Gaelle Ducos (RTBF) a traduit l'article de Rukmini Callimachi du New York Times sur l'esclavage sexuel systématique femmes Yazidi ( dont le nombre est estimé à 3144 ! ) sanctifié par l'Etat Islamique ( alias Daech) dont voici quelques extraits :
Affirmant qu’il a le soutien du Coran, l’Etat Islamique codifie l’esclavage sexuel dans les régions conquises d’Irak et de Syrie et utilise cette pratique comme un outil de recrutement. La journaliste Rukmini Callimachi a publié son enquête dans le New York Times du 13 août.
Qadya, Irak – Juste avant de violer la jeune fille âgée de 12 ans, ce combattant de l’Etat Islamique a pris le temps d’expliquer que ce qu’il s’apprêtait à faire n’était pas un pêché. Parce que cette préadolescente pratiquait une autre religion que l’Islam, non seulement le Coran lui donnait le droit de la violer mais, insistait-il, il le préconisait et encourageait à le faire.
Il lui attacha les mains et la bâillonna. Puis il s’agenouilla à côté du lit et se prosterna dans la prière avant de se mettre sur elle. Lorsque cela fut fini, il s’agenouilla pour prier à nouveau, mettant fin au viol par des actes de dévotion religieuse.
" Je ne cessais de lui dire ça fait mal, s’il vous plaît, arrêtez," dit la jeune fille, dont le corps est si petit qu’un adulte pourrait encercler sa taille de ses deux mains. " Il m’a dit que selon l’Islam, il est autorisé à violer une non croyante. Il a dit qu’en me violant, il se rapproche de Dieu ", raconta-t-elle dans un entretien avec sa famille dans un camp de réfugiés ici (ndlr : en Irak), dans lequel elle a trouvé refuge après 11 mois de captivité.
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L’introduction officielle par l’Etat Islamique de l’esclavage sexuel systématique remonte au 3 août 2014, lorsque ses combattants ont envahi les villages du flanc sud du Mont Sinjar, un massif escarpé de pierres couleur sable du nord de l’Irak.
Des mois plus tard, l’Etat Islamique fut très clair dans son magazine en ligne sur le fait que sa campagne d’esclavagisme des femmes et jeunes filles Yazidi avait été minutieusement préparée.
“Avant la prise de Sinjar, on demanda aux étudiants de la Sharia de l’Etat Islamique de faire des recherches sur les Yazidis ", raconte l’article en langue anglaise, titré " Le renouveau de l’esclavage avant l’heure ", qui parut dans le numéro d’octobre de Dabiq.
L’article indiquait clairement que pour les Yazidis, il n’y avait aucune chance de pouvoir payer une taxe connue comme jizya pour être libérés, "à l’inverse des juifs et des chrétiens".
" Après leur capture, les femmes et les enfants Yazidi furent alors divisés selon la Sharia, entre les combattants de l’Etat Islamique qui participèrent aux opérations de Sinjar, après qu’un cinquième des esclaves fut transféré aux hautes autorités de l’Etat Islamique pour être divisés comme un butin", raconte l’article....
Cole Bunzel, un chercheur en théologie islamique à l’Université de Princeton, cite les nombreuses références à l’expression “Celles que ta main droite possède” dans le Coran, ce qui a été interprété pendant des siècles comme signifiant des esclaves féminines. Il indique également le corpus de la jurisprudence islamique, qui continue dans notre ère moderne et qui inclut, selon lui, des règles détaillées sur la façon de traiter les esclaves.
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" Il existe un grand nombre d’écritures saintes qui sanctionnent l’esclavage " dit M. Bunzel, l’auteur d’un article de recherche publié par la Brookings Institution sur l’idéologie de l’Etat Islamique. " L’on peut arguer qu’elles ne sont plus pertinentes et qu’elles sont tombées en désuétude. L’EI arguerait que ces institutions doivent être relancées parce que c’est ce que le Prophète et ses compagnons faisaient ".
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Une femme yazidi de 34 ans, qui fut achetée et violée de manière répétée par un combattant saoudien dans la ville syrienne de Shadadi, décrit qu’elle s’en est mieux sortie que la seconde esclave de la maison – une jeune fille de 12 ans qui fut violée pendant des jours malgré de forts saignements.
" Il a détruit son corps. Elle avait une infection terrible. Le combattant ne cessait de venir me voir pour me demander “pourquoi sent-elle aussi mauvais?”. Et je lui répondais qu’elle avait une infection interne, qu’il fallait qu’il prenne soin d’elle", raconte cette femme.
Sans état d’âme, il ignora les souffrances terribles de la jeune fille et poursuivit son rituel de prière avant et après le viol de l’enfant.
" Je lui ai dit 'ce n’est qu’une enfant' ", se souvient l’autre femme. Et il a répondu " Non, ce n’est pas une petite fille. C’est une esclave. Et elle sait exactement comment avoir des rapports sexuels . Et avoir des rapports sexuels avec elle, cela fait plaisir à Dieu.”
(traduit de l'anglais par Gaelle Ducos)
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