Le Monde
D'après des documents confiés par l'ambassade du Népal à Doha au journal britannique The Guardian, au moins 44 ouvriers népalais employés sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du monde 2022 au Qatar sont morts entre le 4 juin et le 8 août. Jeunes pour la plupart, ils ont été victimes d'attaques et insuffisances cardiaques ainsi que d'accidents sur leur lieu de travail. Tous exerçaient dans des conditions d'exploitation qui s'apparentent à de l'esclavage moderne.
...
L'enquête du Guardian évoque des éléments qui démontrent une vaste exploitation des ouvriers étrangers, du travail forcé – parfois par 50 °C –, un refus d'accès à l'eau potable – pourtant gratuite – et des violations multiples des normes internationales en matière de droit des travailleurs. Dans des conditions sanitaires alarmantes, certains de ces ouvriers étrangers dorment à douze dans une chambre d'hôtel insalubre, en proie aux maladies.
Le voyage depuis le plateau himalayen jusqu'aux déserts de la péninsule arabique coûte une fortune aux migrants, obligés de s'endetter pour payer les agences qui prennent en charge leur transfert. Les taux d'intérêt de leurs emprunts sont exorbitants – le journal parle de 36 %. Sur place, ils sont souvent payés avec plusieurs mois de retard, et leurs salaires retenus pour les empêcher de fuir. Certains ont vu leurs passeport ou pièces d'identité confisqués
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire