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samedi 16 novembre 2013

Réfugiés palestiniens: une solution a déjà été appliquée

Middle East Quarterly

AUTOMNE 2013 • XX de volume: Numéro 4

Pendant la guerre de 1948, quelque 600 000 Arabes palestiniens ont fui leurs maisons soit vers les États arabes voisins soit vers des parties de la Palestine mandataire occupées par des Etats arabes (Cisjordanie et Gaza). [1] De même, quelques années après la création de l’État d'Israël, la quasi-totalité de la population  juive vivant dans les pays arabes , forte de 850 000 âmes  a été soit expulsée soit s'est échappée avec seulement leur vie comme bagage. La plupart ont fait leur chemin vers Israël où ils ont été réinstallés.


Bien que ces derniers faits ne sont pas si bien connus que cela,  ils ne sont pas non plus totalement inconnu des étudiants du Moyen-Orient. Ce qui est moins reconnu, cependant, est l'accord de facto des États arabes à la réinstallation des réfugiés palestiniens dans leurs territoires respectifs, exprimés dans les discussions à huis clos lors des réunions du comité de cessez-le-feu et lors d'autres réunions avec des représentants israéliens. [2]  C'est aux Palestiniens et à leurs frères arabes à se prononcer sur la question de savoir si les États arabes ont correctement représenté les réfugiés ou s'ils les ont traités correctement, eux et leurs descendants.

Échange des populations lors de la guerre de 1948

Le 11 Décembre 1948, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution (3) 194 dont le paragraphe 11 traite du problème des réfugiés de la guerre:
L'Assemblée générale. ... Décide que les réfugiés qui souhaitent revenir dans leurs maisons et de vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus tôt possible, et qu'une compensation doit être payée, pour la propriété de ceux qui ont choisi de ne pas revenir ou pour des dommages à la propriété ... [et] charge la Commission de conciliation de faciliter le rapatriement, la réinstallation et la réhabilitation économique et sociale des réfugiés. [3] [NDT C'est le texte en anglais qui a été signé et qui fait référence , le texte français évite de mettre en question les intentions pacifiques des réfugiés arabes. Je l'ai adapté ici]
En tant que résolution de l'Assemblée générale, la décision de l'ONU n'était en aucune façon une recommandation contraignante. [4] [ NDT Ce sont les résolutions du Conseil de Sécurité qui sont contraignantes,  les résolutions de l'assemblée générale ne sont que des avis, des opinions]
Néanmoins, elle a mis en avant les notions que les réfugiés arabes (et juifs) :
(a) devraient être autorisés à retourner dans leur pays d'origine dans le cadre d'une paix globale s'ils sont  pacifiques, 
(b) ou s'ils choisissent de ne pas revenir, qu'ils devraient recevoir des réparations pour les dommages ou la perte de leurs biens
(c) que leur réinstallation dans un autre pays est une option qui n'est pas moins raisonnable que celle du retour.

Alors que les pays arabes se sont opposés avec véhémence à la résolution 194, ils ont voté à l'unanimité contre (c'est seulement dans les années 60 qu'ils ont commencé à fausser cette résolution pour en faire le socle de leur revendication d'un «droit au retour»), [5] ils n'ont pas hésité à envisager sereinement la faisabilité de la réinstallation des réfugiés palestiniens dans leurs territoires. L'Irak, la Syrie, [6] la Jordanie, [7] et l'Egypte [8] ont tous recommandé la réinstallation des réfugiés palestiniens dans leurs frontières. [9] La plupart de ces Etats ont également exigé l'aide économique des puissances occidentales comme remboursement pour avoir accepté cette option . [10] Mais leur accord a été gardé secret parce qu'ils n'en ont pas discuté ni avec les Palestiniens ni avec leurs propres populations.

A la conférence de Lausanne de 1949, convoquée par la Commission de Conciliation des Nations Unies, la Jordanie, la Syrie, l'Egypte et le Liban se sont présentés en bloc pour discuter un accord qui comprenait aussi une solution au problème des réfugiés. Alors qu'ils avaient déjà rejeté la résolution 194, maintenant, ils exigeaient  que tout accord devait être résolu sur cette base. Ils ont également déclaré à la Commission de conciliation des Nations Unies qu'eux, les Etats arabes, représentaient les réfugiés palestiniens. Trois délégations de réfugiés qui tentaient de rejoindre la conférence ont été traités avec mépris par leurs frères arabes et se sont vus refuser l'accès aux discussions. [11] Quand ils ont demandé une entrevue avec la délégation égyptienne, ils ont été expulsés sans ménagement par la force. Lors d'une conférence en Septembre 1951 de la Commission de conciliation, puis à Paris, ce sont uniquement les délégations des États arabes qui avaient été convoquées pour représenter les réfugiés. [12]

Un aspect essentiel de ces discussions qui a été largement oublié depuis cette époque, était que les recommandations et les tentatives de réinstallation des Arabes palestiniens ont également porté sur des questions des compensations destinées aux Etats arabes pour les dépenses engagées dans la réinstallation de leurs frères. Au même titre que l'argent provenant des sources occidentales, les gouvernements arabes considéraient la confiscation des biens juifs pour les aider à compenser les coûts, ces biens qui tombaient dans leurs mains à la suite d'un transfert massif,  hors de leurs frontières de population, qui se produisaient en même temps.

Des nombreuses communautés juives dans les pays arabes étaient antérieures, de plusieurs siècles, à la conquête musulmane du Moyen-Orient. Beaucoup de leurs membres sont devenus prospères, ont servi dans les tribunaux de leurs pays, ont été militaires, avaient été membres des parlements - la où ils existaient- et eux-mêmes se considéraient comme des citoyens à part entière. Le plus grand nombre subsistait misérablement du mieux qu'il pouvait, bien conscient de la situation précaire dans laquelle le bon voisin musulman d'aujourd'hui pourrait se révéler être l'oppresseur de demain. Quelle que soit leur situation matérielle, quelques années après la création de l'Etat d'Israël, la majeure partie de cette population a été forcée de quitter ses maisons, laissant derrière elle la grande majorité de ses biens. [13]

Les Porte-parole et défenseurs contemporains des palestiniens  sont largement silencieux sur l'échange de facto  des populations effectué à ce moment-là. Même s'ils peuvent faire valoir que les Etats arabes n'étaient pas habilités à les représenter ou revendiquer (à tort) que les Juifs qui ont émigré, l'ont fait à cause de la manipulation sioniste plutôt qu'à cause de la persécution et du harcèlement, le fait est qu'une partie des dispositions de la résolution 194 de l'ONU ont été réalisées en ce qui concerne les  indemnités pour la réinstallation des réfugiés palestiniens qui ont été obtenues et ce ,  grâce à l'expropriation forcée des citoyens juifs et que la réinstallation s'est produite. Que cette indemnité soit allé aux destinataires appropriés ou que la réinstallation a été faite d'une manière hésitante; la communauté internationale, avec les gouvernements arabes, a mis en place des solutions pratiques, bien qu'imparfaites.   Un examen plus attentif de l'échange de population et le transfert qui l'a accompagné des biens et propriétés des juifs valant des milliards de dollars et leurs attribution aux réfugiés palestiniens s'impose.

Les Royaumes Hachemites

À l'époque, la Jordanie et l'Irak étaient des monarchies constitutionnelles gouvernées par des membres de la famille hachémite. Leurs approches du problème des réfugiés et de leur réinstallation différaient notablement, en grande partie à cause des facteurs géographiques et ethniques ainsi qu'a l'absence d'une communauté juive en Jordanie par rapport à celle, bien établie, de l'Irak.

Il faut se rappeler que jusqu'en 1974, La Jordanie elle-même s'est considérée comme le représentant des droits des Palestiniens puisque la plupart de ses citoyens (environ 60-70 pour cent) étaient d'origine palestinienne. Cette perception a été officialisée dans un livre blanc Jordanien en 1962, écrit par le Premier ministre Wasfi al-Tal, qui avait explicitement désigné la Jordanie comme représentant des Palestiniens et de la Palestine. Amman a maintenu cette position même après la création de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1964 et après la guerre des Six-Jours en 1967. Ce n'est qu'en 1974, après que la Ligue arabe a reconnu l'OLP comme «seul représentant du peuple palestinien", que la Jordanie, a changé sa position, à contrecoeur, pour la première fois en raison des pressions politiques. [14]
Le fondateur de la Jordanie, l'émir-transformé en-roi Abdullah (r.1921-51) a été l'architecte de la politique d'assimilation des réfugiés palestiniens dans son royaume. En Juin 1950,dans le Royaume hachémite de Jordanie, il y avait 506 200 réfugiés palestiniens recensés par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) , soit 55 pour cent du total de réfugiés enregistrés par l'UNRWA. [15] Les réfugiés étaient installés sur les deux rives du Jourdain. La politique d'Abdullah incluait l'octroi de la pleine citoyenneté aux réfugiés afin de les absorber dans son royaume. L'accueil chaleureux qu'ils ont reçu a incité d'autres réfugiés, poussés à quitter Gaza et d'autres pays arabes, de venir en Jordanie et recevoir des logements convenables et la citoyenneté jordanienne.
La majorité des réfugiés et de leurs descendants répertoriés auprès de l'UNRWA vivent actuellement en Jordanie. Selon l'agence, seuls 350 899 réfugiés palestiniens vivent dans dix camps officiels sur des 2.034.061 réfugiés enregistrés, y compris les 140 000 réfugiés enregistrés arrivant en Jordanie en provenance de la Cisjordanie et de la bande de Gaza après 1967. Cela s'ajoute au  million et demi des Palestiniens qui ne figurent pas en tant que réfugiés, mais qui sont citoyens jordaniens à part entière (sur une population totale de 6,508271 millions de personnes). [16]

En fait, environ 95 pour cent de tous les Palestiniens résidant en Jordanie détient la nationalité jordanienne et profite de ses avantages. La seule exception, ce sont les quelque 100.000 réfugiés de la bande de Gaza qui se sont installés en Jordanie au cours des années. Les membres de ce petit groupe détiennent un passeport jordanien temporaire mais ne se qualifient pas pour les droits complets comme les autres, notamment le droit d'occuper un emploi de l'État. [17] Depuis 1948, bon nombre de politiciens d'origine palestinienne comme Tawfik Abul Huda, Anwar Nusseibeh, Hussein Fakhri Khalidi, Ahmad Tûqân, Kassim Rimawi, entre autres, sont arrivés à de hautes fonctions dans le Royaume hachémite de Jordanie, y compris les postes ministériels et même le poste de Premier Ministre.

La situation en Irak voisin était tout à fait différent. Bien que théoriquement gouverné par le roi hachémite, Faisal III, le pouvoir réel était détenu par des intérêts occidentaux et par éclipses pendant les années 1940 et 1950 par le Premier ministre Nouri Saïd. L'Irak avait aussi une population juive importante et florissante qui remonte aux temps bibliques, qui a longtemps joué un rôle actif dans les affaires irakiennes, y compris le commerce, la culture, et à l'époque moderne, le parlement irakien. [18]
Malgré cela, a eu lieu un pogrom en Juin 1941-le-Farhud. Il a changé toute la trajectoire de la vie juive en Mésopotamie et a jeté les bases pour les plans des années 1950 , du transfert de population et des richesses.  Dirigé par le Premier ministre irakien pro-nazi , Rashid Ali Kaylani, et par le mufti exilé de Jérusalem, Hadj Amin Husseini, le pogrom a duré trois jours. Pres de 190 juifs ont été assassinés, des centaines de femmes juives ont été violées, et au moins 2.000 personnes ont été blessées. Des maisons juives et des magasins appartenant à des juifs ont été saccagés et détruits. Le Farhud était un signe qui annonçait la fin de l'ancienne communauté juive en Irak. [19]

Alors que certains juifs irakiens avaient prudemment essayé de reconstruire leur vie, il devenait évident qu'ils n'étaient plus les bienvenus dans leur foyer millénaire. Pendant la guerre de 1948, les Irakiens ont commencé à prendre des mesures contre «l'ennemi intérieur». Dans les premiers jours de la guerre, plus de 300 Juifs ont été arrêtés pour avoir "apporté leur soutien à Israël." Shafiq Ades, l'un des membres les plus riches de la communauté juive de Bagdad, qui avait négocié avec les ministres du gouvernement, a représenté la communauté juive à la cour, et qui avait grandement contribué à l'économie de l'Irak, a été accusé de sionisme, de communisme et publiquement pendu. Tous ses biens, estimée à plusieurs millions, ont été confisqués au profit du ministère de la Défense. Ce n'était pas non plus un incident isolé: les Juifs d'Irak comprenaient clairement qu'ils seraient contraints d'abandonner leurs biens s'ils voulaient s'échapper vivants [20]
Bien qu'il se soit opposé aux dirigeants pro-nazis venus au pouvoir en Irak au cours de la Seconde Guerre mondiale, Nuri Saïd était le principal responsable de l'expulsion définitive des Juifs irakiens et de la confiscation de leurs biens. Durant les mois de Mai-Juillet 1949, il se tourna vers les Etats-Unis et les représentants britannique à Bagdad avec la recommandation qu'il y ait un échange de population entre les citoyens juifs de son pays et les réfugiés palestiniens. [21] Bien que l'idée a été soulevée, en partie, à la suite d'une recommandation britannique de réinstaller les réfugiés dans les vallées fertiles de l'Irak, Londres s'est fortement opposée au plan de Said, faisant valoir que ce type d'accord serait un échange inéquitable entre des Juifs instruits et souvent prospères contre une population de réfugiés sans instruction, sans compétence professionnelle. [22]

Le 14 Octobre 1949, Saïd a poursuivi ses efforts pour convaincre la Commission de conciliation que seuls les États qui avaient des Juifs à expulser devaient réinstaller les réfugiés palestiniens. [23] Dans le même temps, un sondage d'opinion a été menée en Irak au sujet d'un échange de population entre les réfugiés palestiniens et les juifs irakiens. Cette proposition a été rejetée par le ministre des Affaires étrangères d'Israël, Moshe Sharett, qui a déclaré qu'Israël ne pouvait pas accepter la confiscation des vastes propriétés des juifs irakiens. [24]

En Mars 1950, tandis que les masses de Juifs irakiens tentaient désespérément de quitter le pays, Bagdad a adopté la «Loi de la révocation de la citoyenneté" permettant aux Juifs d'émigrer s'ils renonçaient à leur citoyenneté. Des dizaines de milliers ont quitté dès que possible, malgré la difficulté pour le gouvernement israélien à les absorber. [25] Un an plus tard, le parlement irakien a adopté une loi confisquant tous les biens appartenant à des juifs qui ont déménagé en Israël, ou qui ont voulu le faire, et qui avaient donc renoncé à leur nationalité irakienne, attribuant les actifs à un ministère de tutelle. La valeur saisie a été estimée à au moins 243 millions de dollars, soit en valeur d'aujourd'hui, environ 6 milliards de dollars . [26] 

Saïd a prétendu que c'était la rétribution pour la confiscation des biens palestiniens par les sionistes. [27]
Après la ratification de la loi, les britanniques ont demandé à l'Irak d'absorber au moins quelques réfugiés palestiniens, le premier ministre a répondu qu'il était prêt à absorber un nombre limité de réfugiés, mais pas des centaines de milliers de personnes. [28] 
En fin de compte, l'Irak n'a pris que 4000 réfugiés palestiniens convoyés dans des camions de l'armée irakienne; un nombre «équilibré» à l'époque par le départ de plus de 130 000 réfugiés juifs, émigrés officiels (et clandestins) et L'UNRWA n'a pas été autorisée à opérer en Irak. A sa place, Bagdad a établi son propre bureau de réfugiés chargé de s'occuper des besoins des Palestiniens. Est ce qu'un seul des biens juifs confisqués avait été transféré et a fini dans les mains des réfugiés palestiniens réinstallés, reste sans réponse.

Syrie, Egypte et Maghreb

Voisine et peu peuplée, la Syrie était un pays idéal pour la réinstallation massive de réfugiés palestiniens. En fait, avant 1920, de nombreux Syriens et Palestiniens se considéraient comme faisant partie d'une même nation- la Grande Syrie - tout ce qui est devenu le mandat britannique de la Palestine a été appelé: " la Syrie du Sud".

En Avril 1949, le Premier ministre Husni Zaïm a signalé qu'il était prêt à signer un accord de paix avec Israël en échange de conditions spécifiques, y compris les concessions géographiques importantes. Il a explicitement informé les représentants américains de la volonté de Damas d'absorber et de réinstaller plus d'un quart de million de réfugiés sur son territoire, au moins trois fois plus de réfugiés que la Syrie n'avait réellement absorbée en 1948. [29] 
Lors de la Conférence de Lausanne, les émissaires de Za'im ont fait savoir à Israël que la Syrie absorberait 300 000 réfugiés en échange d'une aide économique. En fin de compte, ces négociations n'ont abouti nulle part car Za'im a été renversé par un coup d’État militaire et exécuté quatre mois et demi seulement après son arrivée au pouvoir. [30]

Malgré cela, des Palestiniens ont été réinstallés en Syrie, la majorité provenant des 82 194 réfugiés enregistrés auprès de l'UNRWA en Juin 1950. [31] 
Il y a aujourd'hui camps officiels de réfugiés en Syrie et trois autres non officiels, dont le camp de Yarmouk, un quartier de Damas qui devint un quartier d'habitation recherché. Jusqu'à la récente guerre civile, le régime Assad a traité ses Palestiniens relativement équitablement et leur a permis de s'intégrer dans la politique locale et nationale. Depuis 1956, conformément à la loi syrienne n° 260, les réfugiés palestiniens de 1948 sont égaux aux citoyens syriens dans les domaines suivants: l'emploi (y compris les emplois gouvernementaux), les vocations et l'éducation, mais ils sont exclus des élections législatives. Ils sont autorisés à participer aux élections municipales comme tous les Syriens. Selon des sources palestiniennes, bien qu'ils conservent leur nationalité palestinienne : «Ils sont désignés toujours, comme ceux qui, en réalité, sont  des Syriens." [32]

Les Palestiniens ont même statut un officiel au sein du Parti Baas syrien et participent
 à son leadership. [33] En fait, au cours de la guerre civile libanaise, de nombreux Palestiniens ont échappé à la Syrie et reconstruit leurs maisons là-bas. [34]

Une des raisons pour laquelle la Syrie est devenue une destination attrayante pour les Palestiniens, c'est que comme en Irak, le coût de la réinstallation des réfugiés a été compensé en partie par la confiscation des biens juifs. Comme en Irak, la Syrie a eu une importante communauté juive et prospère; en 1943, au moins 30.000 Juifs qui y vivaient. Mais en 1949, à la suite de l'indépendance d'Israël, le gouvernement syrien a adopté une loi prévoyant le gel de tous les comptes bancaires juifs. Le motif principal derrière cette action, selon les dirigeants syriens, était de fournir une solution au problème des réfugiés palestiniens à l'intérieur de ses frontières. Le régime a pris le chemin le plus commode, qui était de confisquer les biens juifs dans son pays, essentiellement des maisons, et de les transmettre à des palestiniens. [35] 
Cette pratique a été institutionnalisée dans une loi de 1967 stipulant que la «propriété et les biens des Juifs décédés sont confisqués par le gouvernement, les héritiers doivent payer pour son utilisation S'ils ne le peuvent pas, il seront remis aux Arabes palestiniens. ". Il n'y a pas de détails sur le nombre exact des propriétés juives reçues par les Arabes palestiniens en Syrie. L'hostilité implacable de Damas à Israël a conduit à l'aggravation des conditions de vie de la communauté juive, et donc les a poussé à partir. Le gouvernement a autorisé périodiquement l'émigration juive mais seulement si les Juifs étaient prêts à abandonner leurs biens sans les vendre. [36]

En 1967, après la décisive défaite syrienne dans la guerre des Six jours, de nouvelles lois ont été adoptées qui ont restreint encore plus les droits des Juifs syriens. Tous les biens juifs avaient été confisqués. Les proclamations gouvernementales ont explicitement stipulé que les réfugiés palestiniens devaient jouir de la propriété des Juifs et qu'ils étaient les propriétaires réels des biens juifs. Les Juifs qui sont restés en Syrie ont été contraints de payer un loyer pour leur leur propre biens, en cas d'incapacité à payer, leur propriétés avaient été attribuées aux Palestiniens. Enfin, à la suite des discussions lors de la Conférence de paix de Madrid en 1991, les derniers vestiges de la communauté juive de Syrie, pour la plupart  des indigents,  ont été autorisés à quitter le pays. La plupart se sont frayés un chemin vers Israël. [37]

Au sud c'est l'Egypte, qui avait joué un rôle décisif dans l'invasion d'Israël en 1948 portant ainsi sa juste part de responsabilité pour le flot des réfugiés arabes qui en avait résulté. Contrairement à la Syrie, l'Egypte n'était pas intéressée dans l'absorption des réfugiés en son sein. Sur les quelque 600 000 réfugiés palestiniens qui ont fui pendant la guerre, environ 82 000 sont allés à Gaza aux mains de l'Egypte. [38] 
Une petite proportion des réfugiés, surtout ceux qui avaient des liens familiaux en Égypte ou qui ont offert le pot de vin approprié, sont arrivés en Egypte pour de bon. Selon les chiffres palestiniens, en 2008, il y avait 64728 Palestiniens en Egypte hors Gaza. Beaucoup de réfugiés qui ont atteint l'Egypte ont été contraints finalement de la quitter. Ils ont été expulsés vers la bande de Gaza. [39]

Une communauté magnifique de près de 100 000 juifs, avec des bonnes entrées dans les coulisses du pouvoir, vivaient sur les rives du Nil, lorsqu'a commencé la guerre d'indépendance d'Israël. Suite aux combats ainsi qu'à cause de l'implication des Frères musulmans dans la politique intérieure, de nombreuses actions contre les juifs, y compris des émeutes ont eu lieu. Des centaines de juifs ont été sommairement arrêtés et internés. Les visas de sortie pour les juifs ont été sévèrement restreints. Les pillages et les incendies sont devenus fréquents. Un témoin oculaire raconte:
Après le déclenchement de la guerre [en 1948], ma mère, enceinte de neuf mois, a été arrêtée. Ils voulaient la reduire en pièces. Ils avaient des baïonnettes. Ils ont abusé d'elle, ensuite ils l'ont laissée. Un soir, une foule est arrivée, armée de bâtons et tout ce qu'ils pouvaient trouver, pour tuer la famille parce qu'ils ont entendu qu'ils étaient juifs. Le portier leur a juré que nous étions Italiens et c'est pourquoi ils n'ont fait que nous maudire, alors qu'ils nous encerclaient, mes parents, mes frères et moi, qui n'était qu'un petit bébé. Le lendemain, mes parents se sont enfuis. Ils ont tout quitté, une retraite, le travail et la maison, et ils quittèrent l'Egypte. [40]
Plus de 25 000 Juifs ont quitté l'Egypte sans leurs actifs après la guerre de 1948, après avoir été attaqué par des bandes d'Arabes. Mais avec le coup d'Etat des Officiers Libres de Juillet 1952, les changements les plus spectaculaires ont suivi peu après. Le sentiment nationaliste contre les Occidentaux avait déjà donné lieu à des émeutes contre les Juifs "étrangers", et dans la même semaine qu'a éclaté la révolution égyptienne, de nouvelles attaques ont eu lieu. Des magasins juifs ont été dévalisés, et les biens juifs pillés et incendiés. [41]

Une communauté prospère avec des relations influentes d'environ 100 000 Juifs vivaient en Egypte lorsqu’a commencé la guerre d'indépendance d'Israël. En 1956, tous les Juifs ont été stigmatisés par le gouvernement Nasser comme «sionistes» et ennemis de l'Etat. La plupart d'entre eux ont quitté pour Israël, une petite partie de leur richesse a été attribuée aux réfugiés palestiniens vivant au Caire. La grande majorité des biens a été saisie par le Trésor de l'Etat égyptien, aucun bien n'est allé aux Palestiniens de Gaza.
Dans la foulée du coup d'Etat des officiers, il y a eu une tentative par le gouvernement égyptien d'apaiser les craintes de la communauté juive, y compris par la restitution des biens saisis après la guerre de 1948. Dans le même temps, dans le cadre du "Plan Alpha" de 1954, Washington et Londres ont tenté un programme de réinstallation des réfugiés palestiniens dans la péninsule du Sinaï, mais ce processus a été sabordé en raison de l'escalade de la tension israélo-égyptienne. [42]

En 1954, la découverte d'un réseau d'espionnage israélien en Egypte qui avait recruté des Juifs égyptiens (la soi-disant affaire Lavon) a exacerbé l'animosité. L'escalade du conflit avec Israël a conduit le président égyptien Gamal Abdel Nasser de prendre un certain nombre de mesures contre les Juifs de son pays, y compris une autre rafle pour suspicion de «sionisme». La nationalisation du canal de Suez, qui à son tour a conduit à la campagne du Sinaï en Octobre 1956, a marqué le début de la fin de l'ancienne communauté juive en Egypte. Le 22 Novembre 1956, tous les Juifs égyptiens ont été désignés comme sionistes et étiquetés citoyens de l'ennemi. L'expulsion massive des Juifs d'Egypte a commencé avec la confiscation totale de la richesse juive. Certains de ces actifs ont été donnés à des réfugiés palestiniens qui vivaient au Caire, et le reste est allé dans les caisses de l'Etat égyptien. Par exemple, la maison de Charles Victor Castro, un manoir exclusif dans une banlieue chic du Caire, est devenue la résidence officielle du président égyptien Anouar el-Sadate. [43]

Rien n'a été donné aux Palestiniens logé par l'Egypte dans la bande de Gaza. Le Caire a préféré compter sur l'aide de l'UNRWA. Les conditions se sont aggravées pour ce qui restait de la communauté juive d'Egypte, avant et après la guerre des Six-Jours, et aujourd'hui, il n'y a plus de  communauté juive active en Egypte. Seuls quelques Juifs solitaires, des femmes pour la plupart, et quelques synagogues désertes, est tout ce qui reste des communautés magnifiques du Caire et d'Alexandrie. [44]

Bien que la majorité des réfugiés palestiniens n'a pas, pour la plupart, migré vers les pays d'Afrique du Nord, ces États ont utilisé le sort des réfugiés et la guerre de 1948 pour rendre insupportable la vie de leurs populations juives, dont certains dataient des temps bibliques- jusqu'à ce qu'ils soient expulsés de leur pays ou qu'ils se soient sentis obligés de partir.

Ayant subi un terrible pogrom dans la capitale libyenne de Tripoli en Juin 1948, la plupart de la communauté juive forte de 38000 âmes a fui le pays et 90 pour cent d'entre eux se sont installés en Israël. En 2004, le fils de Mouammar Kadhafi, Saif al-Islam, a déclaré que tous les Juifs exilés pourrait retourner en Libye et recevoir des réparations sur la base de leurs anciens actifs mais que leurs maisons resteraient propriété des réfugiés palestiniens résidant dans le pays. [45 ] 

De même, la communauté juive tunisienne est passée de quelque 105 000 personnes en 1948 à 1500 en 2010. Ce sont 15000 qui ont fui vers Israël pendant la guerre de 1948 et dans son sillage immédiat, et le reste leur à emboîté le pas après l'indépendance tunisienne en 1956. Une histoire similaire a eu lieu en Algérie, dont la communauté juive, forte de 117 000 personnes, a fui en 1962 [46] tandis qu'au Maroc, où quelques 270 000 personnes vivaient dans ce qui était la plus grande communauté juive du monde musulman. Suite a des  négociations secrètes entre Israël et la cour royale, et a 10 millions de dollars de «cadeau» pour le roi, un permis royal de quitter le royaume fût octroyé aux juifs-mais en laissant leurs biens et sans le droit de vendre leurs propriétés et entreprises. En 1976, il y avait seulement 17 000 Juifs dans le pays. [47]

Les réinstallations et les compensations

Peu d'attention a été accordée au sort des 850 000 réfugiés juifs originaires des pays arabes. Environ 
550 000 d'entre eux ont été réinstallés en Israël. De même a été négligée la réinstallation de la plupart des réfugiés palestiniens dans les pays arabes d'accueil - l'application d'un échange - de facto - des populations.

Il est évident que, contrairement à la communauté internationale, les pays arabes étaient tout à fait conscients de cette réalité, tout comme la direction de l'OLP. Le 9 Novembre 1973, la Voix de la Palestine a diffusé le  «Plan pour la paix." de l'OLP. Tous les pays du monde y compris les Etats arabes devaient permettre immédiatement et publiquement aux «immigrés Sionistes» en Israël de retourner dans leur pays d'origine où ils jouiraient des mêmes droits et responsabilités qui étaient les leurs auparavant avant d'avoir été contraints d'émigrer en raison de la propagande sioniste. Après que tous les juifs qui ont immigré en Palestine depuis 1917 seraient retournés dans leur pays d'origine, les Palestiniens seraient en mesure de retourner dans leur patrie. [48]

Cette réalité de l'échange de population de facto n'a pas échappé non plus a de nombreux Arabes israéliens. C'était particulièrement vrai pour les militants des différents partis communistes israéliens des années 1950 et 1960 qui ont reconnu un tel échange mais qui estimaient que c'était une conspiration entre les intérêts impérialistes occidentaux et leurs collaborateurs réactionnaires arabes. L'auteur arabe israélien Emil Habibi, par exemple, a fait valoir que les Arabes passéistes-ceux qui ont soutenu le Hajj Amin Al-Husseini ou le Roi Abdullah-travaillaient en fait la main dans la main avec les dirigeants sionistes pour voler la liberté de la nation palestinienne, jetant les meilleurs de leurs fils en prison, et déshéritant les ouvriers et les paysans [49] , une proposition absurde compte tenu de la haine brûlante de Hajj Amin pour les Juifs et le sionisme et sa lutte acharnée contre eux. Des évaluations similaires ont été exprimées par Tawfiq Toubi, Fouad Nassar, Suleiman Najab, et bien d'autres des partis communistes en Israël, en Jordanie et dans la bande de Gaza. [50]

Dans le même temps, l'Etat nouvellement créé d'Israël a été confronté juste après avoir absorbé des centaines de milliers de survivants de l'Holocauste, à la lourde tâche d'intégrer 550 000 réfugiés supplementaires en provenance des pays arabes. Les réfugiés juifs des Etats arabes en Israël ont été installés au cours des années 1950 dans les camps de transit de qualité similaire aux camps de réfugiés crées dans les pays arabes pour les Palestiniens. Au fil du temps, ces camps de transit ont été transformés en villes de développement ou en quartiers des grandes villes dont ils étaient adjacents. Le dernier de ces camps a été fermé vers 1963.

L'ONU n'a pas établi d'agence spéciale comme l'UNRWA, pour aider les réfugiés juifs (ni d'ailleurs pour toute autre communauté des réfugiés dans le monde). Lors de la conférence de Paris de 1951, la question des réfugiés juifs «arabes» a été soulevée, en particulier, la dépossession des juifs qui ont quitté l'Irak. Israël a exigé qu'un lien soit créé entre l'exode juif et les biens juifs laissés dans les pays arabes et celui des réfugiés palestiniens, mais rien n'est sorti de la discussion. [51]
En conséquence, l'Etat d'Israël ne voyait pas d'autre solution que de passer sa propre législation concernant l'utilisation des biens des absents. Cela a permis au gouvernement d'utiliser les avoirs des réfugiés palestiniens pour aider à réinstaller et à soutenir ses propres réfugiés juifs des pays arabes. Ces réfugiés en provenance des pays arabes n'ont pas eu le droit à des réparations de l'Allemagne ni aux pensions complémentaires, et la plupart n'avaient pas de membres de la famille qui auraient pu les aider dans leur assimilation en Israël.

La question des biens confisqués et réappropriés est habituellement mise en avant par les pro-palestiniens, quoique d'une manière unilatérale. Dans un rapport détaillé de 1957, les Etats arabes ont demandé au moins 3,5 milliards de dollars en compensation d'actifs palestiniens perdus, [52] un chiffre que même les fonctionnaires de l'ONU considéraient exagéré. Des sources arabes s'abstiennent généralement de se référer au problème des biens juifs. Par exemple, dans son article de 2009 «De pillage en pillage: Israël et les biens des réfugiés palestiniens», l'avocate palestinienne - et citoyenne israélienne - Suhad Bishara a exigé le remboursement intégral de tous les biens palestiniens à leurs propriétaires conformément à la valeur actuelle, mais a soigneusement évité ne serait ce d'esquisser le problème des propriétés juives expropriées, de valeur bien plus importante. [53] 
L'accord sur le  conflit israélo-palestinien négocié en privé  à  Genève a également abordé des réparations pour les réfugiés palestiniens et leurs  descendants (sans exiger de preuve de propriété) mais la propriété juive avait été totalement ignorée alors qu'elle avait été appropriée par les Etats arabes ostensiblement en faveur des réfugiés palestiniens. [54]

S'impose enfin la comparaison de la perte de biens palestiniens et ceux des Juifs. Selon les estimations de l'ONU de 1950, les actifs palestiniennes s'élèvent à environ 120 millions de livres, en termes d'aujourd'hui, l'équivalent de 3,4 milliards de dollars. Pendant ce temps, la valeur des biens que les juifs ont laissé derrière eux a été estimée en 2003 à plus de 100 milliards de dollars. [55] Autrement dit, selon les données des Nations Unies, la valeur totale des actifs palestiniens est plus faible que la simple estimation minimale des seuls biens confisqués des juifs d'Irak ( environ 156 millions de livres). En d'autres termes, toute demande palestinienne pour les réparations a été payée plusieurs fois, même si les fonds sont allés à leur pays d'accueil arabes.

Conclusions

Il y a eu un échange de population effective entre les Etats arabes et Israël, qui a été tacitement reconnue par les dirigeants des pays arabes à l'époque. Il y a aussi un lien manifeste et direct entre la réinstallation de facto des réfugiés palestiniens et la confiscation de leurs biens par Israël et l'expulsion des Juifs des Etats arabes et la confiscation de leurs biens par les différents gouvernements arabes.

Pourtant, alors que les Juifs déplacés ont été pleinement intégrés dans la société israélienne, les Arabes d'origine palestinienne, y compris les petits-enfants des réfugiés réels, vivant dans un confort relatif dans les pays d'accueil (par exemple, les 550 000 Palestiniens en Arabie saoudite et les Etats du Golfe), [56 ] continuent pour la plupart à figurer sur la liste des réfugiés et ils profitent des avantages monétaires et en nature qui leur sont accordées par l'UNRWA.

Shaul Bartal est chargé de cours au Département des études du Moyen-Orient à l'Université Bar Ilan. Son livre le plus récent est: The Fedayeen Emerge: The Palestine–Israel Conflict, 1949-1956 (Bloomington, 2011).


 [1] Efraim Karsh, "How Many Palestinian Arab Refugees Were There?" [Combien y a t-il eu de réfugiés palestiniens?Israel Affairs, Apr. 2011, pp. 224-46. Pour une estimation differente voir le rapport officiel de l'OLP rémis à l'ONU : Munazzamat at-Tahrir al-Filastiniya, Dawrat Shu'un al-Mufawadat, "Nazara ala al-Mufawadat," Ramallah, 2009, p. 17.
[2] Voyez par exemple le Ministre libanais au Ministre desaffaires étrangères des Etats Unis , premier Oct. 1949, Foreign Relations of the United States (FRUS), vol. VI; "Economic Development in the Middle East. British Plans for Social and Economic Development," British Foreign Office, FO 371/75092, FO Minutes, Events, Dec. 21, 1949, British National Archives (Kew), p. 1416.
[3] "Palestine—Progress Report of the United Nations Mediator," U.N. General Assembly (UNGA) res. 194 (III), New York, Dec. 11, 1948.
[4] Yafa Zilbershatz and Nimra Goren-Amitai, The Return of the Palestinian Refugees to the Territory of the State of Israel, Ruth Gavison, series ed. (Jerusalem: The Metzilah Center for Zionist, Jewish, Liberal and Humanist Thought, 2010), pp. 38-42.
[5] Efraim Karsh, "The Palestinians and the 'Right of Return,'" Commentary, May 2001, pp. 25-31.
[6] Report of the director, UNRWA, Sept. 28, 1951, UNGA A/1905, para. 79; Nitza Nachmias, "UNRWA Betrays Its Mission," Middle East Quarterly, Fall 2012, pp. 27-35.
[7] "Summary Record, a Meeting between the Conciliation Commission and the Relief and Works Agency," U.N. Conciliation Commission for Palestine, Feb. 6, 1951, A/AC.25/SR.204.
[8] Ibid.; Nachmias, "UNRWA Betrays Its Mission."
[9] Lex Takkenberg, "UNRWA and the Palestinian Refugees after Sixty Years: Some Reflections," Refugee Survey Quarterly, no. 2-3 (2009), pp. 254-5; Jacob Tovy, Al Miftan Beita, Hitgabshut Mediniyuta shel Israel Be-Sugiyat Ha-Plitim Ha-Palestinim1948-1956 (Jerusalem: Herzl Institute for the Study of Zionism and History and Ben Gurion Research Institute, 2008), pp. 90-4, 159-71.
[10] Nachmias, "UNRWA Betrays Its Mission."
[11] Walter Eitan, Bein Israel La-Amim (Tel-Aviv: Massada, 1958), pp. 50-1, 61; Mordechai Lahav, Hamishim Shnot Ha-Plitim Ha-Palestinim 1948-1999 (Tel Aviv: Rosh Tov, 2000), pp. 432-3; Benny Morris, Ledata shel Ba'ayyat Haplitim Haplestinim 1948-1949 (Tel Aviv: Am Oved, 1991), p. 352.
[12] Lahav, Hamishim Shnot, pp. 431-42.
[13] Yaakov Meron, "Why Jews Fled the Arab Countries," Middle East Quarterly, Sept. 1995, pp. 47-55.
[14] Moshe Shemesh, MehaNakba LaNaksa: Hasikhsukh Ha-Israeli-Arvi ve-Habeaya Ha-Le'umit Ha-Falestinit, Darko shel Nasser Le-Milhemet Sheshet Ha-Yamim,1957-1967 (Jerusalem: Ben Gurion Research Institute, 2004), pp. 329-67.
[15] Report of the director, UNRWA, July 1, 1956-June 30, 1957, UNGA A/3686, p. 12.
[16] "Where UNRWA Works: Jordan," U.N. Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East, New York, accessed Apr. 17, 2013.
[17] Mariam Itani and Mo'in Manna, The Suffering of the Palestinian Refugee (Beirut: Al-Zaytouna Centre, 2010), pp. 43-4, 52-3.
[18] Martin Gilbert, In Ishmael's House, A History of Jews in Muslim Lands (Cornwall: Yale University Press, 2010), pp. 150-4, 166-9; Dafna Zimhoni, "Memshelet Iraq ve-Haaliya Hagdola Shel Hayehudim Le-Israel," Pe'amim, 39 (1989), pp. 66-8.
[19] Gilbert, In Ishmael's House, pp. 190-3.
[20] Ibid., pp. 221-3.
[21] Zimhoni, "Memshelet Iraq," pp. 68-9, 70-3; Tovy, Al Miftan, pp. 207-11.
[22] From Jerusalem to Foreign Office, Feb. 14, 17, 18, 1949, British Foreign Office, PRO, FO 371/75182, E1571/93; Yaakov Meron, "The Expulsion of the Jews from the Arab States and the Palestinian Stand vis-à-vis the Jews," State Government and International Relations, Summer 1995, p. 32; Meron, "Why Jews Fled the Arab Countries"; Tovy, Al Miftan, pp. 208-10.
[23] Tovy, Al Miftan, pp. 210-2.
[24] Ibid.; Foreign Minister Moshe Sharett from the Knesset podium, sess. 239, Mar. 19, 1951, Knesset Minutes, vol. 8, p. 1539.
[25] Gilbert, In Ishmael's House, pp. 242-5.
[26] Tovy, Al Miftan, p. 210.
[27] S. Bendor: Report on the Visit of J. McCage to Israel, Apr. 1, 1951, Documents of Israeli Foreign Policy, Israel State Archive, Jerusalem, vol. vi (1951), doc. 99; Zimhoni, "Memshelet Iraq," pp. 97-8.
[28] British Embassy in Baghdad to Foreign Office, PRO, FO 371/82239, E1823/22, June 5, 1950.
[29] James H. Keeley, U.S. Ambassador to Syria, to the State Department, May 1, 1949, FRUS, vol. IV, pp. 965-6; Itamar Rabinovich, The Road Not Taken, Early Arab-Israel Negotiations (New York: Oxford University Press, 1991), pp. 62-3.
[30] Keeley to the State Department, May 1, 1949, pp. 965-6; Rabinovich, The Road Not Taken, pp. 62-72.
[31] "Annual Report of the Director," A/3686, UNRWA, New York, June 30, 1957, p. 12.
[32] Itani and Manna, The Suffering of the Palestinian Refugee, pp. 53-4.
[33] Lahav, Hamishim Shnot, p. 479.
[34] Mohsen Mohammad Saleh, History of Palestine: A Methodical Study of the Palestinian Struggle (Cairo: Al-Falah Foundation, 2003), p. 99; Itani and Manna, The Suffering of the Palestinian Refugee, pp. 44-5.
[35] Joan Peters, From Time Immemorial, The Origins of the Arab-Jewish Conflict over Palestine (Tel Aviv: Hakibutz Hamuahad, 2003), p. 75; Adi Schwartz, "Hurban Kehilot Artsot Arav: Hahazon Shenignaz," Tchelet, May 11, 2011, pp. 34-5.
[36] Gilbert, In Ishmael's House, pp. 265-6; Ada Aharoni, "Ha-Hagira Ha-Kfuya shel Ha-Yehudim ve-Hashalom," International Forum for the Literature and Culture of Peace, accessed Nov. 24, 2011.
[37] Gilbert, In Ishmael's House, pp. 303-9.
[38] Samih K. Farsoun with Christina E. Zacharia, Palestine and the Palestinians (Boulder: Westview Press, 1997), p. 137.
[39] Itani and Manna, The Suffering of the Palestinian Refugee, pp. 36, 47-8.
[40] Gilbert, In Ishmael's House, pp. 219-21; Schwartz, "Hurban," p. 29.
[41] Gilbert, In Ishmael's House, pp. 252-4; Schwartz, "Hurban," p. 36.
[42] Shaul Bartal, The Fedayeen Emerge: The Palestine–Israel Conflict, 1949-1956 (Bloomington: Author House, 2011) pp. 135-8; H. Byroade, the American Ambassador in Cairo to the State Department, Mar. 4, 1955. U.S. National Archive, RG 884.86/3-455.
[43] Gilbert, In Ishmael's House, pp. 251-64.
[44] Elihu Birnbaum, Yehudi Olami (Jerusalem: Makor Reshon, 2010), pp. 268-79.
[45] Alex Sholem, "Come Home: Gaddafi's Son Invites Libyan Jews to Return," The Jewish News, Apr. 16, 2004.
[46] Natan A. Shuraki, Korot Ha-Yehudim Betsfon Africa (Tel Aviv: Am Oved, 1975), pp. 246-7; Gilbert, In Ishmael's House, pp. 178-97, 271-4, 283-5.
[47] Aharoni, "Ha-Hagira Ha-Kfuya"; Gilbert, In Ishmael's House, pp. 278-80.
[48] Yocheved Weintraub, ed., Irgunei Ha-Mehablim (Tel Aviv: Ministry of Defense, Feb. 1974), pp. 58-9.
[49] Hans Lebrecht, Ha-Palestinaim - Avar Ve-Hoveh (Tel-Aviv: University Publishers, 1987), pp. 188-9.
[50] "The Unification Conference," The Active Committee of the Israeli Communist Party (MAK'I), Haifa, Oct. 22-23, 1948, pp. 24, 36-7; Lebrecht, Ha-Palestinim, p. 189.
[51] Tovy, Al Miftan, pp. 211-6; Lahav, Hamishim Shnot, pp. 441-2.
[52] Tovy, Al Miftan, p. 79; Don Peretz, Israel and the Palestine Arabs (Washington, D.C.: The Middle East Institute, 1958), p. 143.
[53] Suhad Bishara, "Mi-Biza Le-Biza: Israel ve-Rekush Ha-Plitim Ha-Palestinim," Adalah's Electronic Monthly, Sept. 2009.
[54] "Geneva Accord: A Model Israeli-Palestinian Peace Agreement," para. 73, accessed Apr. 19, 2013.
[55] Gilbert, In Ishmael's House, p. 329.
[56] Itani and Manna, The Suffering of the Palestinian Refugee, pp. 36-7.
[57] U.N. General Assembly (UNGA) res. 513, Jan. 26, 1952; UNGA res. 614, Nov. 6, 1952; report of the director, UNRWA, UNGA res. 720, Nov. 27, 1953; Lahav, Hamishim Shnot, pp. 464-9; Zilbershatz and Goren-Amitai, The Return of the Palestinian Refugees, pp. 27-31; Takkenberg, "UNRWA and the Palestinian Refugees," pp. 253-9.
[58] "Statistics," UNRWA, New York, accessed Apr. 19, 2013.
[59] See, for example, Yehuda Shinhav, "Was There a Transfer of Arabian Jews? The Iraqi Jew and National Accounting," Ha'aretz (Tel Aviv), Apr. 10, 1998.

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