Seyed Hossein Zolfaghari) : Madame la Présidente.Veuillez rappeler s'il vous plaît à l'orateur de parler sur une langue acceptable du Conseil et d'éviter irrévo ... ivertible ... accepter [sic]. Merci.
La Présidente : Merci beaucoup, l'Iran. Et merci pour ce rappel à l’assemblée qui s'applique à toutes les délégations. Je tiens également à vous rappeler que les organisations gouvernementales peuvent exercer un droit de réponse ultérieurement - mais je vois maintenant les États-Unis, pour une motion de procédure.
Les États-Unis d'Amérique : (Mme Sarah M. Brooks) : Je vous remercie, Madame la Présidente. Nous soulignons que les États-Unis sont fermement convaincus que les ONG accréditées doivent être autorisées à prendre la parole au sein du Conseil. Bien que les États membres, y compris les États-Unis, peuvent parfois être en désaccord avec le contenu des déclarations des ONG, il est essentiel que la voix de la société civile se fasse entendre ici dans un climat de libre expression.
Sans aborder le fond de la déclaration de l'intervenant, nous sommes d'avis que ce que nous avons entendu dans cette intervention abordait bien le sujet traité devant ce Conseil à propos de la Déclaration de Vienne. Madame la Présidente, nous vous demandons respectueusement – ou, en fait, tenons à vous remercier d'avoir permis à l'orateur de terminer sa présentation. Merci.
La Présidente : Merci aux États-Unis. Nous débattons effectivement du point 8 de l'ordre du jour qui porte sur la Déclaration de Vienne et le Programme d'action, qui contient de nombreux engagements politiques, contenus dans divers chapitres et rubriques, pris par tous les États membres. Plusieurs délégations ont pu se référer à ces situations particulières compte tenu du cadre de la discussion.
Traduit par Hélène Keller-Lind, Desinfos