Je suis Nisman. Yo soy Nisman. En français et en V.O., le slogan a été repris en chœur lundi soir 19 janvier en Argentine lors des manifestations en hommage à Alberto Nisman, le magistrat qui accusait la présidente d’avoir couvert les suspects iraniens d’un attentat antisémite se soldant par 85 morts en 1994. La mort de Nisman, quelques heures seulement avant ses très attendues révélations sur l’affaire devant le Parlement est une dangereuse étincelle dans un panorama très inflammable. Pourquoi la mort d’un magistrat risque de sacrément secouer le pays et dans quelle mesure ?
"Vérité, on veut la vérité", lit-on sur les réseaux sociaux. En cette fin de mandat, la corruption du gouvernement de Cristina Kirchner est dénoncée même dans ses propres rangs. La présidente a pris toute la mesure du danger et sa réaction a été immédiate : ordonner la déclassification de documents secret-défense afin d’élucider ce décès au plus vite et se dédouaner, via un long texte sur son site internet (intitulé "Encore une fois : tragédie, confusion, mensonge et interrogations"), d’avoir couvert Téhéran afin d’obtenir des bénéfices commerciaux. La rue, elle, n’a pas attendu que la justice enquête.
Alberto Nisman en 2013. (Natacha Pisarenko/AP/SIPA) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire