Le site Unitedcopts publie cet article (le 25 mai 2012 ) sous le titre :
ÉGYPTE : DOUZE CHRETIENS condamnés à perpétuité, un "grave déni de justice"
Douze chrétiens ont été condamnés à la prison à vie en Égypte le 21 mai 2012 en rapport avec une flambée de violence sectaire en Avril 2011-il y a eu trois morts. Les huit musulmans inculpés dans la même affaire ont été acquittés.
Pour les sources proches de Christian Solidarity Worldwide (CSW), le juge Abdel Fattah al-Ahmend Sughayar de la cour pénale de Minya a commis "grave erreur de la justice".
Un riche avocat Copte a fait intaller un ralentisseur devant sa maison. Un chauffeur de bus musulman s'est mis en colère car le dos d'âne lui aurait abimé le véhicule. Il a ameuté une foule armée pour détruire le ralentisseur. Craignant pour leur vie, deux gardes de l'avocat ont tiré et tué deux musulmans et en ont blessé deux autres.
Dans les suites des funérailles, une foule de musulmans , menée par des salafistes, a attaqué la ville brûlant de nombreuses maisons et des commerces Coptes. Une femme âgée copte est décédée après avoir été jetée d'un balcon, tandis qu'un homme copte a été grièvement blessé. Selon les membres de la communauté locale copte, les forces de sécurité n'ont rien fait pour arrêter la violence dès leur arrivée sur les lieux.
Les coptes arrêtés en relation avec la violence ont été reconnus coupables d'incitation à la violence, de possession illégale d'armes et du meurtre de deux musulmans.
L'avocat copte, qui n'était même pas chez lui pendant ces évènements, fait partie des condamnés à la réclusion à perpétuité. Les huit musulmans qui ont été acquittés avaient été accusés de possession d'armes illégales et d'incendie criminel des maisons et des entreprises des chrétiens. Personne n'a été inculpé du meurtre de la vieille dame chrétienne. Il est particulièrement préoccupant que cette affaire ait été jugée par un tribunal militaire ; donc le conseil militaire est le seul organisme ayant le pouvoir d'ordonner un nouveau procès.
Alors qu'on vote en Égypte pour les premières élections présidentielles libres, cette affaire met en lumière l'absence d'égalité devant la loi pour les coptes, comme sous le régime de Hosni Moubarak. Le 14 mai, Mohamed Moussa, le candidat musulman des Frères Musulmans à la présidentielle, a précisé que la charia et le Coran doivent être la base de la constitution égyptienne, un document qui doit encore être rédigé.
Il y a des préoccupations légitimes qu'une telle initiative aura pour effet de reléguer les non-musulmans à un statut de citoyens de seconde classe. Le patriarche intérimaire de l'Église copte orthodoxe, l'évêque Pacôme, a déclaré que la constitution égyptienne doit affirmer l'égalité de tous les citoyens devant la loi.
Le directeur du CSW, Andrew Johnston, a déclaré : "Il y a plusieurs aspects inquiétants à ce cas. Bien qu'il n'y ait pas de doute que les coupables doivent être punis, il reste des indications inquiétantes que les douze hommes peuvent ne pas avoir bénéficié d'une procédure régulière. En tant que civils, ils n'auraient pas dû étre traduits devant un tribunal militaire.
En outre, l'application inégale de la justice dans cette affaire est une illustration malheureuse du traitement subi par les chrétiens égyptiens. Au cours des dernières années, nous avons vu différentes attaques contre les communautés coptes en Égypte, sans aucune justice pour les victimes. Cela a conduit à un cycle d'impunité pour les agresseurs. Les chrétiens égyptiens veulent simplement être des citoyens à part entière et égaux .
CSW appelle les dirigeants militaires et le gouvernement provisoire de l'Égypte à permettre un réexamen de cette affaire, de préférence dans un tribunal civil, et exhorte le gouvernement à assurer la justice et la protection de tous les Égyptiens, indépendamment de leur religion.
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