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mercredi 5 janvier 2011

L'Iran achète des terrains aux chrétiens du Liban - une proposition de loi veut l'en empêcher. Elle ne passera pas.

L'Orient le Jour

Le ministre et député du Batroun Boutros Harb a rendu visite hier au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à qui il a exposé les tenants et aboutissants du projet de loi qu'il a présenté à la présidence du Conseil visant à interdire provisoirement, et à titre exceptionnel, pour une période de quinze ans, la vente de biens-fonds entre Libanais de religion différente, dans le but d'empêcher un tri démographique sur base confessionnelle et préserver ainsi le « vivre ensemble » dans les régions mixtes.

Soulignant que sa proposition exprime publiquement ce que nombre de Libanais pensent tout bas et entre quatre murs, M. Harb est revenu à la charge hier à cet égard, faisant état de plans visant à acheter des biens-fonds appartenant aux chrétiens dans des régions bien précises. M. Harb a rappelé dans ce cadre qu'en 1984, l'imam Mohammad Mehdi Chamseddine, vice-président du Conseil supérieur chiite, avait publié une « fatwa » interdisant, en raison de la conjoncture qui prévalait à l'époque, la vente à des non-musulmans de terrains appartenant à des musulmans.

À sa sortie de Bkerké, M. Harb a souligné qu'il avait présenté son projet de loi afin de « canaliser et juguler les opérations de vente de terrains de manière à mettre un terme au laisser-aller actuel, plus particulièrement à la lumière des appréhensions qui se manifestent actuellement » à cet égard. « Il existe des plans visant à acheter des terrains appartenant à des chrétiens dans des régions bien précises, ce qui aboutit à un tri démographique et à un repli des chrétiens dans les régions chrétiennes et des musulmans dans les régions musulmanes, a déclaré M. Harb.

Ceci empêche l'opération d'osmose (entre communautés différentes) qui était la raison d'être du Liban. Le Liban ne serait plus, auquel cas, ce pays donnant naissance à une culture libanaise, assurant une interaction entre les communautés. Si cette thèse fondée sur le dialogue et l'interaction tombe, le Liban risque alors d'être en danger car la présence des chrétiens et leur avenir seraient en danger.

M. Harb a d'autre part rappelé qu'en 1983 (après la guerre de la Montagne) il avait présenté une proposition de loi similaire en vue d'empêcher la vente de terrains appartenant à des chrétiens à des non-chrétiens dans les régions du Chouf, de Aley et du Metn afin d'éviter un exode définitif des chrétiens de ces zones. Précisant qu'à cette époque, personne n'avait contesté sa démarche, M. Harb a indiqué qu'il y a 27 ans, le chef spirituel de la communauté chiite à l'époque, l'imam Mohammad Mehdi Chamseddine, avait rendu publique une « fatwa » interdisant la vente de terrains appartenant à des musulmans à des non-musulmans. « Cette fatwa se basait sur les mêmes attendus sur lesquels j'ai fondé mon projet de loi, a relevé M. Harb. Le président du Conseil supérieur chiite à l'époque (cheikh Chamseddine) avait justifié sa démarche par le fait que de nombreuses opérations de vente de terrains et de biens-fonds dans les régions n'étaient pas le fruit d'une activité commerciale et économique naturelle, mais se faisaient, par le biais de sociétés et de transactions suspectes, du fait d'une ligne de conduite politique qui avait pour but de porter un coup décisif à la formule de coexistence et d'isoler chaque communauté dans une zone géographique bien déterminée. »

Précisant que la démarche de cheikh Chamseddine n'avait suscité aucune critique, M. Harb a souligné que le but de sa proposition est de préserver le vivre ensemble et d'empêcher un tri démographique sur une base confessionnelle afin d'éviter l'émergence de « ghettos confessionnels isolés l'un de l'autre, ce qui mettrait en danger l'unité du Liban ».
Tout en soulignant qu'il « respecte » les critiques formulées à l'égard de sa démarche, M. Harb a déclaré qu'il avait tenu à « tirer la sonnette d'alarme ». « Il existe un danger qui plane sur la coexistence, la présence et l'avenir des chrétiens au Liban, a-t-il déclaré.

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