Voici un énième exemple d'incitation au génocide des juifs prêché par des dévots musulmans.
Mais comme l'antisémitisme génocidaire musulman est tabou chez les journalistes occidentaux qui s'estiment en mission pour la bonne cause, c'est à dire contre le colonialisme, le militarisme et le racisme, personnifiés à leurs yeux par les juifs d'Israël, vous n'en entendrez jamais parler sur les mass médias classiques...
Un Prédicateur, Omar Abou Sara de la mosquée Al-Aqsa, au sujet des Juifs: "nous vous exterminerons sans merci"
Dans un sermon impromptu à la mosquée Al-Aqsa sur le Mont du Temple à Jérusalem, le cheikh Omar Abou Sara, a appelé à massacrer les Juifs, qu'il a qualifiés de «la pire des créations d'Allah." Le sermon a été publié sur Internet le 28 Novembre 2014.
Capté et sous titré parMEMRI Adaptation en français : Omar Abou Sara : Permettez-moi de commencer par vous expliquer que pour parler des caractéristiques des Juifs il faut être dans un état d'esprit particulier, parce que nous parlons des gens à qui ont été attribués, sans exception, tous les vils traits de caractères. Ils sont passés maîtres dans ces vices, et ils transmettaient leurs secrets aux autres. Ces traits ont été notés dans le Coran, qui a dépeint tous les aspects de la vie des Juifs dans es images les plus abominables. Ces traits sont les mêmes aujourd'hui qu'ils ne l'étaient autrefois; non, avec la sophistication de la criminalité et des moyens de corruption qui existent en notre temps et époque ils sont encore pires et vils. Par Allah, les Juifs sont la pire des créations d'Allah ! Ce sont les pires créatures qui aient parcouru la terre! [...] Ce sont des tueurs de prophètes. Ibn Al-Qayyim a dit qu'ils ont tué soixante-dix prophètes en un jour, et qu'ils ont tué au total, plus de 10 000 prophètes. A notre connaissance, ils ont essayé de tuer notre Prophète Muhammad par deux fois. [...] Ce sont les Juifs qu'Allah avait transformés en singes et en porcs, et affligé ainsi en les dégradant et en les humiliant. [...] Nous vivons à l'époque où la bataille contre les Juifs s'est rapprochée, comme l'a dit notre Prophète Muhammad: "Vous combattrez les Juifs jusqu'à ce que les arbres et les pierres disent: Oh serviteur d'Allah, ô musulman, un Juif se cache derrière moi. Viens le tuer ! ". [...] Je dis aux Juifs, haut et clair : le temps de votre extermination est venu ! Il est arrivé pour nous, le temps de vous combattre ! Le temps pour nous de vous tuer est arrivé ! Allah le veut et nous sommes prêts pour la tâche - nous et les musulmans loyaux et fidèles, avec les armées de l'Etat du Califat islamique, qui viendront pour libérer cette terre de votre crasse. [...] Nous attendons le jour - que dis-je, l'instant - de votre extermination ! Nous sommes prêts ! Par Allah, nous le sommes ! Faites de votre pire ! L'équilibre des forces est faussé en votre faveur. Allez-y et tuez! Allez-y et abattez ! Les pierres, les arbres, et les humains souffrent de votre main. S'il vous plaît, ne laissez dans nos cœurs pas un seul grain de miséricorde envers vous, ô Juifs, parce que lorsque viendra le jour de votre destruction, nous vous massacrerons sans pitié. Oh Allah, fais que ce jour vienne plus vite. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Oh Allah, hâte le jour de la [l'extermination ]des Juifs. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Oh Allah, hâte le jour de leur mise à mort. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Oh Allah, hâte le jour où nous les combattrons. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Oh Allah, hâte le jour de leur extermination. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Allah, hâte le jour où la mosquée Al-Aqsa sera purifiée de leur souillure. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Oh Allah, hâte la création du califat islamique. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Oh Allah, fais que soit un califat juste et dans la voie des prophètes. Foule : Amen. Omar Abou Sara : Oh Allah, hâte le serment d'allégeance au calife musulman. Foule : Amen.
[...] Extrait capté et sous titré par PMW(Palestinan Media Watch)
Cette notion, qu'à la fin des temps les musulmans devront exterminer les juifs est commune à tous les musulmans, qu'ils soient réputés modérés comme le Fatah, ou extrémistes, comme le Hamas:
FATAH
Voici l'extrait de la fête en l'honneur de la fondation du Fatah, le parti dominant l'OLP (l'organisation gouvernant et représentant le peuple palestinien) où le même passage est cité par le grand Mufti de la Palestine , le même qui a prié pour la paix au Vatican en 2014 ... PA Mufti calls for the killing of Jews quoting Islamic Hadith from Palestinian Media Watch
onVimeo.
[Diffusé sur la télévision officielle de l'Autorité Palestinienne (Fatah), le 9 janvier 2012]
Animateur de la cérémonie :
- Notre guerre contre les descendants des singes et des porcs est une guerre de religion et de foi.
VIVE LE FATAH !
[c'est à vous] Notre honorable Sheikh.
Muhammad Hussein, le Mufti de l'Autorité Palestiniennec'est-à-dire de l'état de la Palestine :
-....il y a 47 ans a commencé la révolution du Fatah. Quelle révolution ? La révolution moderne de l'histoire du peuple palestinien. En effet, la Palestine toute entière est une révolution, depuis que le Caliphe Omar est venu conquérir Jérusalem [en 637], elle se poursuit de nos jours et [elle durera] jusqu'à la fin des temps. La Hadith [Tradition] fiable [authentique] tirée des deux recueils fiables [intégralement authentiques] de Bukhari et de Muslim, est comme suit :
"L'Heure [de la résurrection] ne viendra pas tant que vous [les musulmans] n'ayez combattu les Juifs. Le Juif se cachera derrière des pierres ou des arbres. Alors les pierres et les arbres diront : 'Oh Musulman, serviteur de Dieu ! Un Juif se cache derrière moi, viens et tue-le. [tous le diront ] A part l'arbre gharqad [Sorte d'épineux qui gardera le silence] ." Ainsi, il n'est pas étonnant de voir des [arbres] Gharqad autour des maisons et des colonies des juifs." Fin de l'extrait.
{Les 4 références ~en anglais~ de cette Hadith sont : Bukhari Volume 4 Livre 56 hadith n°791 , Volume 4Livre 52 Hadith n°176 et 177 ainsi que Muslim Livre 41 Hadiths n° 6981 à 6985.}
Et pourquoi l'animateur de la fête en l'honneur du Fatah, traite les juifs de "descendants de singes et des porcs"? L'a-t-il inventé ? Hélas, non : c'est le Coran qui le lui enseigne et ce en 3 endroits :
Coran, Sourate n°1 versets 59 et 60 59. Dis : "Ô gens du Livre! Est-ce que vous nous reprochez autre chose que de croire en Allah, à ce qu'on a fait descendre vers nous et à ce qu'on a fait descendre auparavant ? Mais la plupart d'entre vous sont des pervers. ~~ ce qui suit concerne donc les juifs "gens du livre" qui l'ont reçu au mont Sinaï ~~ 60. Dis : "Puis-je vous informer de ce qu'il y a de pire en fait de rétribution auprès d'Allah ? Celui qu'Allah a maudit, celui qui a encouru Sa colère, et ceux dont Il a fait des singes, des porcs, et de même, celui qui a adoré le Tagut, ceux-là ont la pire des places et sont les plus égarés du chemin droit."
Coran Sourate 7 versets 159 à 166 159. Parmi le peuple de Moïse, il est une communauté qui guide (les autres) avec la vérité, et qui, par là, exerce la justice. 160. Nous les répartîmes en douze tribus, (en douze) communautés. Et Nous révélâmes à Moïse, lorsque son peuple lui demanda de l'eau : "Frappe le rocher avec ton bâton." ... 162. Puis, les injustes parmi eux changèrent en une autre, la parole qui leur était dite. Alors Nous envoyâmes du ciel un châtiment sur eux, pour le méfait qu'ils avaient commis. ... 166. Puis, lorsqu'ils refusèrent (par orgueil) d'abandonner ce qui leur avait été interdit, Nous leur dîmes : "Soyez des singes abjects". ~~des sourates précédentes nous comprenons qu'il s'agit des juifs~~.
Coran Sourate 2 versets 47 à 65 47. Ô enfants d'Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblés, (Rappelez-vous) que Je vous ai préférés à tous les peuples (de l'époque). ... 65. Vous avez certainement connu ceux des vôtres qui transgressèrent le Sabbat. Et bien Nous leur dîmes : "Soyez des singes abjects !"
Hamas
Voici l'extrait de la charte du HAMAS traduite par M. Jean François Legrain du Gremmo / CNRS : Article septième ... "L'Heure ne viendra pas avant que les musulmans n'aient combattu les Juifs (c'est à dire que les musulmans ne les aient tués), avant que les Juifs ne se fussent cachés derrière les pierres et les arbres et que les pierres et les arbres eussent dit : 'Musulman, serviteur de Dieu ! Un Juif se cache derrière moi, viens et tue-le. Un seul arbre aura fait exception, le gharqad [Sorte d'épineux] qui est un arbre des Juifs" (hadîth rapporté par al-Bukhârî et par Muslim).
La chute du prix du pétrole et les sanctions économiques ont entraîné des coupes budgétaires, mais les dépenses de la défense iranienne va augmenter de 33,5 %.
L'Iran affiche son arsenal. (photo: Jerusalem Post)
DUBAI - Le président iranien Hassan Rohani augmentera les dépenses militaires de plus d'un tiers dans le prochain exercice, malgré la présentation "d'un budget prudent et restreint" au Parlement ce dimanche en réponse à la chute des prix du pétrole et des sanctions contre le programme nucléaire controversé du pays.
Rouhani a proposé un budget général de 8400 milliards de rials soit 252 milliards d'euros au taux de change officiel, pour le budget iranien à partir du 20 Mars 2015. Cela inclut l'ensemble du tentaculaire secteur public.
Le budget du gouvernement, une partie du budget général, a été fixé à 2 200 milliards de rials.
Le budget est basé sur un prix du baril de pétrole de 70 $, contre 100 dollars cette année, a dit Rouhani. Le pétrole a chuté d'environ 40 pour cent depuis Juin à moins de $ 70 ce vendredi.
"Le budget est rédigé avec une prévision prudente quant au prix du pétrole", a déclaré Rouhani dans un discours au Parlement, diffusé en direct sur la télévision d'Etat. "La situation actuelle exige une approche plus subtile et réaliste (du) projet de budget."
Le budget général 2015 augmentera de six pour cent, a dit Rouhani, bien que l'inflation signifie que ce sera une réduction en termes réels et une diminution des dépenses dans certaines régions.
Pourtant, les dépenses de défense vont augmenter de 33,5% à environ 282 000 000 000 000 000 rials (+/- 84 492 000 000 euros), dont la plupart seront affectés aux Gardiens de la Révolution. Le budget de la Garde augmentera de moitié : 174 000 000 000 000 rials.
l'Iran fait des réserves de roquettes, missiles et autres armes classiques pour décourager ce qu'il considère comme des menaces en provenance d'Israël, des États-Unis et des militants musulmans sunnites au Moyen-Orient, en dépit de la poursuite de la recherche d'une solution diplomatique à son différend nucléaire avec l'Occident.
Les pourparlers nucléaires entre l'Iran et les six puissances ont été prolongés jusqu'en Juin. Dans le même temps, l'Iran a toujours accéder à 700 000 000$ par mois des revenus pétroliers gelés, détenus à l'étranger.
L'Iran espère combler le déficit lié à au cours du pétrole de cette année par l'augmentation des exportations non pétrolières. I
Il puisera également dans un fonds de réserve des revenus pétroliers. Fonds qu'aurait asséché le prédécesseur de Rouhani, Mahmoud Ahmadinejad, pour financer son programme populiste.
Élu par une écrasante majorité et en poste depuis Août 2013, Rouhani a revendiqué la victoire dans la lutte contre l'inflation, qui a chuté à environ 20% pour cent, alors qu'elle était à plus de 40% il y a 17 mois.
Rouhani a proposé une augmentation des salaires de 14% pour les employés du secteur public. L'économie iranienne s'est contractée de 8,6% lors des deux derniers exercices selon l'estimation du Institute of International Finance (IIF).
Le baril de brut Brent a fini vendredi à $ 69,07, en baisse de 40% par rapport au point haut de 115.06$ en juin 2014. Selon les chiffres officiels iraniens, le pays produit 2,7 millions de barils de pétrole par jour, dont 1,4 millions de barils sont exportés.
Les veuves des 4 rabbins du massacre de Har Nof ont demandé que le Shabbat 22 novembre 2014 soit consacré à "Ahavat hinam"- l'amour gratuit, universel sans aucune raison rationnelle. Traduction de la lettre de veuves (via EoZ) :
Supplication des épouses et des enfants des 4 victimes de HAR NOF
Les veuves et les orphelins des quatre hommes qui ont été tués dans la synagogue lors du massacre à Jérusalem ont publié cette semaine une lettre appelant à la solidarité nationale et à l'unité.
C'est les cœurs brisés, trempés par les larmes versées sur le sang versé de saints hommes - les têtes de nos familles que nous appelons nos frères où qu'ils se trouvent :
- Unissons-nous afin que nous puissions mériter la miséricorde du ciel, et prenons sur nous-mêmes pour augmenter l'amour et la camaraderie entre chaque individu et chaque communauté.
Nous demandons que chaque personne accepte en cette veille du sabbat (Parachat Toldot, 20-21 Novembre 2014), le de mettre de côté le jour de Shabbat comme un jour d'amour inconditionnel, une journée au cours de laquelle nous nous abstiendrons de mots de désaccord et de division, des ragots et des calomnies.
Il y aura ainsi de quoi à élever les âmes de nos maris et des pères qui ont été abattus alors qu'ils sanctifiaient le nom de Dieu.
Dieu se penchera du ciel, verra notre souffrance, essuiera nos larmes et mettra un terme à nos tribulations.
Puissions-nous mériter de voir la venue de notre Machia'h (Messie) rapidement et de nos jours. Amen et Amen !
Signé avec un cœur déchiré :
Mme Chaya Levin et sa famille
Mme Bryna Goldberg et sa famille
Mme Yaacova Kupensky et sa famille
Mme Bashy Twersky et sa famille
Voyez le contraste avec l'attitude des palestiniens :
Vous qui avez effectué l'opération (ce est à dire, l'assassinat de 5 personnes),
bénies soient vos mains et le bout de vos doigts.
Bénies soient les entrailles qui vous ont portés ...
Hier [j'ai offert ] le plus beau des cadeaux.
Le sang des martyrs n'a pas été versé en vain. Je suis une Palestinienne. "
[Al-Hayat.com, le 19 novembre 2014]
Itamar Marcus et Nan Jacques Zilberdik
Deux jours après que deux terroristes armés de fusils, de couteaux et de haches sont entrés dans une synagogue à Jérusalem et assassiné quatre fidèles et un policier, un site d'informations arabe-israélien a posté une vidéo de la mère de l'un des terroristes vantant les meurtriers.
Les deux terroristes ont été tués par la police israélienne arrivée sur les lieux de l'attaque. Le lendemain des meurtres, la mère du terroriste Uday Abu Jamal a récité un poème en l'honneur des tueurs tout en recevant des hôtes dans sa tente de deuil:
" Je porte la robe brodée [festive].
Comme est beau votre martyre.
Vous avez placé une couronne [sur ma tête] et une étoile sur mes épaules.
O Ghassan et Uday, vous qui avez effectué l'opération (ce est à dire, l'assassinat de 5 personnes),
bénies soient vos mains et l’extrémité de vos doigts [qui ont appuyé sur la gâchette].
Bénies soient les entrailles qui vous ont portés,
bénis soient les seins qui vous ont nourri.
La fille de la bande de Gaza a déclaré:
Les habitants de Jérusalem ont sacrifié leur sang,
leurs enfants et leurs épouses pour la cause.
Moi, fille de Jérusalem, je donne à Gaza le plus beau des cadeaux.
La mère de Ghassan et la mère de Uday déclarent:
-J'ai élevé mes enfants dans la religion de l'Islam.
L'Autorité palestinienne et le Fatah ont glorifié la "Shahada"- le Martyre pour Allah - un objectif louable à atteindre, et le Palestinian Media Watch a documenté que certains palestiniens, ici les parents, célèbrent le Martyre-la mort de leurs enfants qui ont enlevé et assassiné trois jeunes israéliens en juin 2014, avant la guerre de Gaza.
La mère de l'un des terroristes qui ont enlevé et tué les trois jeunes hommes israéliens cet été a célébré la mort de son fils qui a été abattu par les forces de police israéliennes après avoir résisté à son arrestation:
»[Mon fils] Marwan est un ange Il était aimé toute sa vie Tout le monde l'aimait, il était noble, pur et modeste - un ange;... Un héros parmi les héros et un chef de file. Si Allah ne l'avait pas aimé, il ne l'aurait pas honoré par le martyre ".
[Télévision officielle de l'Autorité Palestinienne le 23 septembre 2014]
Un camion Reuters conduit à travers un camp de réfugiés à Gaza bombardée. (Yannis Behrakis / Reuters)
Cet été, pendant la guerre de Gaza, il est devenu clair que l'un des aspects les plus importants du conflit entre Juifs et Arabes, pourtant sursaturé par les médias est aussi le moins couvert: la presse elle-même.La presse occidentale est devenue moins un observateur de ce conflit qu'un acteur actif, un rôle avec des conséquences pour les millions de gens qui essaient de comprendre les événements actuels, y compris les responsables politiques qui dépendent des récits journalistiques pour comprendre une région où ils essayent constamment d'intervenir de façon productive sans jamais y parvenir.
Dans l'article, basé sur mon expérience en tant que journaliste et rédacteur en chef entre 2006 et 2011, dans le bureau de Jérusalem de l'Associated Press , l'une des plus grandes organisations de presse mondiales, j'ai souligné l'existence du problème et j'en ai discuté en termes généraux. En citant et comparant le nombre des journalistes par pays, j'ai illustré l'attention disproportionnée des médias consacrée à ce conflit par rapport à d'autres événements. Puis j'ai donné des exemples de décisions éditoriales qui semblaient être motivées par des considérations idéologiques plutôt que journalistiques.J'ai suggéré que l'effet cumulatif avait été de créer une histoire manifestement trop simpliste, une sorte de théâtre de Guignol dans lequel les Juifs d'Israël représentent la faillite morale.C'est un mode de pensée qui a des racines profondes dans la civilisation occidentale.
Mais comment, précisément, ce modèle de pensée se manifeste-t'il dans le fonctionnement au jour le jour, ou du mauvais fonctionnement, de l'industrie de la presse?
Pour répondre à cette question, je veux explorer comment la couverture par la presse occidentale est façonnée par des circonstances uniques, ici en Israël, et aussi par des défauts affectant les médias au-delà des frontières de ce conflit. Ce faisant, je m'appuierai sur mes propres expériences et celles de mes collègues. Elles sont évidemment limitées et pourtant, je crois, représentatives
Je vais commencer par une simple illustration. La photo ci-dessus provient d'un rassemblement d'étudiants qui a eu lieu Novembre dernier à l'Université Al-Quds, une institution palestinienne ordinaire de Jérusalem-Est.
Le rassemblement pour le groupe armé fondamentaliste, le Jihad islamique, mettait en scène des acteurs interprétant des soldats israéliens morts et une rangée d'hommes masqués dont le salut bras tendu, a été imité par quelques-uns des centaines de spectateurs étudiants. Des rassemblements similaires ont eu lieu régulièrement à l'université.
Je n'utilise pas cette photo pour prouver que les Palestiniens sont des nazis. Les Palestiniens ne sont pas des nazis. Ils sont, comme les Israéliens, les êtres humains qui réagissent de façon parfois laide à un présent et un passé difficile. Je le rapporte pour une raison différente.
Un tel événement dans une institution comme l'Université Al-Quds, dirigée à l'époque par un professeur bien connu, un modéré, et ayant des liens avec les institutions sœurs en Amérique, indique quelque chose sur les vents qui soufflent désormais dans la société palestinienne et dans le monde arabe. Le rassemblement est intéressant pour le lien visuel qu'il fait entre l'Islam radical ici et ailleurs dans la région; une image de ce genre pourrait aider à expliquer pourquoi de nombreux Israéliens craignent de manière parfaitement rationnelle de retirer leur armée de Jérusalem-Est ou de Cisjordanie [Judée et Samarie], même s'ils détestent l'occupation et souhaitent vivre en paix avec leurs voisins palestiniens. Les images de la manifestation ont été, comme les éditeurs photo aiment à le dire, «fortes». Le rassemblement avait, en d'autres termes, tous les éléments nécessaires à un article percutant et instructif.
L'événement a eu lieu à quelques minutes en voiture des maisons et des bureaux des centaines de journalistes internationaux qui sont basés à Jérusalem. Les journalistes étaient au courant de celui-ci: par exemple, dés le lendemain, le bureau de Jérusalem de l'importante agence de l'Associated Press (qui peut publier plusieurs articles en une journée lambda), était en possession des photos de l'événement, y compris celle ci-dessus. (Les photographies ont été prises par quelqu'un que je connais qui était sur le campus ce jour-là, et je les ai envoyés au bureau moi-même.)
Les Éditeurs de Jérusalem ont décidé que les images et le rallye n'étaient pas dignes d'intérêt. La manifestation n'a été mentionné par l'AP que quelques semaines plus tard, lorsque le bureau de Boston de l'agence a indiqué que l'Université Brandeis avait coupé les liens avec Al-Qods à cause de l'incident.
Le 6 Novembre 2013, le même jour où l'AP a décidé d'ignorer la manifestation, ce même bureau a publié un rapport au sujet de l'engagement du Département d'État des États-Unis d'augmenter un peu le financement de l'Autorité Palestinienne; cette info là avait été jugée digne d'intérêt. Voilà la norme.
Pour donner une autre illustration, la construction de 100 appartements dans une colonie juive est toujours aux nouvelles; la contrebande de 100 roquettes vers Gaza par le Hamas n'est, à de rares exceptions prés, pas mentionnée du tout.
Je mentionne ces exemples des décisions prises régulièrement dans les bureaux de la presse étrangère couvrant Israël et les territoires palestiniens, pour montrer que le pipeline de l'information de ce lieu n'est pas seulement rouillé et qu'il fuit, ce qui est l'état habituel des affaires dans les médias, mais qu'il est de plus intentionnellement bouché.
Il ya des explications banales pour des problèmes avec les médias: les reporters travaillent à hâte, les éditeurs sont surchargés et distraits. Ce sont des réalités, elle peuvent expliquer des petites erreurs et des accidents comme ces manchettes mal conçues, c'est pourquoi ces détails ne me frappent généralement pas comme justifiant beaucoup d'analyses ni de valeur.
Certains disent que les exagérations et omissions sont les résultats inévitables d'une tentative honnête de couvrir des événements dans un environnement journalistique difficile et parfois dangereux et initialement, c'est ce que j'avais cru moi même. Quelques années de travail ont changé mon analyse. Ces excuses ne peuvent pas expliquer pourquoi les mêmes exagérations et omissions se répètent encore et encore, pourquoi elles sont communs à tant d'organes de presse, et pourquoi cette simple «couverture d'Israël" par la presse internationale est si différente de ce que savent les gens au courant du contexte historique et régionale des événements dans ce lieu. L'explication est ailleurs.
* * *
Pour mieux cerner le journalisme international d'Israël, il est d'abord important de comprendre que ces articles et reportages nous informent plus sur les gens qui les ces articles qu'ils ne décrivent Israël. Les décisions journalistiques sont faites par des gens qui évoluent dans un milieu social particulier, un milieu qui, comme dans la plupart des groupes sociaux, implique une certaine uniformité d'attitude, de comportement, et même d'habillement (la mode ces jours-ci, pour les personnes intéressées, est moins aux gilets aux poches inutiles qu'aux chemises aux boutons inutiles). Ces gens se connaissent, se réunissent régulièrement, s'échangent des informations, et surveillent de près les articles des uns et des autres. Cela contribue à expliquer pourquoi un lecteur examinant des articles écrits le même jour par la demi-douzaine de grands fournisseurs d'information de la région, sera forcé de constater que si les articles sont écrits et édités par des personnes et des organisations complètement différentes, ils ont tendance à raconter la même histoire.
Le meilleur aperçu de l'un des principaux phénomènes en jeu nous arrive non pas d'un journaliste local, mais du journaliste et écrivain Philip Gourevitch.
Il a écrit en 2010 qu'il a été frappé par la zone éthique grise des liens entre les journalistes et les ONG au Rwanda et ailleurs en Afrique.
«Trop souvent, la presse représente les humanitaires avec une admiration inconditionnelle," at-il observé dans The New Yorker . -"Pourquoi ne pas chercher à les décrire honnêtement? -Pourquoi notre description devrait ressemblent tellement à leur propre auto-représentation dans les appels de collecte de fonds? -Pourquoi devrions-nous travailler (comme de nombreux photojournalistes et photo-reporters) pour des agences humanitaires entre deux emplois de journalisme, en les aidant dans leurs rapports officiels et leurs appels de fonds et à l'aide institutionnels, d'une manière que nous n'aurions jamais envisagés de faire pour des entreprises, des partis politiques ou des agences gouvernementales? "
Cette confusion des genres est très présente en Israël et dans les territoires palestiniens, où des activistes étrangers font partie du paysage, et où les ONG internationales et de nombreuses agences des Nations Unies sont parmi les acteurs les plus puissants, forts de milliards de dollars, employant des milliers d'employés étrangers et locaux. Leurs SUV dominent les quartiers de Jérusalem-Est et leurs dépenses maintiennent Ramallah à flot. Par les cercles sociaux ils fournissent aux journalistes des partenaires romantiques et des opportunités d'un autre emploi-un fait qui est d'autant plus important pour les journalistes aujourd'hui qu'il ne l'a jamais été, compte tenu de la désintégration de nombreux journaux et de la nature restreinte de leurs successeurs sur Internet.
Pendant mon travail dans l'industrie de la presse, j'ai compris que notre relation avec ces groupes n'était pas journalistique. Mes collègues et moi n'avons cherché ni à les analyser ni à les critiquer. Pour beaucoup de journalistes étrangers, ceux-ci ne étaient pas des sujets potentiels d'articles mais des sources et amis-dans un sens, des collègues d'une alliance informelle.
Cette alliance se compose des militants et de membres du personnel international de l'ONU et des ONG; le corps diplomatique occidental, en particulier à Jérusalem-Est; et les journalistes étrangers.
Il ya aussi une composante locale, composée d'un petit nombre de militants israéliens des droits de l'homme qui sont eux-mêmes en grande partie financés par les gouvernements européens et des palestiniens qui travaillent pour l'Autorité palestinienne, les ONG ou l'ONU.
Les rencontres se font dans des endroits comme la jolie cour orientale de l'hôtel American Colony à Jérusalem-Est, ou lors de soirées organisées à la piscine sur le toit du consulat britannique. La caractéristique dominante de la quasi-totalité de ces personnes est leur présence éphémère. Ils arrivent de quelque part et ne font que passer tout en vivant dans une sous-culture particulière des expatriés avant de repartir ailleurs.
Un dégoût pour Israël est devenu quelque chose entre un préjugé acceptable et une condition préalable pour accéder dans ces cercles. Je ne décris pas une approche critique de la politique israélienne ou envers le gouvernement maladroit qui est actuellement aux affaires dans ce pays, mais la conviction que, dans une certaine mesure, les Juifs d'Israël symbolisent les tares du monde, en particulier le nationalisme, le militarisme, le colonialisme et le racisme. Une idée qui est rapidement en train de devenir l'un des éléments centraux de l'esprit du temps «progressiste» de l'Ouest. Esprit qui s'étend de la gauche européenne des campus, des intellectuels universitaires américains, jusqu'aux journalistes. Dans ce groupe social, cette attitude se traduit dans les décisions éditoriales des journalistes et des éditeurs couvrant Israël, ce qui, à son tour, donne les moyens massifs d'auto-réplication à cette vision.
* * *
Quiconque a voyagé à l'étranger comprend que d'arriver dans un nouveau pays est un défi, et c'est d'autant plus vrai lorsque vous êtes censé montrer une expertise immédiate. Je l'ai vécu moi-même en 2008, lorsque l'Associated Press m'a envoyé pour couvrir l'invasion russe de la Géorgie. Je me suis retrouvé 24 heures plus tard dans un convoi de véhicules militaires russes. J'ai dû admettre que non seulement je ne connaissais l'Histoire de la Géorgie, de la Russie, ou tout autre histoire connexe, mais de plus que je ne savais pas de quel côté était le nord, et que plus généralement je n'avais rien a faire là. Pour un journaliste dans une situation comme celle que je viens de décrire, la solution est de rester proche de collègues plus compétents et d'adhérer à la "sagesse commune".
Beaucoup de journalistes fraîchement arrivés en Israël, vivent une dérive similaire et se socialisent rapidement dans les cercles que j'ai décrit. Cela leur fournit non seulement des sources d'information et des amitiés mais aussi une perspective toute prête pour leurs articles-les outils pour réduire la chaîne complexedes événements en un récit simpliste, dans lequel il y a un méchant qui ne veut pas la paix et un gentil qui la veut. C'est «le reportage d'Israël," et il a l'avantage d'être une histoire facile à raconter. Tout le monde ici répond au téléphone cellulaire, et tout le monde sait quoi dire. Vous pouvez mettre vos enfants dans de bonnes écoles et dîner dans de bons restaurants. C'est bien si vous êtes gay. Vos chances d'être décapité sur YouTube sont minces. Presque toutes les informations dont vous avez besoin, c'est à dire, dans la plupart des cas, l'information critique d'Israël, est non seulement facilement accessible mais elle vous a déjà été rapportée par des journalistes israéliens ou transmise par les ONG.
Sans aucun risque, vous pouvez vous enorgueillir de dire ses quatre vérités au pouvoir, en choisissant comme cible, l'unique «pouvoir» dans la région qui ne menace pas votre sécurité.
Beaucoup de journalistes étrangers en sont venus à se considérer comme faisant partie de cet univers des organisations internationales, en particulier, être sa branche médiatique. Ils ont décidé de ne pas "juste" décrire et expliquer, ce qui est déjà suffisamment difficile et important, mais «d'aider». Et c'est là que les journalistes ont des ennuis, parce que "aider" est toujours une entreprise trouble, subjective et politique, d'autant plus difficile si vous n'êtes pas familier avec les langues et l'histoire du lieu.
Cette confusion sur le rôle de la presse, explique t-il l'un des aspects les plus étranges de la couverture médiatique d'Israël, à savoir que tandis que les organisations internationales sont parmi les acteurs les plus puissants des événements dans la région, ils ne sont presque jamais mentionnés.
-Sont-elles pléthoriques, inefficaces ou corrompues?
-Est ce qu'elles améliorent la situation ou au contraire l'aggravent elles?
Nous ne le savons pas, parce que ces organisation qui sont souvent citées, ne sont ni scrutées ni décrites par les médias.
Les journalistes travaillent alternativement pour des médias comme la BBC et pour des ONG, comme Oxfam. L'actuel porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens à Gaza, par exemple, est un ancien journaliste de la BBC. Une femme palestinienne qui a participé à des manifestations contre Israël et qui a tweeté sa rage au sujet d'Israël, il y a quelques années était en même temps porte-parole pour une agence de l'ONU-et amie intime de quelques journalistes que je connais. Et ainsi de suite.
Les organisations internationales dans les territoires palestiniens ont largement assumé un rôle d'avocats des Palestiniens et de procureurs d'Israël, et une grande partie de la presse a permis à ce rôle politique de supplanter leur fonction de journalistes. Cette situation explique le pourquoi des choix éditoriaux qui seraient autrement difficiles à comprendre, comme dans l'exemple que j'ai donné dans mon premier article sur la suppression par le bureau de l'AP de Jérusalem, d'un reportage au sujet d'une offre de paix israélienne faite aux Palestiniens en 2008, ou de la décision d'ignorer la manifestation à l'Université Al-Quds, ou l'opinion que le développement de vastes travaux d'armement du Hamas à Gaza au cours des dernières années ne méritait pas une couverture sérieuse alors que c'est objectivement l'une des informations des plus importants qui nécessite l'attention des journalistes.
Comme d'habitude, c'est Orwell qui l'avait décrit le premier. Voici sa description du journalisme des écrivains, communistes et "les compagnons de route" en 1946:
"L'argument selon lequel, dire la vérité serait, 'inopportun', ou que ce serait, 'faire le jeu de quelqu'un', reste chez eux sans réplique, peu de gens sont gênés par la perspective que les mensonges qu'ils tolèrent irons des journaux dans les livres d'histoire."
Les informations que j'ai mentionnées seraient« inopportunes »pour les Palestiniens, et « joueraient dans les mains » des Israéliens . Et donc, selon cette perspective de l'industrie de la presse, ils ne sont généralement pas publiés.
Dans la foulée des trois semaines de la guerre de Gaza (de 2008-2009) , ne comprenant pas encore tout à fait la façon dont les choses fonctionnent, j'ai passé une semaine sur un article sur les ONG comme Human Rights Watch, dont les rapports sur Israël venait d'être l'objet d'une critique publique et inhabituelle par son propre fondateur, Robert Bernstein:
-"Le Moyen-Orient", a t-il écrit , "est peuplé par des régimes autoritaires avec d'effroyables bilans des droits de l'homme. Pourtant, au cours des dernières années Human Rights Watch a beaucoup plus condamné Israël pour les violations du droit international que tout autre pays de la région."
Mon article était somme toute modéré, commençant comme ceci:
JERUSALEM (AP) _ La relation épineuse entre Israël et ses critiques des organisations des droits de l'homme, a dégénéré en une guerre de mots sans précédent alors que continuent les retombées de l'offensive d'Israël à Gaza, dix mois après la fin des combats.
Les Rédacteurs ont tué l'article...
A la même époque, une ONG basée à Jérusalem, NGO Monitor , était aux prises avec les organisations internationales condamnant Israël après le conflit de Gaza. Bien que cette ONG était très pro-Israélienne et en aucun cas un observateur objectif, elle aurait pu offrir un certain contrepoint partisan dans nos articles aux accusations des ONG qu'Israël avait commis des «crimes de guerre». Mais les ordres explicites du Bureau des Reporters étaient de ne jamais citer cette ONG ni son directeur, un professeur né en Grande Bretagne qui a grandi aux USA, Gerald Steinberg. De toute ma période de travail pour l'Associated Press, couvrant de nombreux conflits, avec leurs innombrables fous, bigots, et tueurs, la seule personne interdite d'interview était ce professeur.
Quand l'ONU a publié son rapport controversé sur le conflit à Gaza, dit "le rapport Goldstone" notre bureau (de l'Associated Press) a claironné ses conclusions dans des dizaines d'articles, alors même qu'il y avait débat, à cause de l'échec du rapport pour prouver sa charge centrale: qu'Israël avait intentionnellement tué des civils. Le directeur de la plus grande ONG des droits de l'homme Israélienne, B'Tselem, qui était critique de l'opération israélienne, m'a dit à l'époque que cette allégation était «douteuse compte tenu des faits," une évaluation qui a finalement été confirmée par Goldstone lui même , l'auteur du rapport: "Si je avais su alors ce que je sais maintenant, le rapport Goldstone aurait été un document différent," a écritRichard Goldstone en Avril 2011 dans le Washington Post. Nous avons compris que notre travail ne consistait pas dans un regard critique sur un rapport de l'ONU ni sur aucun document similaire, mais de les faire connaître au maximum.
Les décisions de ce genre sont difficiles à comprendre si vous croyez que le rôle des corps de la presse étrangère est d'expliquer une histoire compliquée aux gens qui en sont éloignés. Mais elles ont un sens si vous comprenez que les journalistes couvrant Israël et les territoires palestiniens ne voient souvent pas leur rôle de cette façon.
Le journaliste de radio et presse, Mark Lavie, qui a couvert la région depuis 1972 et qui était un de mes collègues à l'AP, où il était éditeur dans le bureau de Jérusalem, puis au Caire jusqu'à sa retraite l'an dernier. (C'était Lavie qui a eu connaissance de l'offre de paix israélienne fin 2008, et qui a reçu l'ordre de ses supérieurs d'ignorer l'information.)
Israélien moderé né dans l'état de l'Indiana, il avait une longue carrière dans le journalisme qui comprenait plusieurs guerres et la première Intifada palestinienne, et qui trouvait peu de raisons de se plaindre du fonctionnement des médias.
Mais les choses ont changé pour de bon en 2000, avec l'effondrement des efforts de paix et le déclenchement de la deuxième Intifada. Israël a accepté le cadre de la paix du président Bill Clinton et les Palestiniens les ont rejeté, comme l'a dit clairement Clinton. Néanmoins, Lavie me l'a récemment dit, la ligne éditoriale du bureau était encore que le conflit était la faute d'Israël, et les Palestiniens et le monde arabe étaient irréprochables. À la fin de sa carrière, il était chargé d’éditer les dépêches sur Israël au bureau régional du Moyen-Orient de l'AP au Caire. Il essayait de rétablir l'équilibre et replacer dans le contexte des dépêches qu'il trouvait insuffisamment réalistes. Selon ses propres mots, initialement il était fier d'être un membre de la presse internationale.
A la fin il avait honte d'être le "juif bouche trou".Il a écrit un livre, Broken Spring (Printemps brisé ), une vision de première de la descente du Moyen-Orient dans le chaos, et se retira désabusé et en colère.
J'avais tendance à ne voir dans les défauts spécifiques que nous avons rencontrés à l'AP que les symptômes d'un schéma de pensée général dans la presse, mais Lavie a une position plus tranchée, il pense que l'influente organisation d'informations américaine est l'un des principaux auteurs de ce schéma de pensée . (Dans une déclaration , le porte-parole AP Paul Colford a rejeté ma critique comme des «distorsions, des demi-vérités et des inexactitudes," et a nié que l'AP a un parti pris contre Israël.) Ce n'est pas juste parce que des milliers de médias utilisent les dépêches de d'AP directement, mais aussi parce que quand les journalistes arrivent dans leurs bureaux le matin, la première chose que font beaucoup d'entre eux, est de vérifier le fil des depeches de l'AP (ou, de nos jours, dans leur flux Twitter). L'AP est comme Ringo Starr, battant loin à l'arrière de la scène: il pourrait y avoir des artistes flashy à l'avant, et vous ne le remarquerez pas toujours, mais quand Ringo s'arrête , tout le monde s'arrête.
Lavie croit que dans les dernières années de sa carrière, le fonctionnement de l'AP sur Israël a dérivé de son rôle traditionnel d'explications vers une sorte d'activisme politique qui a contribué à la fois et qui se nourrit de l'hostilité croissante à Israël dans le monde entier. "L'AP est extrêmement important, et quand l'AP changea de cap, il s'est avéré que beaucoup de monde l'a changé avec lui", a déclaré Lavie. "C'est quand c'est devenu plus difficile pour tout journaliste professionnel de travailler ici, juif ou pas. Je rejette l'idée que mon mécontentement avait à voir avec le fait d'être juif ou israélien. Ça avait à voir avec le fait d'être un journaliste ".
* * *
En décrivant les réalités des combats de la Seconde Guerre mondiale, le critique américain Paul Fussell a écrit que la presse a été censurée et qu'elle s'est censurée à un point tel que «pendant près de six ans, une grande partie de la réalité, peut-être un quart à un demi- avait été déclarée hors-limites, et le reste aseptisé et euphémisé a été présenté comme la totalité. "Au cours de la même guerre, les journalistes américains (principalement des magazines d'Henry Luce) ont été engagés dans ce que Fussell a appelé le Big China Hoax- le Grand Mensonge sur la Chine. C'est à dire que pendant des années l'information avait été biaisée pour dépeindre le régime vénal de Chiang Kai-shek comme un admirable allié de l'Occident contre le Japon. Chiang a été présenté six fois sur la couverture du Times , et la corruption et le dysfonctionnement de son gouvernement ont été soigneusement ignorées. Un Marine stationné en Chine a été tellement déçu par le fossé entre ce qu'il a vu et ce qu'il a lu que lors de sa libération, il a dit , "je suis passé à Newsweek . "
En d'autres termes, les hallucinations journalistiques, ont un précédent. Ils ont tendance à se produire, comme dans le cas du Big China Hoax, lorsque les journalistes n'ont pas la liberté d'écrire ce qu'ils voient, mais sont plutôt tenus de maintenir une «histoire» qui suit des lignes prévisibles. Pour la presse internationale, les caractéristiques plus laids de la politique et de la société palestiniennes sont pour la plupart tabous parce qu'ils perturberaient " l'info sur Israël", qui est une histoire de l'échec moral juif.
La plupart des consommateurs de cette "info" ne comprennent pas comment elle est fabriquée. Mais le Hamas si. Depuis qu'il a pris le pouvoir à Gaza en 2007, le Mouvement de résistance islamique a fini par comprendre que de nombreux journalistes ne livrent q'un récit dans lequel les Israélienssont les oppresseurs et les Palestiniens des victimes passives dont les objectifs sont raisonnables. Les informations contradictoires ne les intéressent pas. Sachant cela, certains porte-paroles du Hamas ont confié à des journalistes occidentaux, dont certains que je connais personnellement, que le groupe est en fait une secrètement pragmatique avec une rhétorique belliqueuse, et les journalistes-avides de le croire, et parfois réticents à créditer les habitants avec l'intelligence nécessaires pour les tromper-l'ont pris comme un scoop au lieu d'une manipulation.
Pendant mon temps à l'AP, nous avons aidé le Hamas a médiatiser ce point de vue avec un courant journalistique qui pourrait être classé comme "des signes étonnants de modération» (un précurseur direct du "les Frères musulmans sont en fait des démocrates" qui a connu une brève vogue en Egypte). Dans un de mes reportages favoris, "le Hamas s'adoucit" (11 Décembre 2011), le journaliste a cité un porte-parole du Hamas pour informer les lecteurs que la politique du mouvement, est que "nous n'allons dicter quoi que ce soit à quiconque," et un autre dirigeant du Hamas, affirmant que le mouvement avait "appris qu'il doit être plus tolérant envers les autres." Vers la même époque, j'ai été informé par les rédacteurs en chef du Bureau que notre journaliste palestinien à Gaza ne pouvait pas écrire un article critique sur le Hamas parce que cela le mettrait en danger .
Le Hamas est aidé dans sa manipulation des médias par une sorte de réflexe, selon lequel les journalistes ne devraient pas mentionner l'existence de journalistes. Dans un conflit comme le nôtre, cela finit par exiger des efforts considérables: il y a tant de photographes aux manifs en Israël et dans les territoires palestiniens, que l'un des défis pour eux est de garder ses collègues hors du cadre. Que les autres photographes soient aussi importants pour l'information que les manifestants palestiniens ou que les soldats israéliens-cela ne semble pas être pris en considération.
Dans la bande de Gaza, cela va d'un détail curieux de la psychologie de la presse à une carence majeure. La stratégie du Hamas est de provoquer une réponse d'Israël en attaquant derrière le bouclier de civils palestiniens, attirant ainsi une riposte israélienne qui tue des civils, puis d'avoir les victimes filmées par un des plus grands contingents de presse au monde, avec la certitude que l'indignation résultante à l'étranger émoussera la réponse d'Israël. C'est une stratégie impitoyable, et efficace. Elle repose sur la coopération des journalistes. Une des raisons est parce que ça marche du réflexe je l'ai mentionné. Si vous signalez que le Hamas a une stratégie basée sur la cooptation des médias, ça soulève plusieurs questions difficiles, comme, quelles sont exactement les relation entre les médias et le Hamas? Cette relation a-t-elle corrompu les médias? Il est plus facile de laisser les autres photographes hors du cadre et laisser l'image raconter l'histoire: Voici des personnes décédées, et c'est Israël qui les a tuées.
Lors des précédents rounds des combats à Gaza, le Hamas a appris que la couverture internationale du territoire pourrait être façonnée conformément à ses besoins, une leçon qu'il mettrait en oeuvre dans la guerre de cet été. La plupart des reportages à Gaza est faite par intermédiaires locaux, traducteurs et journalistes, des gens qui n'osent naturellement pas froisser le Hamas, ce qui rend encore plus rarement nécessaire pour le groupe de menacer un Occidental. Les Forces Armées de l'organisation pourraient disparaître des écrans. Le Hamas a confiance, la presse jouera son rôle dans le script du Hamas, au lieu de signaler qu'il y avait un tel script. Il n'y avait pas de stratégie du Hamas ou, comme diraient les journalistes, ce n'était pas de l'info. Il n'y avait aucune charte du Hamas accusant les Juifs de perfidie depuis des siècles, ou appelant à les assassiner; ce n'était pas l'info. Les roquettes tombent sur les villes israéliennes sont tout à fait inoffensives; ils ne faisaient pas partie de l'info non plus.
Il est plus facile de laisser les autres photographes hors du cadre et laisser l'image raconter l'histoire: Voici des personnes décédées, c'est Israël les a tuées.
Le Hamas a compris que les journalistes allaient non seulement accepter comme un fait les rapports du Hamas sur le nombre de morts civils-chiffres relayés par l'ONU, ou par ce qu'on appelle le «ministère de la Santé de Gaza," un bureau contrôlé par le Hamas-mais qu'ils mettraient ces chiffres au centre de la couverture médiatique. Le Hamas a compris que les journalistes pourraient être intimidés lorsque cela est nécessaire et qu'ils ne n'allaient pas le signaler; Les Organismes de presse occidentales ont tendance à ne pas voir d'impératif éthique à informer les lecteurs des restrictions qui façonnent leur couverture dans les Etats répressifs ou dans d'autres zones dangereuses. Dans la foulée de la guerre, il était évident que l'alliance ONG-ONU-médias allaient déchaîner les organes de la communauté internationale contre Israël, et laisserait tranquille l'organisation djihadiste.
Lorsque les dirigeants du Hamas ont évalué leurs forces avant la série de combats de cet été, ils savaient que, parmi elles figurait la presse internationale. Le personnel AP à Gaza allait assister au lancement d'une roquette juste à côté de leur bureau, mettant en danger les journalistes et d'autres civils à proximité et l'AP ne le signalera pas, même dans des articles de l'AP au sujet des allégations israéliennes que le Hamas lance des roquettes à partir de zones résidentielles. (Ce qui est arrivé) Des combattants du Hamas auraient ont irruption dans le bureau de Gaza de l'AP et menacé le personnel et l'AP ne le signalera pas non plus. (C'est arrivé aussi) Des cameraman attendant à extérieur de l'hôpital Shifa dans la ville de Gaza filmeront l'arrivée de victimes civiles puis, au signal d'un fonctionnaire, éteindront leurs caméras lors de l'arrivée de combattants blessés et morts, aidant ainsi le Hamas à maintenir l'illusion que seuls mouraient des civils. (C'est ce qui s'est passé aussi; l'information provient de plusieurs sources ayant une connaissance de première main de ces incidents.)
Colford, le porte-parole AP, a confirmé que les militants armés sont entrés dans le bureau de Gaza de l'AP dés les premiers jours de la guerre pour se plaindre d'une photo montrant l'emplacement d'un lancement de roquette, mais il a dit que le Hamas a affirmé que les hommes "ne représentent pas le groupe . "L'AP" ne rapporte pas beaucoup d'interactions avec les milices, les armées, les voyous ou des gouvernements ", écrit-il. "Ces incidents font partie du défi de sortir les infos et ce défi n'est pas une info."
Cet été, alors que les Yézidis, les chrétiens et les Kurdes reculaient devant les forces de l'islam radical non loin d'ici, la branche locale de cette idéologie a lancé sa dernière guerre contre la dernière minorité prospère au Moyen-Orient. La presse occidentale, s'est présenté en masse pour le couvrir. Ce conflit avait inclus des barrages de roquettes partout en Israël et a été délibérément lancé derrière des civils palestiniens, dont beaucoup sont par la suite morts. Émoussés par des années de «l'info d'Israël» et habitués à leurs omissions routinières, confus sur le rôle qu'ils sont censés jouer, et cooptés, manipulés par le Hamas, les journalistes ont décrit cette guerre comme une attaque israélienne contre des personnes innocentes.
Ce faisant, ce groupe de professionnels intelligents et généralement bien intentionnés ont cessé d'être des observateurs fiables et sont devenus l'amplificateur de la propagande de l'une des forces les plus intolérants et agressives sur Terre. Et ça, comme on dit, c'est de l'info.